La récente décision de l’UNESCO de déclarer le Tombeau des Patriarches dans la vieille ville de Hébron en Cisjordanie, « zone protégée » du patrimoine mondial n’est que la continuité d’une ligne de décisions controversées prises par l’organisation contre Israël en 72 ans d’existence.

L’UNESCO compte 195 membres et 9 membres associés représentant un des nombres de membres le plus élevé du système des Nations Unies.

Sous le titre « construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes qui dirigent l’organisation » dans les domaines de l’éducation, la science et la culture, son objectif est de contribuer à la paix et à la sécurité.

L’UNESCO a une longue histoire avec Israël. L’Etat hébreu a officiellement rejoint l’organisation en 1949 et a été retiré de celle-ci en 1974 à cause de fouilles archéologiques effectuées sur le Mont du Temple qui n’ont pas été approuvées par l’organisation des Nations Unies.

Cinq années après qu’Israël soit devenu membre de l’UNESCO, les Etats-Unis ont menacé de cesser le transfert de fonds pour financer sa part des opérations.

Des affrontement historiques

Le conseil exécutif de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, les sciences et la culture) a adopté le 21 octobre 2010 cinq décisions concernant les Territoires, dont l’une portant sur « la mosquée Bilal Bin Rabah-tombe de Rachel à Bethléem », une formulation rejetée par Israël.

Le vice-ministre des Affaires étrangères israélien avait déclaré qu’Israël a « suspendu sa coopération avec l’UNESCO jusqu’à ce qu’elle annule cette décision », qu’il avait qualifiée de « nouvelle tentative pour délégitimer Israël ourdie par l’Autorité palestinienne », selon un communiqué de son bureau.

« Des décisions comme celle-ci éloignent encore davantage le processus de paix et nuisent à la réputation de l’UNESCO », avait-il estimé.

« La tentative de détacher le peuple d’Israël de son patrimoine est absurde. Si les lieux où les pères et les mères ont été inhumés il y a des milliers d’années ne font pas partie du patrimoine du peuple juif, alors quels sites pour notre patrimoine? », avait déploré à l’époque le Premier ministre Netanyahou.

HAZEM BADER (AFP)Des Juifs se dirigent vers le Caveau des Patriarches, le 7 juillet 2017 à Hébron
HAZEM BADER (AFP)

Suite à la décision, le gouvernement israélien avait décidé, le 3 novembre, de suspendre sa coopération avec l’UNESCO afin de protester contre sa décision de décrire le tombeau de Rachel, lieu saint juif à Bethléem (Cisjordanie), comme étant également une mosquée.

En octobre 2011, la « Palestine » est devenue le 195e membre de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

Les 194 Etats membres ont voté au siège de l’organisation à Paris, par 107 voix pour, 14 contre et 52 abstentions. Douze Etats n’ont pas participé du tout au vote.

Israël n’a pas tardé à « revoir » une nouvelle fois la poursuite de ses activités avec l’organisation et les États-Unis ont annoncé la suspension du transfert de fonds. Israël a pris des mesures en accélérant la construction à Jérusalem, mais tout cela n’a pas empêché la levée du drapeau palestinien au siège de l’UNESCO à Paris deux mois plus tard.

Trois ans plus tard, les Palestiniens ont tenté sans succès de passer deux résolutions condamnant Israël pour le « ciblage délibéré des enfants » lors de l’opération « Dome de fer » et pour tentative de s’emparer du Mont du Temple causant une violation de la liberté de culte sur le lieu saint. Des propositions ont été soumises également pour la condamnation des actions israéliennes dans les Territoires et dans les Hauteurs du Golan.

Résolution sur le statut de Jérusalem

La décision de vendredi sur la Tombe des Patriarches n’est pas sa première sur le site sacré.

En octobre 2015, le Conseil exécutif de l’UNESCO a adopté vendredi 5 mai 2015 en séance plénière une résolution sur le statut de Jérusalem, proposée par plusieurs pays arabes. Ce texte stipule notamment que « toutes les mesures (…) prises par Israël, une puissance occupante, qui ont altéré ou visent à altérer le statut de la ville sainte de Jérusalem » seront « nulles et non avenues et doivent être annulées ».

Le texte « condamne fermement les agressions israéliennes et les mesures illégales limitant la liberté de culte et l’accès des musulmans au site sacré de la mosquée Al-Aqsa ». Il « déplore vivement » les « irruptions persistantes d’extrémistes de la droite israélienne sur le site » et « exhorte Israël » à « prendre les mesures nécessaires pour empêcher les agissements provocateurs qui violent (son) caractère sacré ».

