Malgré la crise économique, les boycotts visant l’Etat Juif et la guerre contre le Hamas, les touristes se rendent en Israël.

Par un marketing ciblé segmentant les publics, en développant une offre variée en termes notamment de destinations, de modes d’hébergement et de loisirs, en tenant compte du souci des touristes pour la nature et sa préservation, le ministère israélien du Tourisme a réussi en 2009 à attirer 2,7 millions de visiteurs, 3,53 millions de touristes en 2013, 3,3 millions de visiteurs en 2014 et 3,1 millions de touristes en 2015. L’Etat d’Israël veut réglementer le tourisme médical. 

L’activité touristique est un secteur clé de l’économie israélienne : en 2013, elle a représenté 11 milliards de dollars. La dépense moyenne d’un touriste visitant l’Etat d’Israël s’est élevée en 2011 à 1 325 dollars.

Dafka (malgré tout, en hébreu)

Le nombre de touristes arrivant en Israël a augmenté depuis 1948 : 47 000/an dans les années 1950, 1,9 million en moyenne de 2000 à 2011. Depuis le refondation de l’Etat d’Israël, 62 millions de touristes se sont rendus en Israël, dont 84% depuis les années 1980.

La crise touristique la plus sérieuse affrontée par cet Etat est survenu au tournant du XXe au XXIe siècles.

 L’espoir d’essor touristique rapide en Israël en 2000 a été bouleversé par l’apparition de l’Intifada II (2001-2003).

Le 6 mars 2002, l’Office national israélien du tourisme (ONIT) avait accueilli son ministre, Binyamin Eilon, pour une conférence de presse. Après un constat lucide, le discours avait été confiant et prospectif. Preuves de ce dynamisme affiché : les actions ciblées de marketing direct vont sensibiliser ceux attachés particulièrement à Israël, dafka (malgré tout, en hébreu)… Et avec des résultats espérés dans le court terme.

« Ma situation est paradoxale. C’est difficile pour le membre d’un gouvernement de quitter, même brièvement, son pays en guerre. Et comme ministre, j’ai en charge un domaine qui suppose la tranquillité et le soleil. Cette guerre se livre sur trois fronts : politique, militaire et psychologique. Ne pas avoir peur est impossible. Il faut faire en sorte que la vie continue », avait annoncé Binyamin Eilon, en présence de responsables français et israéliens du tourisme.

Jusqu’en septembre 2000, 2000 s’annonçait une année record, notamment avec la visite du Pape. Lancée par Arafat, l’Intifadah II a brisé cet élan. En 2000, 2,7 millions de touristes étrangers ont visité Israël, dont 204 000 Français. En 2001, ils étaient 1,3 million, dont 135 000 Français. La baisse est plus sévère chez les catholiques que pour les protestants. En 2001, la part des Juifs parmi les touristes s’est élevée à 50-60%, contre 20-30 % auparavant.

« Le tourisme est à la fois un facteur important du PIB et de l’état d’esprit des Israéliens. Les dommages directs – manques à gagner pour les hôtels, licenciements, etc. – se sont élevés à 2,4 Mds USD. Ceux indirects sont difficiles à estimer. 180 Mns € ont été consacrés à des aides à ce secteur. Seuls les budgets israéliens de la Défense et du tourisme n’ont pas été réduits », constatait Binyamin Eilon.

Comment lancer une grande campagne pour favoriser le tourisme en Israël dans une situation de crise grave ? Grâce à celle prônant le tourisme intérieur, 2001 a été une année record depuis 1948. A la mer Morte, le nombre des visiteurs a cru de 10% grâce à la présence des Israéliens. Pour les touristes étrangers, avancer comme arguments « le soleil et la mer, c’est insuffisant. Il faut s’adresser de préférence à ceux qui veulent aller dafka, pour voir leurs familles, ce qui se passe et contribuer à sauver l’économie israélienne. Nous avons besoin de leurs présences.

