Dans le cadre de sa visite officielle au Japon, la ministre de la Justice Ayelet Shaked s’est rendue dans la ville de Tsuruga au centre du pays. C’est la première fois qu’un ministre israélien se rend dans cette ville et dans le musée qui rappelle ce qui s’est passé durant les années de la 2e Guerre mondiale.

A l’époque, Chiune Sugihara, vice-consul du Japon à Kovno, capitale provisoire de Lituanie, passa des nuits blanches à délivrer des visas à près de six-mille Juifs qui purent ainsi quitter l’Europe pour le Japon et furent accueillis à  Tsuruga. Cette action fut particulièrement courageuse et risquée pour le diplomate qui agissait en violation de la politique du gouvernement japonais alors allié de l’Allemagne.

Le mérite de Chiune Sugihara est d’autant plus grand qu’il était sur le point de quitter son poste mais avait tout de même accepté de recevoir une délégation juive qui demandait de l’aide pour obtenir des visas. Animé d’un humanisme profond, il commença à délivrer des visas avant même d’avoir reçu de réponse de Tokyo.

Après avoir obtenu un refus, il choisit de désobéir aux ordres et redoubla d’ardeur pour délivrer au final six-mille visas. Onze mois plus tard, les Allemands occupaient la Lituanie et la nasse se refermait sur les Juifs qui y vivaient en nombre.

Chiune Sugihara fut le seul Japonais à être décoré de la Médaille des Justes par le musée Yad Vashem, le 4 octobre 1984.

La ministre a été reçue avec beaucoup de chaleur et d’honneur par les dirigeants et habitants de la cité. Au nom du gouvernement israélien et du peuple juif, elle a remercié les habitants de la ville pour leur attitude humaine et l’aide qu’ils ont apporté aux Juifs réfugiés chez eux.

Dans une conférence de presse, Ayelet Shaked a souligné « l’action inoubliable des habitants de Tsuruga qui n’ont pas hésité à ouvrir leur porte et leur coeur à ces six-mille Juifs qui fuyaient le nazisme ». « Votre ville est un modèle pour la jeune génération japonaise afin qu’elle apprenne qu’il faut agir avec détermination contre la haine, la violence, le racisme, la xénophobie et toutes sortes de persécutions ».

Le maire de la ville, Takanobu Fuchikami a révélé à la ministre israélienne qu’il oeuvre actuellement pour perpétuer la mémoire de la Shoah et du sauvetage de ces Juifs par la ville afin de faire de Tsuruga une destination touristique pour les Israéliens et les Juifs.

Ayelet Shaked a promis au maire de contacter dès son retour le ministre de l’Education Naftali Benett afin de renforcer l’action des Justes des Nations dans les programmes scolaires.

Elle a également émis l’idée de jumelage entre Tsuruga et une ville israélienne afin de rapprocher les deux populations. La ministre a aussi évoqué la coopération économique et technologique et la possibilité d’investissements mutuels.

Photo Ville de Tsuruga

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blum

Cette visite de Mme Ayelet Shaked au Japon me touche particulièrement, pour plusieurs raisons.
Une, qui est personnelle.
L’autre est que j’avais lu, il y a qqs mois, regardant l’histoire du Japon, que ce pays, étrangement allié aux Allemands, pendant la 2nde guerre mondiale, n’avait jamais été antisémite, dans son ensemble.
Enfin, Israël est menacé de l’arme atomique par l’Iran. Les Japonais ont vu la fin de leur merveilleuse civiisation, tuée à jamais par les bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki.
Aujourd’hui, le boulet nord-coréen, allié de l’iran, menace à nouveau le Japon.
Israel et le Japon ont donc beaucoup à échanger, non seulement sur le plan de la défense, mais sur tous
les plans: économique, culturel, touristique…
Je me réjouis à l’idée d’un jumelage entre une ville israélienne et celle de Tsuruga.