Le gouverneur de Djakarta Basuki Tjahaja Purnama
Des dizaines de milliers d’islamistes partisans d’une ligne dure défilaient vendredi dans les rues de Jakarta pour réclamer que le gouverneur chrétien d’origine chinoise gouverneur Basuki Tjahaja Purnama, surnommé Ahok, de la capitale soit jugé pour blasphème, lors d’une manifestation sous haute tension dans la crainte de violences.

Une marée de manifestants portant des tenues islamiques blanches a afflué dans la plus grande mosquée de la ville pour la prière du vendredi avant de défiler dans le centre de la capitale, à l’appel du Front des défenseurs des Défenseurs de l’islam (FPI). Ce groupe islamiste radical compte de nombreux adeptes en Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde.

Les participants à ce rassemblement dirigé contre le gouverneur Basuki Tjahaja Purnama, surnommé Ahok, sont environ 50.000, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police, Boy Rafli, ajoutant que la manifestation se déroulait pour le moment dans le calme. Quelque 18.000 policiers et militaires ont été déployés à Jakarta pour faire face à tout risque de débordement, tandis que des appels à la vigilance ont été lancés par plusieurs ambassades dont celle de France.

Les manifestants accusent le gouverneur au franc parler de blasphème envers l’islam à la suite d’une déclaration faite fin septembre. Il avait indiqué que l’interprétation par certains oulémas (théologiens musulmans) d’un verset du coran selon lequel un musulman ne doit élire qu’un dirigeant musulman était erronée.

Face à l’ampleur prise par la polémique alimentée par des fondamentalistes musulmans, Ahok s’est excusé publiquement par la suite. Mais la colère de certains groupes radicaux n’est pas retombée contre le gouverneur candidat à sa réélection en février. Une précédente manifestation avait déjà rassemblé quelque 10.000 participants le 14 octobre à Jakarta.

Ahok, qui a succédé fin 2014 à l’actuel président indonésien, Joko Widodo, est très populaire dans l’opinion. Il est apprécié pour son efficacité dans la gestion de la capitale de 10 millions d’habitants au trafic congestionné, où les réformes ont souvent été retardées par la lourde bureaucratie et la corruption. Mais son tempérament fougueux et son franc parler, inhabituels pour un homme politique en Indonésie, lui ont attiré des inimitiés. Des groupes islamistes radicaux avaient tenté d’empêcher sa nomination en 2014.

L’Orient Le Jour

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