A Pâques, l’activité touristique va reprendre  », notait M. Eilon. « Avec la stabilité monétaire apportée par l’euro, les touristes européens se rendront compte des baisses de prix », prédisait Roby Harly, directeur général de cet Office cinquantenaire au budget promotionnel de 3,5 millions d’euros en 2001, contre 2,3 millions en 2000.
S’il a réduit les budgets promotionnels scandinaves, le ministre « a augmenté ceux des Etats-Unis, du Royaume-Uni, et surtout de la France. Celui consacré à la CEI va croître aussi : même si la population est pauvre, le réservoir touristique est important ». C’est une campagne de terrain vers les communautés juives régionales et les Eglises qu’allait entreprendre l’ONIT.

Cette promotion énergique allait conserver l’affichage dans le métro sur Eilat, une « niche spéciale » qui a attiré 16 700 touristes français en 2001 (+100% en un an). Priorité était donnée aux produits ciblés auprès de publics motivés et spécifiques. Ainsi, les campagnes évoqueront les vertus thérapeutiques de la mer Morte. Ou rappelleront qu’Israël, « terre de la Bible, est unique …»

La reprise touristique observée dans les années suivantes a été interrompue au second semestre 2006 (Deuxième guerre au Liban) et au début de 2009 (conséquences de l’Opération Plomb durci).

Environ 2,7 millions de visiteurs se sont rendus en Israël en 2009 : 10% sont originaires de France – 3e provenance après les Etats-Unis et la Russie – ; 58% sont chrétiens et les juifs représentant 34% du nombre de touristes.
« Partez plus loin que prévu ! »
De janvier à mars 2010, Israël a été la destination de 747 000 touristes – objectif en 2012 : 4 millions de touristes (loisirs, pèlerinages, séjours d’affaires) – et a enregistré une augmentation de +25% en provenance de France.

Environ 1,6 million de touristes ont visité Israël au cours du premier semestre 2010, soit une hausse de 39% par rapport à la même période en 2009 et de 10% par rapport aux six premiers mois de 2008, année record. Ce qui a induit une manne – hors voyage aérien – de 1,55 milliard de dollars (+35% par rapport au premier semestre 2009). Et ce qui résulte d’intenses campagnes ciblées de publicité et de marketing.

De cet intérêt, témoigne aussi la fréquentation du site Internet du ministère israélien du tourisme : 2,7 millions d’Internautes, surtout des Etats-Unis, de Russie, d’Allemagne, d’Italie, de France et du Royaume-Uni. Un ministère qui entend favoriser un revirement perceptible  chez les Israéliens : l’arraisonnement de la « flottille de la paix » a incité nombre d’entre eux à substituer comme destination de vacances d’autres destinations à la Turquie. Et notamment leur pays.

En 2010, près de 3,45 millions de touristes se sont rendus en Israël, soit une augmentation de 14% par rapport à 2008, année record. Aux premiers rangs des sites les plus fréquentés, deux lieux situés à Jérusalem : le Kotel ou Mur des Lamentations (77% des touristes s’y sont rendus) et  l’église du Saint-Sépulcre (61% à des touristes l’ont visitée).

Plus des deux tiers des visiteurs sont chrétiens, et 23% sont juifs. Un cinquième des visiteurs viennent des Etats-Unis, le reste des touristes sont originaires de Russie, de France, du Royaume-Uni et d’Allemagne. De France, sont partis 287 017 touristes (+ 10 % sur un an) et de Belgique 34 342 (+ 34 % par rapport à 2009).

En 2011, 3,4 millions de touristes ont visité Israël. L’activité touristique est évaluée à 65,6 milliards de shekels (13,3 milliards d’euros), ce qui représente 7,5% du PIB, soit une hausse de 5% par rapport à 2010.  
92% des touristes arrivés en Israël en 2011 y sont restés moins d’un mois ; la durée moyenne de leur séjour était de 8,1 jours. 
Les atouts de l’Etat d’Israël ? La situation géographique, la diversité des paysages, l’histoire, le lien profond et plurimillénaire entre la diaspora juive et Eretz Israël, un climat modéré, le tourisme religieux, un positionnement sur des secteurs économiques (high-tech) ou identitaires (LGBT attirés par la vie nocturne à Tel-Aviv).
Le ministère israélien du Tourisme a démultiplié l’offre touristique en six segments variés : le tourisme religieux – un tiers des entrées en 2008, année de la visite du Pape Benoît XVI -, le tourisme de santé et de remise en forme, le tourisme de détente et sportif, le tourisme culturel, le tourisme durable et le tourisme d’affaires qui, en 2011, représente 11% du nombre total des arrivées.

