François Quentin, le président de Huawei France, et Dominique Villemot, un avocat proche de François Hollande, partent également du groupe chinois.

« Rien à voir avec la choucroute. » Le départ simultané, en décembre 2018, de François Quentin, président de Huawei France, Dominique Villemot, avocat et administrateur indépendant de l’entreprise chinoise, et Jean-Louis Borloo, ancien député-maire de Valenciennes et administrateur, ne doit rien à la polémique en cours sur la cybersécurité, assurent les trois hommes.

Le premier a décidé de démissionner, comme révélé par Challenges, en raison de problèmes de santé, fait savoir son entourage, tandis que le mandat des deux derniers arrivait à échéance. Ils n’ont pas souhaité rempiler.

Leur départ intervient dans un contexte de forte tension entre les États-Unis et la Chine alors que la 5G s’apprête à être déployée partout dans le monde. Au nom de la sécurité nationale, les Américains interdisent à leur administration tout achat d’équipements Huawei, et font pression sur les Européens pour qu’ils fassent de même.

Sans fournir de preuve concrète, à ce stade, les États-Unis de Donald Trump accusent la firme d’espionnage. La directrice financière du groupe et fille du fondateur, Meng Wanzhou, a été interpellée au Canada sur un mandat d’arrêt émis par les Américains, qui lui reprochent notamment une violation de l’embargo en Iran.

Proposition de loi en France

La Chine a répliqué par une plainte contre les États-Unis et soupçonne le pays de « manipulations politiques ». Le débat fait également rage en Allemagne et en Grande-Bretagne. La France, elle, s’apprête à débattre d’une proposition de loi de Gilles Le Gendre (LREM), soutenue par le gouvernement.

Ce texte vise à examiner les « risques accrus » que font peser les « exigences nouvelles de sécurité sur les équipements qui supporteront les futurs réseaux 5G, relatives tant à leurs caractéristiques techniques intrinsèques qu’aux obligations légales qui pourraient contraindre leurs fournisseurs à coopérer avec des autorités étrangères dans la collecte de renseignements. »

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Jean-Louis Borloo, qui souhaite désormais se consacrer à ses autres activités, et François Quentin avaient mis leurs compétences et leur copieux carnet d’adresses au service de Huawei, le premier assurant le service après-vente de la firme auprès du pouvoir politique.

De nombreux parlementaires de tous bords ont été sensibilisés ces derniers mois, via des déjeuners ou des dîners de rencontre organisés par des communicants très actifs. Selon des sources proches, Quentin et Borloo ne tarissent pas d’éloges sur le groupe chinois et voient dans la polémique en cours une manœuvre des États-Unis pour rattraper leur retard technologique.

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Source: lepoint.fr

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