Lloyd Austin interrogé par le congrès sur Israël
C’est une séance émaillée d’interruptions et de vives tensions qui s’est déroulée mardi au Sénat américain. Le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, principale voix du gouvernement sur le dossier du conflit israélo-palestinien, a dû faire face à la vindicte de manifestants pro-palestiniens et aux interrogations insistantes des élus.
À plusieurs reprises, des protestataires ont éclaté en applaudissements lors de l’évacuation musclée de la salle par les forces de l’ordre. Une bronca révélatrice des passions que soulève cette crise régionale aux répercussions planétaires. M. Austin, qui témoignait devant la commission sénatoriale des forces armées, s’est employé à démentir les allégations des plus virulents des sénateurs.
Il a réfuté avec fermeté les accusations de « feu vert au génocide » que certains lui prêtent à Gaza. « Nous avons toujours aidé Israël à défendre son territoire et sa population, c’est un fait », a martelé le chef du Pentagone, rappelant les « horreurs » du 7 octobre dernier, jour d’une violente offensive du Hamas.
Si M. Austin a reconnu les « crimes de guerre » commis ce jour-là par les forces palestiniennes, il n’a pas ménagé ses critiques envers la riposte israélienne. « Il y a eu beaucoup trop de victimes civiles innocentes, c’est inacceptable », a-t-il déploré, appelant l’État hébreu à davantage de retenue.
Le responsable a dû également répondre aux sénateurs les plus dubitatifs sur la nécessité d’une aide humanitaire américaine à Gaza. Certains, comme le républicain Tom Cotton, ont jugé ce projet « irréfléchi » et contre-productif. D’autres voix critiques, comme celle d’Elizabeth Warren, ont souligné la « responsabilité » morale des États-Unis, principaux fournisseurs d’armes à Israël.
Face à ces interrogations, M. Austin a campé sur sa ligne : le dialogue et l’assistance humanitaire sont essentiels pour briser le cycle de violences. « Si les femmes et les enfants de Gaza meurent en masse, cela ne fera qu’attiser les tensions », a-t-il prévenu.
Au-delà des échanges vifs, cette audition illustre les profondes divergences au sein même du Congrès américain sur la conduite à tenir. Un défi de taille pour le président Biden, pris en étau entre deux visions irréconciliables. Preuve qu’au Capitole comme sur les ruines de Gaza, la quête d’une paix durable n’a jamais été aussi ardue.
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