En 2012, le Premier ministre et le ministre du Tourisme ont axé leur nouvelle stratégie d’essor sur la hausse des subventions à l’édification « d’hôtels et d’attractions touristiques, la formation du personnel du secteur, la promotion des espaces de détente urbains – rues piétonnes, réfection d’anciens quartiers -, des parcs naturels, des régions périphériques et des zones commerciales, le développement du réseau routier et des aires de parking, la rénovation et la restauration des sites archéologiques et des plages, l’illumination des monuments et des bâtiments publics ».

L’objectif de cette stratégie – « en 2011, 34 millions d’euros d’investissements plus 40 millions d’euros d’incitations diverses – est d’attirer cinq millions de touristes par an dès 2015 et de construire 19 000 chambres supplémentaires, la capacité hôtelière du pays étant au bord de la saturation à certaines périodes de l’année ».

Il y a « encore peu de groupes étrangers implantés en Israël sur le marché des hôtels : Accor (six établissements), Starwood (huit hôtels), Club Med ». Manquent encore de nombreux hôtels moyens de gamme pour attirer un public familial.

Les statistiques du tourisme en Israël pour 2012 – 3,5 millions de visiteurs, soit une hausse de 4% par rapport à 2011 – ont suscité la polémique.

En septembre 2013, Uzi Landau, ministre israélien du tourisme, a exprimé son souhait de créer un programme similaire à Taglit-Birthright Israël et visant les jeunes chrétiens évangéliques afin de contribuer à augmenter le tourisme chrétien dans l’Etat Juif.

Il a expliqué : « Les chrétiens ont eux aussi un problème avec leur nouvelle génération. Nous cherchons à nous rapprocher de ce public afin de générer tourisme et soutien à Israël au retour au foyer, qu’ils deviennent nos ambassadeurs et ne voient pas Israël via les yeux de CNN ». Le ministre espère que des philanthropes et la communauté chrétienne financeront ce programme.

Lancé en 2000, le programme Birthright a amené plus de 340 000 jeunes Juifs originaires de 62 pays pour des séjours gratuits de dix jours en Israël.

En 2013, 3,53 millions de touristes se sont rendus en Israël, soit une hausse de 0,5% par rapport à 2012. Ce qui a induit un gain pour l’économie israélienne d’environ 40 milliards de shekels (environ 11,42 milliards de dollars).

En 2014, le tourisme israélien a été affecté par l’Opération Bordure protectrice, et par l’interdiction de vols de la FAA, abrogée, et de l’EASA. Après avoir visé quatre millions de touristes pour 2012, il a espéré accueillir cinq millions de touristes dès 2015. Au premier semestre 2015, le nombre de touristes est légèrement inférieur à celui de la même période en 2014.

Le tourisme de France vers Israël

Concernant le tourisme de France vers Israël – 280 000 touristes en 2008, 265 000 en 2009 -, une évolution s’est amorcée voici deux ans : la part des visiteurs français âgés de 35 à 50 ans (« jeunes familles ») est passée de 51% (2007) à 61% (2009), celle des touristes d’origine juive a diminué en 2008 (70%) par rapport à 2007 (82%) avant d’atteindre 82% en 2009.

En 2009, les chrétiens ont représenté environ un septième des touristes. Sur Facebook, il était possible de suivre lavisite de 1 800 étudiants catholiques français en Israël.

Les régions visitées ? Principalement Jérusalem (53%), ville jugée par les lecteurs de Travel and Leisure, magazine de l’American Express, comme la plus belle cité d’Afrique et du Moyen-Orient en se fondant sur six critères (paysages, cultures/arts, restaurants/nourriture, gens, shopping, valeur) – et Tel-Aviv (42%), qui occupe la troisième place de ce sondage. Puis viennent Netanya (23%), Eilat/mer Morte (18%), Tibériade (10%), Galilée (7%), Haïfa (3%).

