LONDON, ENGLAND - DECEMBER 02: A Police officer stands next to where Usman Khan was shot, on London Bridge, on December 2, 2019 in London, England. Usman Khan, a 28 year old former prisoner convicted of terrorism offences, killed two people in Fishmongers' Hall at the North end of London Bridge on Friday, November 29, before continuing his attack on the bridge. Mr Khan was restrained and disarmed by members of the public before being shot by armed police. (Photo by Peter Summers/Getty Images)

 

 

 

 

 

  • La dernière attaque à Londres a été un mélange mortel de dissimulation islamique et de naïveté occidentale. Puisse cet événement enterrer toutes les illusions que les britanniques entretiennent sur la possible déradicalisation de djihadistes. Comme l’a rapporté le Times, le Behavioral Insights Team (BIT), la fameuse « unité de coup de pouce » autrefois partie intégrante du cabinet du premier ministre, a passé au crible 33 programmes de déradicalisation appliqués au Royaume-Uni. Elle en a conclu que deux seulement semblaient donner des résultats.

  • La France aussi a essayé. Une mission d’information du Sénat a condamné le programme français de déradicalisation comme relevant d’un « fiasco total » …
  • Un rapport récent remis au gouvernement britannique a déjà lancé l’alerte : les imams de 48 écoles islamiques en Grande Bretagne encouragent à la violence et à l’intolérance. C’est la société britannique qui doit être déradicalisée, pas les djihadistes.
  • Usman Khan considérait Jack Merritt et Saskia Jones comme des « incroyants » et pas comme des « rééducateurs ». Si nous ne modifions pas nos règles d’engagement, la chose se reproduira indéfiniment.

Ce fut une tragédie pétrie de bonnes intentions. « Jack Merritt est mort dans l’attaque du London Bridge. N’oubliez pas ce qu’il représentait », a écrit Emma Goldberg dans le New York Times. Merritt était l’une des deux victimes d’Usman Khan, le terroriste islamiste qui a frappé au pont de Londres, le 29 novembre dernier. Saskia Jones, l’autre victime, était étudiante. Tous deux rêvaient de travailler pour sauver et protéger leur meurtrier.

Londres a accueilli la cinquième édition de Learning Together (Apprendre ensemble), un événement qui rassemble autour des membres de l’association, d’anciens détenus, des étudiants et des experts en criminologie venus des quatre coins du pays. Tous étaient réunis pour célébrer le succès de leur savoir-faire en matière de déradicalisation des djihadistes. Khan qui était présent était considéré comme le fleuron de ce programme de déradicalisation. En 2012, Khan avait été condamné à la prison pour avoir tenté de faire sauter la Bourse de Londres, puis le maire de Londres qui était à l’époque, Boris Johnson, puis le London Eye, la grande roue de Londres. Selon le Daily Telegraph, Khan était le « cas d’école » de Learning Together, la réussite qui permet de comprendre le bon fonctionnement des programmes de réintégration dans la société. Khan avait même écrit un poème et une note de remerciement aux organisateurs, sur un ordinateur mis à sa disposition par ses tuteurs.

Merritt, l’une des deux victimes, avait travaillé avec Khan à l’époque où il était derrière les barreaux dans le Cambridgeshire. Les photos prises à Fishmongers’ Hall quelques minutes avant l’attentat, témoignent de toute la bonne volonté du programme de réhabilitation. Merritt a été la première personne qui a tenté d’arrêter Khan lors de la tuerie. Juste avant l’attaque, des photographies montrent Khan assis tranquillement pendant la conférence. Aux yeux de tous, il était l’« élève vedette » du programme de déradicalisation.

Dans une des newsletters de Learning Together, Khan affirmait que l’association « occupait une place spéciale dans son cœur » :

« C’est plus qu’une simple organisation qui facilite l’étude de matières académiques. Pour moi, son principal avantage est de rassembler les gens à travers divers outils d’apprentissage. Learning Together s’occupe d’ouvrir l’esprit, de déverrouiller les portes et de donner une voix à ceux qui sont enfermés, cachés aux autres. Ce programme aide à l’inclusion de ceux qui sont généralement exclus. C’est ce que signifie Learning Together pour moi ».

Khan a également accordé une interview à la BBC, dans laquelle il a condamné la stigmatisation dont il souffrait :

« Je suis né et j’ai grandi en Angleterre, à Stoke-On-Trent, à Cobridge, ou toute la communauté me connaît ; ils sauront, si vous le leur demandez, ils sauront que ces étiquettes qu’ils nous mettent sur le front, terroristes ou ceci ou cela, ils sauront que je ne suis pas un terroriste ».

Cette dernière attaque de Londres a représenté un mélange mortel de dissimulation islamique et de naïveté occidentale. Puisse cette expérience enterrer toutes les illusions britanniques sur la déradicalisation des djihadistes. Comme l’a rapporté le Times, le Behavioral Insights Team (BIT), la fameuse « unité coup de pouce » qui faisait auparavant partie du Cabinet Office (cabinet du premier ministre), a examiné 33 programmes de déradicalisation à travers le Royaume-Uni et a constaté que deux seulement présentaient des chances de succès. Le criminologue britannique Simon Cottee a mis en cause « les mortelles illusions que les professeurs libéraux entretiennent sur la guérison des terroristes ».

La France s’y est déjà essayé. Lire la suite 

Giulio Meotti, journaliste culturel à Il Foglio, est un journaliste et auteur italien.

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