Les pilotes de l’Air Force Israélienne (IAF ou AFI) sont revenus de leur formation de conversion à l’usage du F-35 aux Etats-Unis. L’Air Force adapte les composants secrets uniques d’Israël à ces appareils F-35.
Ces systèmes comportent des capacités de transformation ultra-rapide à un nouvel environnement de menaces, telles que, par exemple, l’importation d’un nouveau type de missile russe dans la région. Cette seule suggestion nous donne aussi des clés pour mieux comprendre le pourquoi (mais pas le comment!) de la perdurance des frappes israéliennes contre la Syrie et le Hezbollah, quoi qu’installe l’armée russe dans les parages…
Quatre mois après s’être envolés pour leur stage de conversion à l’usage et aux technologies du F-35I aux Etats-Unis, les équipages de l’escadrille de « l’Aigle d’Or » ont atterri en Israël. Après 32 sorties sur simulateurs de vols, les pilotes sont « prêts pour une sortie en grandeur nature ».
« Vous pouvez apprendre à voler sur cet avion en une heure », reconnaît le Général de Brigade Eyal Greenboim, Commandant de l’AFB de Nevatim, bas qui intégrera « L’Adir » F-35I. « la partie vraiment complexe, qui prend beaucoup de temps d’apprentissage, c’est d’apprendre à le manoeuvrer complètement. Ses systèmes et la somme d’informations qu’ils contiennent font partie de ce qui rend L »‘Adir » totalement révolutionnaire ».
Le site Internet de l’IAF révèle qu’après quatre mois à étudier le fonctionnement de l’appareil aux Etats-Unis, les premiers équipages de l' »Adir » sont revenus en Israël de leur formation de conversion, rejoints par le Commandant de l’AFB Nevatim et l’officier simulateur de l' »Adir ». « Chacun d’entre nous a exécuté en moyenne 32 sorties sur simulateur avancé », partage le Lieutenant-Colonel Yotam, Commandant de l’escadrille des « Aigles d’Or ». A la différence des autres pays qui sont venus là pour s’entraîner, nous n’avons pas volé sur le f-35 au sein du centre de formation, un fait qui ne devrait pas poser de problème de sécurité. Les instructuers américains viendront nous assister lors des premières sorties dans le but de maximiser l’efficacité de notre entraînement ».
« Notre formation a été complète et a fluctué entre les missions très simples et très complexes, certaines de nuit et d’autres dans des conditions incertaines » explique le Lieutenant-Colonel Yotam. « Parfois nous posions des questions qui n’appelaient pas de réponses immédiates, mais auxquelles on a toujours répondu, au bout du compte. Comme dans tout entraînement de conversion à un nouvel engin, nous devions passer des tests afin d’évaluer notre progression dans le temps ».
L’un des nouveaux concepts qu’amène la technologie de cinquième génération concerne un changement dans le rôle et la fonction de pilote. Dans les jets de 4ème génération, les équipages aériens sont occupés à gérer des systèmes, dans l' »Adir », les pilotes auront à s’occuper de management de mission, puisque beaucoup de systèmes de l’engin sont autonomes. « Vous pouvez sentir ces changements dans l’entraînement de conversion, mais nous n’en sommes qu’au début de ce projet. Je pense que le temps passant, les changements conceptuels vont s’assimiler et que nous saurons comment optimiser les capacités de l’avion de combat ».
« Nous nous sentons prêts à voler sur le chasseur et en Israël, les préparatifs pour son arrivée sont à leur summum. L’escadrille a presque fini de préparer la phase d’intégration et l’excitation est tangible. Nous voulons nous connecter avec l’engin et devenir une escadrille complètement unifiée autour de son usage », conclut le Lieutenant-Colonel Yoram.
Les deux premiers F-35 sont censés arriver en Israël dans les trois semaines en cours. D’un premier lot d’une commande de 33 avions, le Ministère de la Défense doit encore approuver le rachat de 17 autres F-35, car les 33 premiers représentent trop d’engins volants pour former une seule escadrille et trop peu pour en former deux. Chacune devrait être composée de 25 avions au total, soit 50.
Y aura t-il une 3ème escadrille?