Quant au « tourisme vert », il permet de découvrir des sites naturels exceptionnels par des sentiers de randonnées, des parcours pour cyclistes, etc.

Et les maisons d’hôtes sont de plus en plus prisées comme un mode alternatif d’hébergement au séjour en hôtel. Le tsimer est un chalet de charme ou un gîte rural doté d’un niveau de confort élevé et dans des paysages variés, notamment dans le Nord du pays.

« Les touristes français restent longtemps en Israël (10-15 jours). Nous allons créer plusieurs milliers de chambres aux prix moyens », a déclaré Albert Benabou, directeur de l’ONIT (Office national israélien de tourisme), le 11 mai 2010 devant une assistance nombreuse. Parmi celle-ci : le père Patrick Desbois, directeur du Service national pour les relations avec le judaïsme, et de hauts responsables des principaux voyagistes. Avec ceux-ci, l’ONIT a conclu des accords afin de promouvoir Israël dans leurs programmes et offres de voyages.

 

Statistiques en 2014

En 2014, le tourisme israélien a été affecté par l’Opération Bordure protectrice, et par l’interdiction de vols de la FAA, abrogée, et de l’EASA. Après avoir visé quatre millions de touristes pour 2012, il a espéré accueillir cinq millions de touristes dès 2015. Au premier semestre 2015, le nombre de touristes est légèrement inférieur à celui de la même période en 2014.En mai 2014, la chaîne Direct 8 sur la TNT a diffusé le dimanche, à 8 h 45, sur six semaines, la série documentaire Israël à la croisée des mondes présentée par l’acteur-réalisateur Pascal Elbé et produite par la chaîne cryptée Canal +.

Malgré l’opération Protective Edge (Bordure protectrice), et en raison d’une importante augmentation du nombre des touristes au premier semestre 2014, le nombre de touristes en 2014  – 3,3 millions de visiteurs – demeure similaire à celui de 2013 : soit une baisse de 7% sur un an. Ont été enregistrées 2,9 millions d’entrées – hors les visiteurs d’un jour -, en baisse de moins d’un pourcent sur un an.

Sur les 3,3 millions de visiteurs, 2,5 millions sont entrés en Israël par avion (78%), une diminution de 2% par rapport à 2013. Environ 400 000, soit 12%, sont venus en passant des frontières terrestres, soit une augmentation de 5% comparée à 2013. Le secteur des croisières a été le plus affecté par l’Opération Bordure protectrice.

Comme les années précédentes, les touristes des Etats-Unis représentent la plus grande part des touristes en Israël avec 626 000 visiteurs en 2014, soit 19% de l’ensemble des touristes et un pourcent de plus qu’en 2013. La deuxième place est tenue par les touristes de Russie avec 597 000 visiteurs, en baisse de 6%, et la troisième place par ceux de France avec environ 301 000 visiteurs (-5% par rapport à 2013). Suivent les touristes d’Allemagne (196 000, et -23% sur un an) et du Royaume-Uni (179 000, soit -18% sur un an). Autres pays : l’Italie (122 000 visiteurs, -29% par rapport à 2013), l’Ukraine (132 000), la Pologne (79 000, -12% sur un an), le Canada (66 000, -7% sur un an), les Pays-Bas (52 000, – 8% sur un an).

Les caractéristiques du tourisme en Israël sont :
– 56 % des touristes étaient chrétiens – 41% catholiques, 26% protestants et 22% Russes orthodoxes -, 24% juifs, et 20% composés de touristes affiliés ou non à d’autres religions ;
– 58% des touristes sont des premiers visiteurs, et 42% des visiteurs habitués ;
– 58% ont défini leur séjour comme un voyage touristique, 23% ont rendu visite à des amis et familles, 21% comme élément d’un pèlerinage, 11% ont assisté à des conventions ou ont effectué un voyage d’affaires ;
– 64% des touristes ont séjourné en hôtels, 22% chez des amis ou dans leurs familles, 6% en appartements loués ou achetés, 5% en auberges de jeunesse…

La ville la plus visitée par les touristes est Jérusalem (82%), suivie par Tel Aviv-Jaffa (67%), la mer Morte (54%), Tibériade et son lac appelé aussi mer de Galilée (38%), et la Galilée (34%).

