La date d’annexion de Netanyahu le 1er juillet est en suspens. Quelles alternatives proposent les Américains?

L’ampleur des annexions en Cisjordanie que le Premier ministre Benyamin Netanyahu s’est engagé à annoncer le 1er juillet reste en suspens. La date aussi, qui ne correspond qu’au début d’un processus. Les émissaires du président américain Donald Trump, l’envoyé spécial Avi Berkowitz et l’ambassadeur David Friedman ont travaillé avec lui toute la semaine, à la recherche d’une formule qui conviendrait à la majorité des protagonistes. Ils ont été rejoints le mardi 30 juillet par Brian Hook, représentant spécial des États-Unis pour l’Iran et conseiller principal du secrétaire d’État – de retour d’une mission dans les capitales du Golfe.

Selon les révélations des sources politiques de DEBKAfile :  Sur la table, entre l’équipe américaine et le Premier ministre, se présente essentiellement un accord global des États-Unis en partenariat avec les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite : Netanyahu suspendrait sa décision d’étendre la souveraineté israélienne à 30% de la Cisjordanie – comme indiqué dans le Plan de paix Trump pour le Moyen-Orient. Sa récompense serait, en contrepartie, une rencontre directe avec de hauts responsables du Golfe – bien que formellement, sur la base d’un programme non politique, comme la coopération dans la lutte contre le coronavirus. Compte tenu du rang et de l’influence de Hook, l’accord couvre sans aucun doute des domaines d’intérêt commun plus larges pour toutes les parties concernées, comme la question de l’Iran.

Le PM suppléant Benny Gantz savait que ce retard était déjà en jeu, quand il a dit le lundi 29 juin que la date du 1er juillet n’était «pas sacrée». Cependant, il a essayé d’expliquer cela en soutenant que «tout problème non lié au coronavirus doit attendre». Mardi, il a déclaré: «Un million de chômeurs ne se soucient pas de l’extension de souveraineté.»

Netanyahu, qui a pris le parti de snober son partenaire de coalition, a profité d’une réunion avec son entourage du Likoud pour riposter : «La question n’est pas du ressort de Kahol Lavan [le parti de Gantz]. Ils ne sont en aucun cas un facteur (politique ou diplomatique de cette extension). Nous avons un bon dialogue avec l’équipe américaine ici en Israël. Nous le menons discrètement. Quand il y aura quelque chose à annoncer, nous le ferons. » Le Premier ministre a poursuivi: «Nous sommes engagés dans un processus compliqué aux nombreuses conséquences politiques et sécuritaires. Je ne suis pas en mesure de divulguer les détails pour le moment », a-t-il déclaré, ajoutant:« Nous avons dit que cela arriverait à partir du 1er juillet. » Par conséquent, « à partir de » cette date, mais pas nécessairement « à ce moment précis ». C’est un indicateur que Netanyahu teste d’autres options.

Head of the Mossad Yossi Cohen speaks at a Cyber confrence at the Tel Aviv University on June 24, 2019. Photo by Flash90

Le nouvel accord global présenté à Jérusalem par Brian Hook mardi était une question à déterminer dans les 48 heures restantes jusqu’au 1er juillet. Un autre volet découle de la mission que Netanyahu a confiée au directeur du Mossad, Yossi Cohen, qui s’est rendu à Amman la semaine dernière pour apaiser les craintes d’un autre allié américain, la Jordanie. Nos sources rapportent que Cohen a présenté au roi Abdallah l’offre du Premier ministre de retirer la vallée du Jourdain du plan de souveraineté pour l’instant et de la limiter aux deux ou trois blocs d’implantation de Judée-Samarie les plus proches de la frontière de la Ligne verte avec Israël. Les blancs du plan d’annexion de Netanyahu sont-ils en train d’être remplis? Ou préférera-t-il le report?

Les Palestiniens présentent une complication majeure. Leur dernière étape est une offre de dernière minute pour revenir sur leur boycott du plan de paix de Trump en assignant deux magnats palestiniens de premier plan relativement inconnus, à des entretiens avec l’administration Trump. Les agents du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ont déployé des coups de sondes dans les cercles influents de Washington dans l’espoir de susciter l’intérêt du secrétaire d’État Mike Pompeo ou du conseiller principal du président Jared Kushner. Cependant, leur point de départ est inacceptable, car il est basé sur une «proposition de paix» publiée le 30 mai et envoyée de Ramallah au quasi-inexistant Quartet pour le Moyen-Orient. Comme il s’agit essentiellement d’un copier-coller de la formule utilisée par l’ancien secrétaire d’État John Kerry lors de l’échec de sa médiation pour la paix, il a été rejeté d’emblée à Washington.

Abbas a, quant à lui, décidé de revenir sur sa menace de dissoudre l’Autorité palestinienne contre l’annexion d’Israël et de renoncer à déclarer un État palestinien à travers une campagne pour la reconnaissance internationale. Aucune de ces deux mesures n’a eu d’impact là où cela compte. Ses messages mitigés reflètent le désarroi, la confusion et les divisions qui assaillent les dirigeants palestiniens à Ramallah. Plus important encore, son Premier ministre Mohammad Shtayyeh se montre ouvertement provocateur. Après avoir reçu l’ordre d’Abbas de rester à l’écart des affaires politiques internationales palestiniennes et de s’en tenir à la gouvernance intérieure, Shtayyeh a pris des dispositions pour publier un discours de politique en ligne à l’intention du public américain le mercredi 31 juin. Abbas a, pendant ce temps, suspendu les salaires  de la moitié des 150,000 membres de la sécurité et d’autres personnels, afin d’attiser les troubles populaires intérieurs et saper la côté montante de  son Premier ministre.

Une autre date se profile à l’arrière-plan de ces dernières manœuvres : le 3 novembre. Netanyahu est impatient de gagner autant d’élan que possible pour l’annexion qu’il le pourra tant que Trump sera au pouvoir. Il mise sur la réélection de Trump pour terminer le processus. La Maison Blanche veut que le problème soit réglé et éliminé dès que possible – d’où le va-et-vient des poids lourds diplomatiques qui se déplacent sur Jérusalem.

Netanyahu’s July 1 annexation date hangs fire. Is a US package on the table?

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gerardnium

Dès que l’on conteste un peu Bibi on est gauchiste, un peu simpliste quant même. Ce n’est pas le moment de s’occuper d’annextion il y a des problèmes bien plus urgents en Israël . COVID, CRISE ÉCONOMIQUE, CHÔMAGE, PAUVRETÉ.

UN ANCIEN MEMBRE DU BETAR DU HEROUT ET DU LIKOUD

gerardnium

Annexion à hauts risques pour l’avenir d’Israël. Les décisions de Bibi sont pollués par son calendrier judiciaire, c’est pour cette simple raison qu’il est nettement préférable pour un 1er ministre inculpé 3 fois de se consacrer uniquement à sa défense et de ne pas rester aux responsabilités. Bibi prouve aujourd’hui qu’il ne peut à la fois gérer l’état d’Israël et gérer ses affaires personnelles.

zoro

Honte aux gouvernement Américain et Israélien pour leur reculade démesures, nous perdons confiance en l`avenir si notre patrie ne retrouve pas sa grandeur initiale.
La Judée Samarie doit être récupéré….