Les 17 F-35 supplémentaires qu’Israël serait sur le point de commander bientôt à Lockheed Martin ne représentent pas nécessairement la fin de la saga prolongée et intensive entre les Forces Aériennes, le Ministère de la Défense et la plus grosse entreprise d’armement au monde. Lockheed Martin espère qu’Israël voudra une troisième escadrille d’avions de chasse furtifs, ce qui ferait un total de 75 F-35. Incidemment, si l’Etat hébreu décide d’acheter une troisième escadrille de chasseurs furtifs, ce pourrait être la version de l’avion à décollage court et atterrissage vertical.
Selon Joshua Shani, PDG de Lockheed Martin Israël, le Premier Ministre Binyamin Netanyahu est très intéressé par le fait de compléter ses escadrilles, ce qui fournira à Israël une solution pour un scénario où les bases aériennes d’Israël sont bombardées par des milliers de roquettes et missiles, endommageant les pistes d’envol et la capacité générale de la force aérienne à fonctionner.
Alors qu’Israël a payé 122 millions de $ chaque appareil au cours de ses deux premiers achat de fournitures de F-35, le troisième coûtera moins cher par appareil. L’Air Force américaine paie actuellement 80-85 millions de $ par avion. Il n’est pas facile de savoir si ce sera, en définitive, le prix qu’Israël finira par payer, et Lockheed Martin ne souhaite pas fournir d’évaluation exacte. Selon Shani : « il y aura une réduction significative des coûts et le prix par avion sera, dans tous les cas, inférieur à 100 millions de $ ».
Pourquoi l’Air Force américaine paie moins cher?
« Parce que les forces aériennes américaines ne mettent pas dans l’avion ce qu’Israël compte y mettre »
Ce qu’Israël veut mettre dans l’avion est une autre histoire en soi. Les Etats-Unis ne veulent pas entendre parler des plans des forces aériennes israéliennes pour chaque F-35 qu’elles achètent et réaménagent : remplacement des systèmes originaux par des systèmes fabriqués en Israël par des entreprises israéliennes de défense, dont toutes sont secrètes, dans le but d’adapter les performances de l’avion aux besoins précis de Tsahal.
« Il y a eu un processus de persuasion long et difficile entre le Ministère israélien de la Défense, les Forces Aériennes et les Etats-Unis », selon Shani. « Au début, ils ont dit à Israël : voilà l’avion, voilà ce qu’il sait faire, ne nous cassez pas les pieds ». Avec le temps, cela dit, ils ont réalisé quq’israël n’achète pas un avion comme cela. Il veut ses propres systèmes spéciaux, dont personne d’autre ne sait rien. Ils ont lentement commencer à mise dans la bonne direction. Ils se sont radoucis, et nous en sommes déjà au point où toutes les requêtes israéliennes ont été acceptées : tout le savoir-faire électronique de guerre, les postes de commande et contrôle, les systèmes de communication installés dans l’avion sont made-in-Israel ».
Donc, cela veut dire que le F-35 israélien et le F-35 américain sont substantiellement différents?
« Substantiellement différents, ce serait une exagération, mais oui, l’avion F-35 israélien est meilleur pour remplir les missions des forces aériennes israéliennes, parce que les Etats-Unis ne disposent pas des systèmes secrets installés dans la version israélienne, comme un système de communication interne entre les avions et le contrôle aérien. Les Américains ont leur propre bon système, mais ils sont différents. Israêl veut toujours ses propres systèmes de méthode de guerre électronique indépendants ; sis la Russie transporte un nouveau système de missiles dans la région, ces systèmes peuvent modifier les capacités de leurs appareils dans un très court laps de temps et les adapter à une nouvelle menace dans la zone. Cela prend des mois aux Etats-Unis pour parvenir à de telles capacités de modification et d’adaptation, et nous, de notre côté, ne disposons pas toujours de cette marge de manœuvre dans le temps ».
Cet article a d’abord été publié par Zohar Boneh sur le site de l’IAF
Deuxième Partie : interview de Shani : globes.co.il
| 6/12/2016
Adaptation : Marc Brzustowski
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Que Dieu aide Israël et veille sur ses enfants !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!