Le gouvernement israélien au bord de la chute tout en luttant contre une nouvelle crise des covid

La coalition gouvernementale est sur le fil du rasoir, sa survie dépend de deux politiciens incompatibles: le Premier ministre Binyamin Netanyahu et le ministre de la Défense et suppléant du Premier Ministre, Benny Gant. L’un ou l’autre doit céder la place pour battre le vote de dissolution de la Knesset le mercredi 2 décembre. Cependant, après huit mois au pouvoir, leurs partis Likud et Kahol Lavan n’ont jamais réussi à surmonter leur dissonance pour consommer un partenariat de travail et battre ensemble la pandémie de covid et ses dommages économiques collatéraux.

Cette semaine, le virus a, de nouveau, commencé à devenir incontrôlable. Le mardi 1er décembre, 1 227 nouveaux cas ont été enregistrés, le plus haut depuis la mi-octobre. Une frénésie d’achats massive de cinq jours dans 15 centres commerciaux rouverts était un témoignage flagrant de la dernière décision ratée prise par les ministres et de l’inévitabilité d’un troisième confinement.

Il appartient au Premier ministre Netanyahu de déposer le budget de l’État 2021 d’ici le 23 décembre, sinon le gouvernement tombe. Il appartient au premier ministre suppléant Gantz de décider si son segment issu de Kahol Lavan attribue à son ancien co-leader Yair Lapid une majorité pour la motion de dissolution de la Knesset mercredi.

Deux factions alliées à Gantz occupant des postes ministériels, le Parti travailliste et Derekh Eretz, ont déclaré leur soutien à la motion de l’opposition, faisant écho à l’argument selon lequel l’absence de budget et la mauvaise gestion chaotique ont paralysé la gouvernance. Le ministre de la Défense doit déterminer si sa faction principale, Résilience, jette également son sort avec l’opposition. Gantz accuse Netanyahu de faire passer ses problèmes juridiques personnels avant les besoins du pays.

Le leader de Kahol Lavan doit faire face à un dilemme personnel. Renonce à son alliance avec un rival détesté du Likoud, en réponse à la pression de ses partisans et aux railleries de Lapid, vaut la chandelle, alors que cela tuerait sa seule chance d’obtenir le poste de Premier ministre dans onze mois. C’est alors que son accord de rotation avec le leader du Likoud doit entrer en vigueur. Ses conseillers l’avertissent que Netanyahu n’a de toute façon aucune intention de tenir cet engagement. Alors pourquoi s’accrocher à une relation de plus en plus impopulaire? .

Le Premier ministre a peu parlé de ses intentions, à part commenter brusquement que les élections seraient mauvaises pour le pays. Les experts disent qu’il a systématiquement retardé le dépôt du budget de l’État pour les années 2020 et 2021 comme un levier ou épée de Damoclès à tenir au-dessus de la tête d’un partenaire indiscipliné de la coalition. La question du budget lui donne la possibilité de déterminer si et quand une élection profiterait au Likud – par exemple, quand les premiers vaccins contre le coronavirus seront mis en service l’année prochaine. La dissolution sur la question du budget le laisserait d’ailleurs à la tête d’un gouvernement intérimaire jusqu’à une élection.

Mis à part les vaccins anti-covid, Netanyahu semble compter sur ses exploits extraordinaires en matière de rétablissement de la paix régionale et d’autres réalisations remarquables pour couper à travers les bois (obstacles sur son chemin). Cependant, la pandémie sans fin érode la volonté populaire de supporter des restrictions ennuyeuses, des problèmes financiers et une dépression émotionnelle, alors que les ministres qui dirigent balancent impuissants au bord d’un autre confinement. De plus, l’antipathie personnelle de ses adversaires envers lui et sa famille l’emporte sur la politique rationnelle. Cela se reflète dans les postes de direction vacants que les deux parties ne peuvent accepter de pourvoir.

Aucun des principaux partis ne peut compter sur une majorité pour ou contre la dissolution. Une décision de Gantz de rejoindre l’opposition ferait pencher la balance en sa faveur. Les partis religieux soutiennent fermement Netanyahu. La droite Yamina, éloignée du Likud, monte en flèche dans les sondages et son chef Naphtali Bennett joue avec des prétentions à la fonction de Premier ministre. Le Front arabe uni est divisé; Mansour Abbas, chef du parti Ra’am, s’est engagé dans des pourparlers avec le Premier ministre.

Même si la Knesset adopte la motion de dissolution mercredi, elle ne prendrait pas effet immédiatement. Ce vote préliminaire doit aller en commission et durer le temps de trois lectures complètes avant d’être promulgué. Dans l’intervalle, la porte serait grande ouverte aux maquignons pour tenter d’échapper à la veille d’une nouvelle élection, la quatrième en moins de deux ans, qui aura lieu trois mois plus tard (mars 2021°.

Majority backs opposition motion for Knesset dissolution

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