Les protagonistes d’aujourd’hui ne sont ni les victimes ni les bourreaux. Les descendants des victimes n’ont ni le pouvoir ni le droit moral de pardonner une souffrance dont ils ne sont que la mémoire pour laquelle ils ne peuvent prendre que l’engagement de la maintenir vivante. Cet engagement frêle ne vaudra que s’ils arrivent tous non pas à faire de leurs enfants les porteurs de cette mémoire, mais aussi et surtout de leurs petits-enfants, et cela de génération en génération.

Quant aux bourreaux ils porteront à jamais ce signe de Caïn sur leur front, car le crime contre l’Humanité est aussi un crime contre leur humanité.

Mercredi sera l’anniversaire de la libération du Camp d’Auschwitz, ce camp dont le nom en polonais se dit Oswiecim, comme Ech veEtsim en hébreu du Feu et du bois comme pour l’holocauste disait Elie Wiesel.

Le descendant du roi d’Italie demande pardon aux Juifs pour les lois raciales de Mussolini

En mémoire aux victimes italiennes de l’Holocauste, Emmanuel-Philibert de Savoie a demandé «officiellement pardon» au nom de sa famille.

Emmanuel-Philibert de Savoie – descendant du roi d’Italie Victor Emmanuel III qui collabora avec le régime fasciste de Benito Mussolini- a demandé pardon à la communauté juive italienne pour les lois raciales qui ont entraîné la déportation de près de 8.000 juifs italiens à partir de 1943.

«Je condamne les lois raciales de 1938, dont je sens encore aujourd’hui tout le poids sur mes épaules et avec moi toute la maison royale de Savoie», écrit le prince de 48 ans, en se dissociant de la signature apposée par son arrière grand-père à «un document inacceptable».

Et en mémoire aux victimes italiennes de l’Holocauste, il demande «officiellement pardon» au nom de sa famille, selon cette lettre diffusée sur son compte Facebook et commentée dans un entretien à une chaîne de télévision italienne.

Le prince rappelle toutefois aussi que sa famille a contribué de manière déterminante à l’unité italienne et qu’elle accorda en 1848 une pleine égalité de droits aux Italiens juifs, tandis que plusieurs de ses membres furent déportés dans des camps de concentration nazis.

Je condamne les lois raciales de 1938, dont je sens encore aujourd’hui tout le poids sur mes épaules

Emmanuel-Philibert de Savoie

Victor Emmanuel, qui régna de 1900 jusqu’à son abdication le 9 mai 1946, est mort en exil en Egypte le 28 décembre 1947. Il a abdiqué en mai 1946 pour céder le trône à son fils Humbert II, qui a dû l’abandonner un mois plus tard et partir en Suisse quand les Italiens, appelés à se prononcer par référendum, ont choisi la République, punissant ainsi la famille pour sa collaboration.

Pendant un demi-siècle, la Constitution de 1946 a banni d’Italie les anciens couples royaux et les héritiers mâles de la famille de Savoie, qui avait régné depuis l’unification du pays en 1861. Le Parlement a finalement modifié cette disposition en 2002, après que Victor-Emmanuel de Savoie, 83 ans, et son fils Emmanuel-Philibert, eurent juré fidélité à la République.

Les deux hommes avaient réclamé en 2007 dans une lettre au président de la République 260 millions d’euros de dédommagements moral pour l’exil subi ainsi que la restitution des biens de la famille, confisqués par l’Etat. Mais ils avaient renoncé face au tollé soulevé en Italie par leur requête.

Emmanuel-Philibert a surtout fait parler de lui dans la presse mondaine en se mariant en grande pompe avec l’actrice française Clotilde Courau en 2003.

Le Figaro

La réponse de la communauté juive italienne après la lettre d’excuses d’Emanuele Filiberto au nom de la Maison de Savoie :  » Sur les lois raciales, le jugement est d’histoire « 

Ce qui devait être un geste de pacification a au contraire, ravivé les polémiques… À quelques jours du Jour de la Mémoire la lettre d’excuses d’Emanuele Filiberto, au nom de la famille royale italienne de l’époque, la Maison de Savoie , le roi Victor Emmanuel III signa les loi raciales proposé par le Gouvernement fasciste en 1938 n’a pas l’effet recherché : la Communauté juive de Rome a pris acte du geste mais rien de plus.

Voici la déclaration de la communauté juive romaine : « Nous prenons note des déclarations d’Emanuele Filiberto di Savoia.

« Ce qui s’est passé avec les lois raciales, au plus fort d’une longue collaboration avec une dictature, est une offense envers les Italiens, les juifs et les non-juifs, qui ne peut être effacée et oubliée. Le silence sur ces faits des descendants de cette Maison , qui a duré plus de quatre-vingts ans, est une circonstance aggravante supplémentaire. Les descendants des victimes n’ont aucun pouvoir de pardonner et il n’appartient pas non plus aux institutions juives de réhabiliter des personnes et des faits dont le jugement historique est imprimé dans l’histoire de notre pays. En plus de la signature qui sanctionnait la discrimination, ouvrant la voie à l’extermination, il y avait, dit la note, une « collaboration avec la dictature ». Et un très long silence, près d’un siècle de réticences, qui pèse et aggrave les fautes.« 

Un très long silence pèse lourd, comme l’explique également Noemi Di Segni, président de l’Union des communautés juives italiennes, qui parle « d’une initiative qui doit être considérée comme exclusivement personnelle, chacun répondant pour ses actes et avec sa propre conscience ».

Pour lui , « Les comptes avec histoire ne se ferment pas. La mémoire des 6 millions de Juifs tués par les nazis ne peut être effacée, ni celle des 7 500 victimes italiennes. Dans sa lettre, Emanuele Filiberto a demandé « officiellement et solennellement le pardon ». Mais c’est précisément ce pardon qui ne peut être accordé. Emanuele Filiberto aurait dû savoir qu’un Juif ne peut pas pardonner « au nom de tiers ». Pour le judaïsme, seuls les péchés subis personnellement peuvent être pardonnés. »

Nice Premium

 

 

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Hugenot17

Je ne connaissait pas ce particularisme du judaïsme.
La Torah fait peser la malédiction sur 4 générations et la bénédiction sur 1000.
Quand un chrétien est touché par la grâce de D… , la première chose qu’il vit c’est la repentance. Elle le pousse a demander pardon à toutes les personnes qu’il a spolier ou blesser au cours de sa vie passé. En allant les voir personnellement, ou leurs héritiers si ces personnes sont décédés (voir les rembourser s’il s’agit vols). Il n’aura pas de paix véritable tant qu’il n’aura pas enlever se fardeau.
D’autre peuvent recevoir ce fardeau de D… lui même, en lien avec ces ancêtres ou prédécesseurs ( souvent des personnalités en autorité).
Exemple : La visite de Jean Paul II au Kotel, La reconnaissance par Jacques Chirac pour la rafle du Vel d’hiv en 1995, le reconnaissance de la Shoa par le bundestag.
Emmanuel-Philibert d’Italie est dans cet démarche. Racheter l’Histoire.

Alex E. MERALI

« Pour le judaïsme, seuls les péchés subis personnellement peuvent être pardonnés.». Voici, une nouvelle fois, une lumineuse démonstration de la sagesse juive. Contrairement au christianisme qui permet le pardon au nom d’autrui et bien souvent au détriment de notre peuple.