L’Europe sur le divan : projet d’Agence de suivi psychologique en Santé mentale pour l’UE

(ou l’Europe mûre pour l’asile d’aliénés?)

 

Constatant l’énorme confusion qui affecte l’Union Européenne, il semble adapté que le Parlement Européen crée un nouveau bureau au sein de l’UE -l’Agence de Suivi Psychologique de l’Union Européenne (ou EUPSYCH). Le directeur de cet organisme devrait être un indépendant. L’EUPSYCH représenterait les intérêts du public en enquêtant en profondeur sur les attitudes absurdes et irrationnelles, tout autant que sur les anomalies relatives à la perception dans l’Union, sur le plan psychologique. En outre, l’U.E devrait voter une loi  qui promulguerait une requête adressée à tous les pays membres, pour qu’ils nomment un psychologue national chargé de se focaliser sur les traits spécifiques de son pays propre.

Cette idée, effectivement, peut, d’abord, avoir l’air d’une boutade. Cependant, le sujet devient beaucoup plus grave, quand on essaie d’envisager avec un peu de distance la réponse de l’UE à l’afflux de réfugiés. Les réactions aux massacres de Paris ne font que renforcer le besoin impérieux d’une telle agence.

Depuis des décennies, la société allemande se caractérise par la peur, ou Deutsche Angst. On traduit en partie cet état comme la conséquence du sentiment qu’il y a quelque chose de foncièrement perverti dans le caractère même de cette nation, à la suite des atrocités commises par ses ancêtres sous le régime nazi. Cette  Angst est de retour, réveillée, cette fois, par la politique incongrue de la porte ouverte envers les réfugiés, de la part du gouvernement allemand. 

Un sondage réalisé ce mois-ci en Allemagne démontre que 87% de la population s’inquiètent de l’inflation des parties d’extrême-droite. Plus de 75% expriment leurs inquiétudes quant à l’influence de l’Islam en Allemagne, au risqueque cette obédience devienne prédominante, que le nombre d’actes criminels augmente et que le risque terroriste en Allemagne s’élève[1].

En France, les attentats-suicide ont contribué à élever énormément les niveaux d’anxiété, partagée, à un degré moindre, par les populations des autres pays de l’Europe de l’Ouest. Ces craintes ne sont pas entièrement rationnelles. Le mouvement Etat Islamique n’a pas la capacité ni les moyens d’entreprendre des attaques régulières de cette ampleur en France, ni dans aucun autre pays européen. Aussi lourd et aussi horrible que soit le nombre de morts et de blessés, ces statistiques ne représentent jamais qu’1/100 000 ème de la population totale de la France. Pourtant, les attentats ont poussé de nombreux touristes étrangers à annuler leurs voyages de vacances. C’était bien plus logique que les touristes annulent leurs réservations de vacances à Sharm El Sheikh, du fait de la situation locale. Les aspects rationnels et irrationnels de la peur sont des thèmes typiques de l’enquête psychologique.

L’idée que des pays ou des mentalités collectives puissent mériter de s’étendre sur le divan n’est pas nouvelle. Ce concept a surgi, par exemple, à la fin du siècle précédent, quand, après des décennies de silence, la question de la restitution de la Shoah est revenue au premier plan. Elle a conduit à l’examen de conscience dans de nombreux pays occupés par les Allemands au cours de la Seconde Guerre Mondiale. On pourrait l’expliquer comme un désir, de la part de ces nations impliquées, au cours d’une période relativement calme à la fin du 20ème Siècle, de faire le point sur là où elles avaient moralement failli dans les décennies passées.

Le psychologue amène le patient à observer son propre comportement, de telle sorte qu’il commence à cerner sa propre irrationalité. De façon analogue, l’Europe « sur le divan » pourrait observer la singularité de certaines de ses actions et attitudes avec plus d’objectivité.

On répète souvent une expression qui apporte de l’eau au moulin des psychologues, disant que l’Europe est un « Géant économique, un  nain politique et un ver de terre militaire ». C’est l’homme politique belge Mark Eyskens qui a forgé cette expression, il y a plus de vingt-cinq ans[2], et ce n’est pas uniquement une question pour analystes politiques. La persistance d’une telle réalité, et en particulier de l’état d’esprit qui favorise cet état de faits, tombe en plein dans le champ d’investigation du psychologue. Un sujet de préoccupation bien plus urgent actuellement, en matière d’évaluation psychologique en profondeur, tient de la façon dont les dirigeants de la France, émotionnellement et mentalement blessée, tiennent maintenant des tribunes pour promulguer un effort très partiel de guerre contre l’Etat Islamique[3]. Cela, également, nécessite une forme d’analyse qui va bien au-delà des questions sociopolitiques.

