La paracha Nasso s’ouvre sur le recensement des béné guerchone de la tribu de Lévi.

Voici le deuxième verset de la paracha : Nasso èt roch béné guerchone gam hème léveit avotam lémishpé’hotam.

« Relève [le nombre de] têtes des fils de Guerchone, eux aussi, selon la maison de leur père, selon leur famille. »

Lorsque l’homme ou la femme n’ont pas la chance de baigner dans une atmosphère de sainteté, autour de la Torah et de la pratique des mitsvot, ils se retrouvent en décalage avec leur moi profond, lequel n’a qu’une seule motivation : réaliser la volonté du Créateur. Guidé par le Maître du monde, notre Machiah aura pour rôle de ramener tous les éloignés, autrement dit tout ceux, toutes celles qui sont en décalage chronique entre leur réalité effective et le monde intime de la spiritualité. La main tendue, il les relèvera et il les aidera à dévoiler le meilleur d’eux- mêmes.

En réalité, chaque juif, chaque juive, possède une étincelle de sainteté indestructible, similaire à un diamant d’une éclatante beauté. Chaque enfant d’Israël doit se rappeler son origine céleste absolument sublime. Israël est la première pensée du Créateur quand Il désira bâtir Son univers. Cela signifie que notre essence profonde se trouve au-delà de tous les mondes, au-delà de l’espace et du temps.

Nous sommes des ivrim, (mot) lié à laavor : passer, dépasser. A la racine, nous sommes très éloignés de la moindre transgression. Mais, jetée dans ce bas monde, l’âme se trouve prisonnière d’un corps étroit, véhiculant des désirs, des pulsions, des envies. Il lui faut beaucoup travailler sur elle-même, afin de parvenir un tant soit peu à s’élever.

Quand nous venons dans ce monde, nous sommes appelés des béné Guerchone, les « enfants de la séparation » (guerchone est lié à guerech, guerouchine, qui dénote toute idée de séparation). Seuls, nous n’avons pas la force de nous redresser, de relever la tête …

La tête, roch, rappelle notre point de départ. Reprendre conscience de notre origine sublime. Mais dans Son infinie bonté, le Créateur nous envoie dans chaque génération des Tsadikim qui ont pour rôle de relever la tête des fils de Guerchone.

Car même si parfois, il peut arriver que l’homme s’essouffle dans le tourbillon effréné de la vie, il doit toujours se rappeler qu’il compte beaucoup pour le Créateur. Gam hème, eux-aussi …

Même ceux qui semblent avoir perdu tout contact avec la spiritualité, repoussés, rejetés … Gam hème, eux-aussi doivent être comptés, rapprochés, nasso èt roch : élève leur tête.

Ramène à la surface de leur conscience ce qu’ils ont de meilleur en eux-mêmes, le côté roch, l’aspect de la tête. C’est ainsi qu’il faut aider l’homme à se relever, lui qui apparaît dans un premier temps comme un « rach ben yagon » (lettres identiques à béné guerchone), « le pauvre fils de la tristesse ».

Lui montrer qu’il est lui-aussi très important et très précieux aux yeux de Son Créateur. Lui montrer combien H l’aime et combien Il est proche de lui, à condition qu’il Lui confie son cœur et son âme. Quand l’homme qui semblait perdu reprend confiance, alors s’opère en lui une métamorphose : rach, le pauvre, devient sar, le prince. Et le ben yagon, le fils de la tristesse devient bénigoun, avec une mélodie …

L’homme retrouve la joie à travers une mélodie entraînante, notes d’espoir qui l’entraînent vers le haut … Israël retrouve sa place, lui qui est li roch, à moi la tête, (lettres identiques au mot Israël) mais aussi Chir E-l, (autre combinaison de lettres de Israël), le chant de D.ieu.