Les sites les plus visités : le Kotel (74%), le quartier Juif de Jérusalem (68%), l’Eglise du Saint-Sépulcre (59%) et la Via Dolorosa (53%) ainsi que le mont des Oliviers (52%).

Les taux de satisfaction des touristes étrangers ont varié de très bon à excellent (4,3 sur 5), et par ordre décroissant les sites archéologiques (4,5), les visites guidées et guides touristiques (4,4) et la sécurité personnelle (4,3). En fin de liste : les taxis (3,4).

La contribution du tourisme à l’économie s’élève à environ 41 milliards de shekels, en légère baisse par rapport à 2013. L’industrie du tourisme emploie, directement ou indirectement, environ 200 000 personnes, soit 6% des employés israéliens. Le nombre des employés de l’économie israélienne résultant des activités touristiques totales avoisine 110 000 en 2014, dont un tiers travaille dans les hôtels.

En 2014, 360 hôtels ont travaillé en Israël, soit près de 49 610 chambres : 75 hôtels avec 9 800 chambres à Jérusalem, 50 hôtels à Eilat avec 11 000 chambres, 57 hôtels avec 7 100 chambres dans la région de Tel Aviv, 15 hôtels dans la zone de la mer Morte avec plus de 4 000 chambres, et 49 hôtels avec 6 300 chambres à Tibériade. Sur les 22 millions de nuitées enregistrées dans les hôtels israéliens en 2014 (- 1% par rapport à 2013), 13 millions (59% du total) concernaient des Israéliens (+1% par rapport à 2013).

Le tourisme intérieur a induit un chiffre d’affaires de 12 milliards de NIS (+2% par rapport à 2013).

Lors de l’opération Bordure protectrice, l’Office du tourisme israélien en France a axé sa communication sur les médias communautaires français et sur Internet en communiquant sur les observations des touristes en Israël.

Il organise aussi des voyages de presse en Israël afin de montrer la variété et la richesse des offres touristiques en Israël.

Tourisme médical

En plein essor au niveau mondial, le tourisme médical s’avère une niche privilégiée pour Israël.En 2014, Le Medical Tourism Index (MTI) a classé Israël au 3e rang des destinations du tourisme à motivation médicale, derrière le Canada et le Royaume-Uni, devant Singapour et le Costa Rica.

« Dans le classement des 25 destinations les plus populaires du tourisme médical du MTI [l’indice du tourisme médical], Israël se place en premier dans la catégorie du meilleur service, meilleur soin et meilleure expérience pour les patients et se classe troisième dans le classement général. Les meilleurs endroits pour les soins de santé, classement fondé sur les soins, coût, commodité, services, et autres agréments touristiques – en partant du principe que les patients souhaitent allier tourisme médical et tourisme tout court – sont le Canada, le Royaume-Uni, Israël, Singapour et le Costa Rica ».

Chaque année, Israël accueil 50 000-60 000 touristes médicaux, majoritairement originaires de Russie ou d’Europe de l’Est. Le nombre de touristes médicaux américains, souvent intéressés par les traitements orthopédiques, s’élève à un millier. « Bien sûr, les patients ne peuvent pas reprendre l’avion une fois qu’ils ont reçu les soins. Ils ont besoin de s’octroyer quelques semaines de repos et récupérer. Et même en incluant le coût de l’hôtel pour la période de convalescence et le prix du billet d’avion, les patients peuvent économiser près de 25 à 35 % sur le prix qu’ils auraient payé pour des soins équivalents aux Etats-Unis », explique Stuart Katz, expert en tourisme médical.

Selon le ministère israélien de la Santé, ce tourisme médical génère – toutes dépenses comprises – 140 à 250 millions de dollars en 2012. Selon The Medical Travel Journal [Journal des voyages médicaux], les hôpitaux publics israéliens ont reçu 291 millions de shekels en accueillant des touristes médicaux en 2012.