La question des valeurs européennes devrait aussi être examinée. La sécurité des citoyens à l’aune des droits de l’homme n’est qu’un des nombreux thèmes parmi tant d’autres qui méritent une enquête approfondie. En France, le besoin d’établir le profil des membres de la communauté musulmane, qui est le terreau de la plupart des criminels idéologiques du pays, se heurte à la devise nationale de : « Liberté, Egalité, Fraternité« .

Les cliniciens en psychologie sociale pourraient explorer l’influence des relations interpersonnelles sur le comportement au sein de l’UE. L’Allemagne a minimisé son pouvoir depuis de nombreuses années au sein de l’axe germano-français qui contrôle l’U.E. Le chancelier allemand récemment disparu Helmut Schmidt mettait en garde contre le ressentiment européen qui résulterait d’un rôle prédominant joué par l’Allemagne au sein de l’UE[4].

Les aspects psychologiques concernant les attitudes et comportements en Europe sont si nombreux qu’on ne peut en apporter que quelques exemples ici. Alors qu’Israël et les Juifs prennent une place aussi disproportionnée dans le discours public européen, ce sujet fournit une mine d’or de sujets originaux d’enquêtes possibles.

Un exemple frappant réside dans le fait que plus de 40% de la population européenne croit qu’Israël mène une guerre d’extermination contre les Palestiniens. En Pologne, ces scores sont bien plus importants[5] Une telle illusion relève totalement du domaine de la psychiatrie. Cela mérite d’être soigné comme un trouble mental à proprement parler, puisqu’il s’agit d’une aberration perceptive. Devrait-on prescrire des médicaments et lesquels, à ces Européens? Ce serait, en tout état de cause, une véritable aubaine pour l’industrie pharmaceutique.

Il y aurait bien plus à dire à ce sujet que ce que pourrait contenir un seul article, mais on peut mentionner les pires moments significatifs d’irrationalité de certains membres de l’U.E pour renforcer ce point : Pourquoi la Belgique a t-elle sciemment et de façon totalement imprudente, voulu ignorer le développement d’un foyer musulman d’Islam radical dans l’un des quartiers de Bruxelles? Et, question d’une nature très différente, mais toute aussi irrationnelle, pourquoi les Pays-Bas demeurent le seul pays occidental qui soit incapable de faire amende honorable pour sa négligence totale envers la souffrance de ses Juifs, au cours de la Seconde Guerre Mondiale?  

La Suède est une candidate de tout premier choix pour la désignation d’un psychiatre de l’esprit national. Son premier ministre Olaf Palme comparait Israël aux Nazis[6]. Plusieurs de ses ministres socio-démocrates des affaires étrangères, dont Anna Lindh, disparue,  Laïla Freivalds et, actuellement, Margot Wallström[7] souffrent ou ont souffert d’obsessions négatives à l’encontre d’Israël. La même chose est vraie pour le Ministre des affaires étrangères Carl Bildt, du parti Modéré. Sous l’égide du Maire social-démocrate Ilmar Reepalu, Malmö est devenue la capitale européenne de l’antisémitisme[8]. Cela ne peut s’expliquer qu’en définissant ces phénomènes étranges comme la conséquence d’un trouble mental qui est loin de se limiter aux seuls socio-démocrates suédois. 

Les psychologues, psychiatres et psychanalystes prétendent souvent que leur profession contribue à rendre le monde meilleur. Cette proposition d’Agence EUROPSYCH apportera de l’eau à leur moulin et énormément de travail sur la planche!

 

Par Manfred Gerstenfeld

26 Novembre 2015

 

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Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.

 


[1] Johannes Wiedemann, “Flüchtlingskrise – wovor Deutsche wirklich Angst haben,” Die Welt, 5 November 2015.

[2] William Drozdiak, “Europe Follows American Lead,” Washington Post, 26 March 1999.

[3] Manfred Gerstenfeld, “How serious is France about the war against Muslim terror?” Israel National News, 16 November 2015.

[4] Helmut Schmidt, “Germany In, With and For Europe,” Social Europe, 12 August 2015.

[5] library.fes.de/pdf-files/do/07908-20110311.pdf.

[6] Per Ahlmark, “Palme’s Legacy 15 Years On,” Project Syndicate, February 2001.

[7] Tovah Lazaroff, “Israel condemns ‘hostile’ Swedish comments linking Paris attacks to Israeli-Palestinian conflict,” Jerusalem Post, 16 November 2015.

[8] Manfred Gerstenfeld, “Decades of Anti-Israel Hate by Swedish Social Democrats,” Israel National News, 4 February 2015.

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edmondthetiger

En tant que psychotherapeute depuis 30 ans je propose volontiers ma candidature à l’agence EUROPSYCH!

Jcg

Il faut enfermer eurabia, les muzz s en chargeront ,ils ont deja commence .