Ainsi, il faut relever la tête, (nasso èt roch) c’est à dire redonner de l’espoir à ceux qui sont éloignés et séparés de la spiritualité (béné guerchone), eux-aussi, (gam hème), il faut les relever. Mais dans quel but ? Le verset poursuit sur ces mots :

Lévet avotam lémishpé’hotam.

La lettre lamed de lévet a le sens premier de direction. Il faut viser Beit avotam, la maison de leur père. Cela signifie le retour à la maison, le retour à la Torah et au respect des traditions des ancêtres : Téchouva, le repentir.

Mais cela implique de laisser une place dans son cœur pour le Créateur. Cette notion se trouve en allusion dans le mot lévet « à la maison » qui a la même valeur numérique que « Lev-Michkan » : Cœur – Sanctuaire.

Ceci fait écho à la parole divine : « véchakhanti bétokham » – « Je résiderai (allusion au Sanctuaire) au milieu d’eux », c’est à dire dans leur cœur. Mais comment parvenir à installer cette maison sublime dans son cœur ? Le mot suivant du verset nous le révèle : Avotam, leur père. Suivre les voies de nos saints ancêtres Avraham, Its’hak et Yaakov.

Le mot Avotam s’écrit aleph – beit – tav – mem final.

Le Aleph, c’est Avraham le premier des trois patriarches qui eut pour vocation de diffuser dans le monde la croyance dans le D.ieu unique Aleph – 1 – Aloufo chel olam, le Maître du monde.

Yits’hak correspond à la lettre Beit de Avotam. Il est le second (lettre Beit) patriarche.

Enfin, les lettres restantes tav et mem final forment le mot Tam, intègre. C’est ainsi que la Torah appelle notre troisième patriarche, Yaakov, « ich tam », un homme intègre.

Chaque patriarche étant associé à une conduite spécifique : Avraham – la bonté, Yits’hak – la rigueur et Yaakov – la bienveillance ou le subtil mélange entre bonté et rigueur …

C’est donc que le mot avotam nous suggère le travail des traits de caractère à travers ces trois axes. Quand les ex-fils de Guerchone prennent conscience de cela, se dévoile alors « le tikoun des trois » c’est à dire la mission enfouie dans le mot Guerchone lui-même ! En effet, ce mot a la même valeur numérique que « tikoun (réparation) – 3 » : ceci nous conduit à la rectification des tendances différentes de notre être, enrichies par la Téchouva et qui nous amènent à la plénitude, représentée par le dernier mot du verset.

Lémishpé’hotam : « selon leur famille ». Les 7 lettres de ce mot forment l’expression « ‘hotam – pé – chalem » soit « sceau – bouche – parfait ». Toute la finalité du travail des midot (avotam) conduit à mettre un sceau (‘hotam) sur sa bouche () : maîtriser sa parole. Alors l’homme est maintenant complet, en plénitude, chalem.

Chavoua tov !

 

La paracha Nasso par Shmouel Darmon

ourielpost.com

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Armand

Etre Juif c’est aussi un mode de vie et de penser dans la liberte la plus absolue ..
C’est la plus belle des religions car chaque fete est joie et bonheur .

Ou ca existe des fetes comme Toubi Shvat , Pourim , le Seder etc…..?

Bien sur le meilleur moment de la semaine c’est le Shabbath quand on boit une gorgee de vin rouge et qu;on sait qu’on ne travaille pas le lendemain pour mettre ses plus beaux habits avant d’aller a la synagogue ..

Enfant j’etais en colonie de vacances a l’OSE , le Shabbath on prenait au petit dejeuner de l’orgeat et des croquants avant d’aller a la synagogue . Sans oublier la distrution de savonettes et de dentifrice de l’American Joint Comittee .

Souvenirs , souvenirs et nous etions tres heureux parce que JUIFS .

Armand

Quand je vois cette magnifique photo , je pense au jour de Kippour a la Grande Synagogue de Tunis avant la sonnerie du :Shoffar . On ne pensait qu’a une chose : nous precipiter chez Lalou pour deguster le casse croute tunisien avec une bonne citronade