AHMAD GHARABLI (AFP)A general view taken on May 21, 2017, shows the Dome of Rock at the Al-Aqsa Mosque compound, a UNESCO heritage site, in the Old City of Jerusalem  AHMAD GHARABLI (AFP)

De plus, l’organisation a appelé à reconnaître le Tombeau de Rachel et le Tombeau des Patriarches comme faisant partie de la « Palestine et des sites sacrés de l’Islam ».

Une année s’écoule et une autre confrontation a lieu. Le Conseil exécutif de l’UNESCO, qui comprend 58 pays, a adopté jeudi une résolution palestinienne qui nie tout lien entre les Juifs et le Mont du Temple et lie le site sacré aux seuls Musulmans.

Au cours du vote, 26 pays se sont abstenus, 24 ont approuvé le texte et six s’y sont opposés.

Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Lituanie, les Pays-Bas, l’Estonie et l’Allemagne ont voté contre, tandis que la Russie et la Chine ont voté pour.

L’adoption de cette résolution a déclenché une vague de critiques côté israélien, dont celle du Premier ministre Benyamin Netanyahou.

Malgré la décision, la Secrétaire général de l’UNESCO, Irina Bokova, et le Secrétaire général de l’époque Ban Ki-moon a tenté d’apaiser la polémique et a clairement indiqué que le Mont du Temple « constitue un lieu saint pour les juifs ».

De son côté, le premier ministre, Benyamin Netanyahou, a dénoncé le « théâtre de l’absurde » qui se déroulerait au sein de l’organisation. « Et quoi ensuite ? Une décision de l’Unesco niant la connexion entre le beurre de cacahouète et la confiture ? Batman et Robin ? Le rock et le roll ? », a-t-il ironisé sur son compte Twitter. »Je dois convoquer l’ambassadeur en Israël pour des consultations au sujet de l’ UNESCO et nous déciderons quoi faire, et quelles seront les prochaines étapes contre elle », avait fait part Netanyahou.

Résolution sur la « Palestine occupée »

Lors de la dernière fête d’indépendance d’Israël a eu lieu une énième crise entre l’Etat hébreu et l’organisation.

L’Unesco a adopté à une large majorité une résolution rejetant la souveraineté d’Israël sur toute une partie de Jérusalem; le jour même des célébrations des 69 ans de l’indépendance de l’Etat hébreu.

Avant le vote, Israël a essayé de persuader autant de pays de s’opposer opposés mais sans succès.

Au total, 22 pays se sont prononcés pour le texte, parmi lesquels la Russie et la Chine, et 10 s’y sont opposés dont l’Italie, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Ukraine, le Togo, la Lituanie, les Pays-Bas ou encore l’Allemagne.

23 pays se sont abstenus, dont la France, l’Espagne et l’Inde.

La résolution sur la « Palestine occupée » soumise au Conseil exécutif de l’Unesco par le Maroc, l’Egypte, l’Algérie, le Soudan, le Liban, le Qatar et Oman, critique sévèrement le gouvernement israélien pour ses projets de construction dans la Vieille ville de Jérusalem et dans près des lieux saints à Hébron, et appelle « à la fin du blocus israélien sur Gaza » sans mentionner les attaques du mouvement terroriste Hamas, depuis l’enclave palestinienne contre l’Etat hébreu.

Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a ainsi estimé que ce vote « revient à nier la souveraineté d’Israël sur l’ensemble de Jérusalem et à présenter notre pays comme un pays occupant, le jour où nous célébrons notre indépendance ».

Benyamin Netanyahou a critiqué l’initiative de l’UNESCO, tout en se félicitant d’un succès diplomatique remporté par son pays au fil des mois concernant les différentes résolutions de l’agence onusienne sur Jérusalem.

« Le nombre de pays qui ont soutenu cette proposition absurde ne cesse de diminuer. Il y a un an, 32 Etats l’avaient soutenue, il y a six mois, ce chiffre est descendu à 26 et cette fois-ci ils ne sont plus que 22 », avait ajouté le Premier ministre.

La décision de vendredi sur la tombe des Patriarches a déjà déclenché le courroux des États-Unis dirigée par l’ambassadrice Nikki Haley, qui a annoncé de revoir le transfert courant des fonds et ses liens avec l’organisation.

Ynet

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Jak

« La Veulerie Juive Diplomatique » continue!
Il y a des lustres que Israel aurait dû quitter l’ Unesco et les autres officines de l’ONU… et cesser de payer pour ces crétins délirants et méchants.
Cette « lutte du gouvernement isrélien » contre l’absurdité d’UNESCO fait mourir de rire…
Débat-on avec l’ignare stupidité méchante?