Les facteurs d’attractivité d’Israël ? La qualité des soins par le personnel (para)médical, des laboratoires modernes, des équipements hautement spécialisés, un environnement agréable pour les soins post-opératoires, une localisation idéale, la présence de la mer Morte riche en sels minéraux. En outre, les médecins israéliens, notamment en chirurgie esthétique, exercent leur métier à l’étranger, notamment à Chypre.

Statistiques en 2015

Après avoir visé quatre millions de touristes pour 2012, le tourisme israélien a espéré accueillir cinq millions de touristes dès 2015. Mais, s’il a récupéré de l’opération Bordure protectrice (2014), il a enregistré une légère baisse de 3% par rapport à 2014. En 2015, l’Etat d’Israël a recensé 3,1 millions de touristes.

Le nombre de touristes en Israël a renoué au premier semestre 2015 avec celui de 2013. Au cours du premier semestre 2015, le tourisme national a permis de pallier en partie à la désaffection de touristes étrangers. « Plus de 5.9 millions de nuits d’hôtel ont été réservées par des Israéliens contre 4.1 millions par des touristes venus de l’étranger, soit une baisse de 25% par rapport à la même période en 2014. Le taux d’occupation des hôtels était en moyenne de 59%, – 9% par rapport au premier semestre 2014 : 54% à Jérusalem, soit une baisse de 22% par rapport » à 2014 « et de 71% à Tel Aviv, soit une diminution de 6% ». Selon l’IHA (Israel Hotel Association), cette crise du tourisme a généré une perte de 2,7 millions de nuitées en Israël, soit une perte de revenus pour les hôtels de 1,2 milliards de NIS. Le tourisme a alors généré 9,9 milliards de dollars.

« 2,7 millions de nuits d’hôtel en moins ont été réservées par des visiteurs étrangers par rapport à 2014. Cette baisse a coûté 1,2 milliard de shekels aux hôtels (240 millions d’euros environ). Il s’agit de la plus grave crise survenue dans le secteur du tourisme depuis dix ans », a affirmé Bar-Nir, dirigeant de l’IHA.

Les pertes enregistrées – des centaines de millions de dollars en mai 2015 – ont été en partie induites par la la crise économique en Russie et la crise politique en Ukraine. Les touristes russes « sont les plus nombreux à visiter Israël, suivis de près par les Français. Toutefois, depuis la chute du rouble, dont la valeur a diminué de plus de 45% cette année, notamment après les sanctions imposées à Moscou par les pays occidentaux, le nombre de touristes russes a considérablement basculé ».

De janvier à juillet 2015, 1,65 million de touristes étrangers sont arrivés en Israël, soit 13% de moins que la même période en 2014 et 1,6% de moins à celle en 2013. En juillet 2015, 245 000 touristes étrangers ont séjourné en Israël, soit une baisse de 26% par rapport à juillet 2014. En juillet 2013, ce nombre s’élève à 246 000.

Le 7 juillet, Ryanair, compagnie aérienne à bas coûts (ultra low cost), a déclaré qu’elle assurerait six vols hebdomadaires, dès novembre 2015, depuis Budapest (Hongrie), Kaunas (Lituanie) et Cracovie (Pologne) afin de desservir Ovda, située près d’Eilat, ville balnéaire israélienne bordant la mer Rouge. Seront transportés 40 000 passagers par an. A Eilat, un habitant sur deux vit du tourisme. Au « premier trimestre 2015, le nombre de séjours touristiques à Eilat a chuté de plus de 50 %. Pour renverser la tendance, le gouvernement israélien s’est engagé, en avril, à verser une prime de 45 euros par passager à toute compagnie aérienne qui desservirait la station via des liaisons directes ».

En juillet 2015, 279 000 touristes sont entrés en Israël, contre 294 000 en juillet 2013 et 18 000 en juillet 2014, lors de l’opération militaire Bordure protectrice.

Cette baisse résulte du coût élevé d’un séjour en Israël et de la situation sécuritaire, notamment les effets de l’opération Bordure protectrice (été 2014).

