Question :

Lorsque l’on retire la Mézouza de la porte pour la faire vérifier, doit-on la replacer en récitant la brakha ?

Halakha du 27 Chevate 5775

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Réponse :

Une Mézouza doit être vérifiée au moins deux fois en sept ans.

Dans le Choul’hane Aroukh (chap.8) : un homme qui porte un Talith et qui le retire dans l’intention de le remettre (par exemple lorsqu’il le prête quelques instants à une personne qui n’en a pas), doit de nouveau réciter la bénédiction lorsqu’il le remet.

Le Rama écrit : « Selon certains, s’il avait préalablement l’intention de le remettre ensuite, il ne doit pas réciter de nouveau la bénédiction. »

Les décisionnaires ont approuvé les propos du Rama sur ce point et concluent que si l’on avait préalablement l’intention de le remettre on ne doit pas réciter de nouveau la bénédiction.

Même si en règle générale, nous tranchons toujours selon l’opinion de l’auteur du Choul’hane Aroukh de qui nous avons accepté les décisions halakhiques, malgré tout, notre maître le H’yda écrit que dans un tel cas où l’opinion de nombreux décisionnaires s’oppose à celle de Maran, il faut craindre le risque de réciter une bénédiction en vain, même contre l’opinion de l’auteur du Choul’hane ‘Aroukh’.

Par conséquent, selon la halakha, si l’on avait préalablement l’intention de remettre le Talit, on ne récite pas de nouveau la bénédiction.

A présent, il semble apparemment que le Din est le même pour la Mézouza, puisqu’on a l’intention de la replacer au moment où on la retire. C’est pourquoi on ne devrait pas réciter de nouveau la bénédiction en la replaçant.

Mais en réalité, il y a une différence entre les deux sujets.

En effet, lorsqu’on retire une Mézouza pour la faire vérifier, on n’a pas la certitude que l’on va la replacer à la porte, car dans l’éventualité où elle n’est plus « cachère», on devra la remplacer par une autre.

Il n’est donc pas certain que l’on va replacer cette Mézouza, et dans de telles conditions, même s’il s’agissait d’un Talit, on devra réciter de nouveau la bénédiction.

Par exemple, lorsqu’on a retiré le Talit sans savoir si l’on va le remettre ou pas, dans ce cas, on doit de nouveau réciter la bénédiction sur le Talit selon tous les avis.

Il en est donc de même dans notre cas de Mézouza, puisque l’on ignore si l’on va la replacer ou pas, on doit donc réciter de nouveau la bénédiction lorsqu’on la replace.

Il est vrai que certains décisionnaires tranchent que l’on ne doit pas réciter de nouveau la bénédiction sur la Mézouza, malgré tout, l’essentiel à retenir selon la halakha est la différence que l’on a mentionné plus haut, qui est un argument juste, puisqu’il n’est pas certain que l’on va de nouveau placer cette Mézouza à la porte. Selon cela, il faut donc unanimement réciter de nouveau la bénédiction en la replaçant.

Telle est l’opinion du Gaon Rabbi Binyamin Arrouas dans une Téchouva qui se trouve dans le livre Admatt Kodech. L’auteur ajoute qu’il a constaté ce comportement auprès de gens très pieux, qui récitaient de nouveau la bénédiction en replaçant une même Mézouza après l’avoir vérifié. Il précise qu’il a soumis son opinion au Gaon Rabbi Guédalya H’ayoun qui approuva ses propos et qui leur ajouta même des fondements.

Pour la petite histoire…

Le roi David dit dans les Psaumes : «D.ieu te gardera quand tu sortiras et tu entreras, aujourd’hui et pour toujours ». Ainsi, D.ieu protège l’homme qui se trouve dans la maison.

Mais Il le protège aussi quand il sort de chez lui, par la Mézouza fixée à sa porte.

 

Le Talmud nous rapporte l’histoire de Rabbi Yéhouda Hanassi (le «Prince»). Il nous raconte qu’ Artaban, le roi des Parthes, voulut lui offrir un cadeau. Il lui envoya une perle magnifique.

 

Rabbi Yéhouda, pour le remercier, lui fit porter également un cadeau : une Mézouza.

Le roi pensa que Rabbi Yéhouda se moquait de lui; il lui dit : «Ton cadeau est une offense! Je t’ai envoyé un présent d’une valeur inestimable, et toi, tu me fais porter une babiole insignifiante!»

 

Rabbi Yéhouda lui expliqua alors : «La perle que tu m’as envoyée est si précieuse que je dois la mettre sous bonne garde. Mais le cadeau que je t’ai offert, au contraire, te protège constamment, même pendant ton sommeil!»

 

Autres cas :

Si on a fait tomber le parchemin d’une mezouza (par mégarde en le déroulant), il convient de faire vérifier une Mézouza qui tombe à terre.

 

Si la Mézouza tombe d’elle-même : D’apres le Aroukh Hachoulhan, le Maguen Avraam et le Admour Hazaquen (Habad) on fera la bénédiction en la remettant. D’apres le Rav Ovadia Yossef (Yabia Omer vol III 17,11), on ne fera pas la bénédiction.

On enlève la mezouza afin de la vérifier : Si on la vérifie de suite, en la remettant on ne fera pas la bénédiction. Si on l’amène à un soffer et qu’entre temps on s’occupe à autre chose (eseah’ daat) alors on fera la bénédiction.(Hida. Birke Yossef yore dea 286).

Si on l’enlève afin de la changer avec une plus belle : On fera la bénédiction. On attendra quand même un moment avant de mettre la nouvelle (Yabia Omer idem 17,10).

Si on l’enlève pour repeindre les linteaux. Si on la remet de suite on ne fera pas la bénédiction. Si on s’occupe entre temps d’autres choses (on sort faire des courses) en revenant on fera la bénédiction. Si c’est possible on échangera les mezouzot de place (d’une porte à l’autre) afin d’être sur de pouvoir faire la bénédiction.(Lachon limoudim)

Lorsqu’ un parchemin de Mézouza d’une chambre est vérifié, puis changé car passoul (impropre à l’usage auquel quelque chose est destiné). Lorsque l’on remet le parchemin neuf dans son boitier, il faut faire la bénédiction.

 

« Si on déménage d’une maison et qu’un juif va l’occuper, on ne doit pas enlever les Mézouzot mais on peut réclamer leur montant au nouveau locataire ». Choul’hane Aroukh.

La Mézouza peut être posée le jour ou la nuit tous les jours de la semaine sauf Chabbat et Yom Tov.

La Mézouza peut être posée par un homme ou bien par une femme.

Par conséquent, selon la halakha, lorsqu’on retire une Mézouza afin de la faire vérifier, en ayant préalablement l’intention de la replacer, si elle est toujours klaf («parchemin» en hébreu), (est le mot consacré pour désigner un rouleau cacher d’une Mézouza ou d’un Sefer Torah), lorsqu’on la replace on doit réciter de nouveau la bénédiction de « Baroukh Ata Adonaïe Elohénou Mélekh Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Véstivanou Likboa Mézouza »

Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné de fixer une Mézouza.

Sources :

halachayomit.co.il

« Un jour, une Halakha » de Rubben Salfati, halakha.over-blog.fr

cheela.org

torah-box.com

Recueil : Florence Cherki.

 

 

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