Souvent des jeunes-femmes  se posent la question suivante : pourquoi serais-je tenue d’aller me tremper dans un mikvé (piscine ou bain rituel) alors que je dispose chez moi d’une salle de bains avec jacuzzi et bien d’autres installations qui me permettent de maintenir un état de propreté physique que m’envient mes amies.

Analysons : L’obligation de  se tremper dans un mikvé pour se purifier d’une impureté quelconque apparaît dans le Lévitique XV, 17. Dans la Torah, sont évoqués plusieurs cas d’impureté comme celle d’une maladie (telle la lèpre biblique), ou celle contractée par le contact avec un mort, par un « écoulement » (nocturne ou menstruel)… Après le laps de temps requis avant de se purifier tout ce qui aura été en contact  avec la personne pendant sa période d’impureté (ses vêtements par exemple) devra être lavée.

La « tevila » (l’immersion) pourra s’effectuer dans de nombreux endroits dont l’eau parvient de manière naturelle : mer, source naturelle, rivière/fleuve, puits, lac etc… l’essentiel étant que la personne qui doit s’immerger ait pied et qu’elle ne soit pas en danger, qu’il y ait une profondeur suffisante pour qu’elle puisse plonger et se trouver (tête comprise) recouverte d’eau, que la personne puisse préserver sa pudeur car il faudra effectuer l’immersion en étant dépourvu de vêtements quels qu’ils soient.

Au vu de ceci, il apparaît donc que la modernité des installations sanitaires domestiques actuelles n’a strictement rien à voir avec cette mitsva dont le but est de procurer une pureté physique mais surtout spirituelle.

QUI DOIT S’IMMERGER ? Les hommes comme les femmes doivent  et peuvent s’immerger selon les cas et puis il y a aussi les cas qui dépendent d’usages ou de coutumes. Dans la conformité actuelle, dans toutes les communautés existent des mikvaoth[1] surveillés où existent au moins trois bassins de différentes tailles : l’un petit et peu profond pour y plonger des ustensiles neufs et qui ainsi seront « consacrés » à l’usage de familles par exemple. Un autre bassin avec des salles de bains particulières attenantes à l’usage des femmes  et un autre plus important assorti de douches pour les hommes.

Les femmes  vont au mikvé en général avant de se marier ou après leur menstrues, après un accouchement.

Certains hommes ont l’habitude de se tremper au mikvé chaque jour, certains seulement une fois par semaine, d’autres  à la veille de fêtes comme à la veille de Kippour.

Il y a aussi des hommes ou des femmes qui s’immergent dans un mikvéce qui consacre leur conversion au Judaïsme.

Des hommes exerçant la profession de « sofer »[2] ont eux aussi le devoir de s’immerger avant d’écrire le Tétragramme.

Sur un plan philosophique, tous les couples, observant les lois de pureté familiale, constatent que cette interruption dans le cours de la vie conjugale permet aux conjoints de renforcer leurs sentiments et,  leurs relations bénéficient d’un regain d’amour et leur mariage prend un coup de jeunesse ou de renouveau à tel point que certains –  bien que la ménopause se soit installée – poursuivent cette habitude pour donner un petit coup de jouvence à leur union.

Caroline Elishéva REBOUH

[1]Pluriel de mikvé.

[2] Scribe. Homme écrivant des rouleaux de Torah, des Mezouzoth ou des Tefiline.

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Rachèle Boker

Merci pour cet article. Il donne de la sérénité et nous sort un peu de notre quotidien actuel « désharmonique » et stressant…