« Le Forum mondial de l’économie affirme que le prix moyen d’une chambre en 2013/2014 est de 200 dollars la nuit, ce qui place Israël en dix-neuvième place des destinations les plus chères du monde rapportait le Times of Israel« . « Un classement publié en mai par le Forum économique mondial sur la compétitivité des voyages et du tourisme plaçait Israël au 72e rang sur 141. Selon cet indice, le pays souffre de son instabilité géopolitique mais aussi de ses prix très élevés. L’Etat hébreu se distingue même comme l’une des destinations les plus chères du monde, pointant à la 136e place du classement. Une nuit d’hôtel y est en moyenne plus onéreuse qu’au Japon, en Allemagne ou aux Etats-Unis ».

Président de l’IHA, Eli Gonen a demandé le 9 août 2015 au Premier ministre Benjamin Netanyahu de mettre en vigueur les recommandations de 2012 d’un comité gouvernemental visant à diminuer le coût de la visite en Israël pour des touristes étrangers, notamment l’élimination de la régulation et la réduction des obstacles à la construction de nouveau hôtels. Des mesures qui selon Gonen accroîtraient la  concurrence et réduiraient les tarifs des hôtels.

« La seule chose qui peut relancer la machine, c’est une énorme opération marketing à laquelle on allouerait des moyens financiers bien plus importants. Le vrai problème d’Israël, c’est le fossé entre l’image du pays et la réalité des faits. Des campagnes de publicité doivent souligner que ce que nous avons à offrir aujourd’hui, c’est en fait le calme et une combinaison unique de sites religieux, culturels et balnéaires », estime Eli Gonen.

Pour faire baisser les prix, le ministère du tourisme veut accélérer la construction de nouveaux hôtels grâce à une simplification des procédures. Il pousse aussi à une classification normalisée des établissements hôteliers de une à cinq étoiles, aujourd’hui quasi inexistante.

L’industrie touristique représente 7% du PIB israélien.

En 2015, le tourisme a enregistré une hausse du nombre de touristes venant des Etats-Unis, de France et de Grande-Bretagne, ainsi qu’une augmentation de. 32% du nombre de visiteurs d’un jour et de 16% des croisières. La moitié des touristes venaient pour la première fois en Israël. Avec 50 000 visiteurs chinois, le tourisme a cru de 43% avec la Chine et le ministère espère doubler ce nombre en 2018. L’Inde s’avère aussi un marché prometteur : le nombre de touristes indiens a augmenté de 13% en 2015 et représente environ 40 000 visiteurs. L’objectif est d’atteindre 80 000-100 000 en 2018.

Amir Halevi, directeur général du ministère du Tourisme a déclaré : « Le monde entier affronte une réalité géo-politique nouvelle. Le terrorisme a atteint des lieux jadis considérées comme des lieux sûres de tourisme. Nous devons développer des stratégies tenant compte de cette réalité. Malgré les bouleversements géopolitiques, le tourisme vers Israël a montré une résilience en 2015, avec une baisse de seulement 3% du nombre d’entrées de visiteurs par rapport à 2014. Nous débutons 2016 avec un budget inédit pour le marketing outre-mers et avec une augmentation de la capacité de vols grâce à la politique de cieux ouverts (Open skies policy) et des incitation du ministère du Tourisme pour des vols hivernaux liés à Eilat. Nous projetons d’augmenter l’offre d’hébergement et de réduire les coûts des vacances avec un appel d’offres récemment publié pour une chaîne d’hôtels très économiques et une réforme pour accélérer la construction d’hôtels. »

2016

En mars 2016, lors du Salon du tourisme international de Berlin (Allemagne), l’Etat d’Israëla gagné le Prix Expedia – Expedia est un des sites Internet leaders mondiaux de réservation –  pour sa « campagne LGBT innovante » visant les clients de Grande-Bretagne et d’Italie, et en ciblant Tel Aviv.Le tourisme israélien subit les effets de l’opération Bordure protectrice à l’été 2014, qui avait incité des compagnies aériennes à suspendre leur activité, de la récession économique en Russie, source majeure du tourisme pour Israël, et la vague d’attentats terroristes islamistes palestiniens au couteau depuis octobre 2015. Au premier trimestre 2016, 593 000 touristes sont arrivés en Israël. Un nombre similaire à celui de 2015, mais en baisse de 17% par rapport à la même période en 2014.

