La boxeuse iranienne Sadaf Khadem reste en France par crainte d’être arrêtée en Iran

La boxeuse Sadaf Khadem lors de son combat, le 13 avril 2019, à Royan.
La boxeuse Sadaf Khadem lors de son combat, le 13 avril 2019, à Royan. Medhi Fedouach, AFP

Sadaf Khadem, première Iranienne à livrer un combat de boxe officiel, a annulé son retour à Téhéran. Elle affirme qu’un mandat d’arrêt a été délivré à son encontre dans son pays.

Sadaf Khadem, la jeune boxeuse iranienne qui a gagné samedi à Royan, en Charente-Maritime, son premier « combat officiel », ne va pas rentrer en Iran, affirmant mardi 16 avril, y être avec son entraîneur Mahyar Monshipour sous le coup d’un mandat d’arrêt.

Selon leur attachée de presse, les deux sportifs, qui ont décidé de ne pas retourner en Iran, auraient dû prendre l’avion mardi mais sont restés en France et séjournent actuellement à Poitiers. Mahyar Monshipour, coach mais aussi organisateur du match, affirme avoir été prévenu de l’existence de ce mandat d’arrêt par un SMS, dont il refuse de révéler l’expéditeur.

La boxeuse de 24 ans, qui a disputé son match en short et débardeur, serait accusée d’avoir enfreint la loi de la République islamique qui impose à ses sportives, même à l’étranger, de porter le hijab, et son entraîneur serait soupçonné de complicité.

Un démenti de la fédération iranienne de boxe

Sadaf Khadem devait rentrer à Téhéran, où elle est professeure de fitness, et son coach, six fois champion du monde poids super-coqs WBA entre 2003 et 2006, et qui a la double nationalité française et iranienne, devait l’accompagner. Ce dernier devait effectuer une tournée en Iran pour donner des cours de boxe et se rendre à Bam, où il a fondé une école.

La Fédération iranienne de boxe a pour sa part « vivement démenti » mercredi toute sanction lors d’un retour en Iran, dans un communiqué publié par le ministère des Sports et de la Jeunesse. Le président de la fédération, Hossein Soori, a déclaré que Sadaf Khadem ne serait pas arrêtée. Il a accusé les « médias liés à l’Arabie saoudite » d’être à l’origine de cette information.

« Mme Khadem n’est pas membre de la structure sportive (iranienne) de la boxe et, du point de vue de la fédération, la totalité de ses activités sont personnelles », a déclaré Hossein Soori, selon l’agence de presse semi-officielle Isna.

La participation des Iraniennes à des manifestations sportives est très limitée, même si les autorités commencent à lâcher du lest dans certains domaines. La fédération autorise désormais les femmes à s’inscrire à la boxe, à condition qu’elles soient entraînées par une femme et qu’elles portent le hijab pendant la compétition. A ce jour, aucun combat de boxe n’a eu lieu en Iran.

https://twitter.com/afpfr/status/1117080501045665792

« Un oeil attentif sur la question »

La ministre française des Sports Roxana Maracineanu, devant quelques journalistes, a évoqué mercredi un « beau combat, en tout cas symbolique pour la cause des femmes ». Sadaf Khadem « a eu son visa pour venir en France de façon tout à fait légale, elle a combattu selon la loi de notre République », a ajouté la ministre qui, « sans pouvoir (se) prononcer plus en avant sur la suite des événements et ce qui s’est dit aujourd’hui », assure qu’elle aura un « oeil attentif sur la question ».

Samedi dernier, Sadaf Khadem a remporté face à la Française Anne Chauvin une victoire qu’elle a dédiée « à tous les hommes et femmes qui ont donné leurs vies pour défendre (son) pays » lors de la guerre Iran-Irak.

Avec AFP et Reuters

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france24.com

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