En avril 2016, le ministère israélien du tourisme a lancé une campagne d’incitation financière afin que des compagnies aériennes étrangères ouvrent de nouvelles lignes en Israël. Cette initiative est dotée d’un budget de 50 millions de shekels, soit 13,25 millions de dollars. Le ministère espère attirer un supplément de 500 000 touristes en Israël. Un surplus notable aux 3,1 millions de touristes en Israël chaque année. Le programme entrera en vigueur le 1er novembre, et concerne les compagnies ayant des avions d’au moins 145 passagers.

Ces compagnies peuvent obtenir 3 millions d’euros (3,4 millions de dollars) si elles assurent des destinations multiples. Le ministère a retenu 39 points de départs perçus comme marchés touristiques potentiels pour Israël.
Une liste non contraignante. Mais l’aéroport de départ doit se situer à au moins 120 km d’un aéroport desservant déjà le marché israélien, et ce, afin d’éviter une concurrence entre routes existantes et nouvelles. Cette liste comprend Shanghai, Bristol, trois villes en Allemagne, Belfast en Irlande du nord et des villes en Norvège et Pologne. Les campagnes publicitaires doivent être dirigées vers des touristes étrangers et non vers les Israéliens se rendant à l’étranger.

Les transporteurs intéressés seulement par la saison hivernale doivent s’engager pour une saison d’au moins 19 semaines. Ceux opérant par vols hebdomadaires obtiendront une aide de 100 000 euros, et ceux aux vols bi-hebdomadaires recevront une aide doublée.

En juillet 2016, le ministère israélien de la Santé va réguler le tourisme médical dans les hôpitaux israéliens. Selon diverses estimations, ce tourisme fait gagner aux cliniques privées de cent à trois cents millions de dollars par an. La nouvelle régulation vise à assurer que les patients israéliens ne figurent pas après ceux étrangers dans les listes d’éligibilité à des procédures médicales et qu’une partie de l’argent induit par ce tourisme médical est affecté à l’aide aux patients israéliens.

En outre, les hôpitaux se livrant à cette activité devront éditer un rapport sur leur tourisme médical. Un rapport distinct de celui sur leur activité globale. Si des hôpitaux ont recouru au tourisme médical au dépens des Israéliens, ils seront sanctionnés par un arrêt, temporaire ou définitif, de ce tourisme médical. Les agents de tourisme et les agences de voyage se livrant au tourisme médical devront s’inscrire auprès du gouvernement.

Chaque année, des dizaines de milliers de patients, notamment de l’ex-Union soviétique, effectuent le tourisme médical en Israël.

Lors du premier semestre 2016, le nombre de nuitées de touristes étrangers (4,1 millions de nuitées) est similaire à celui du premier semestre 2015, soit en baisse de 24% par rapport à celui 2014 (5,5 millions de nuitées). Le taux d’occupation s’élève en 2016 à 60%, soit une baisse de 9% par rapport au premier semestre 2014. Il est particulièrement faible à Jérusalem, Tel Aviv et Nazareth.

Herzliya a enregistré une hausse du nombre de nuitées de touristes étrangers de janvier à juin 2016 par rapport à la même période en 2014. Ce qui peut être expliqué pour partie par le succès des sites Internet Airbnb qui mettent en rapport des propriétaires d’appartements ou de maisons en Israël et des touristes cherchant des locations peu onéreuses. Président du syndicat des hôteliers, Noaz Bar-Nir espère que le gouvernement israélien lancera une campagne publicitaire vantant le tourisme en Israël.

 

Le nord du pays qui attire tant les Israéliens est cependant délaissé par les visiteurs entrant dans le pays.

Les professionnels du tourisme en Galilée et sur le plateau du Golan projettent de développer les infrastructures afin d’attirer davantage de touristes étrangers vers le nord du pays.

La construction de nouveaux hôtels et d’attractions supplémentaires est envisagée.

CAN

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