Quel est le coût de l’opération aérienne au Yémen
Frapper Sanaa, à quel prix ?
Le coût d’une opération aérienne israélienne au Yémen
Les frappes aériennes menées récemment par l’armée israélienne contre l’aéroport international de Sanaa au Yémen soulèvent des questions sur leur coût réel. Bien que la sécurité nationale soit souvent considérée comme inestimable, une estimation des dépenses engagées lors de cette opération laisse entrevoir un budget dépassant les 13 millions de shekels.
Des heures de vol coûteuses
Cette offensive, qui a mobilisé plusieurs dizaines d’avions de chasse, représente une des opérations les plus onéreuses en raison de la distance considérable entre Israël et le Yémen, environ 2 000 kilomètres à vol d’oiseau. Le simple trajet aller-retour exige près de quatre heures de vol par appareil. Avec une estimation de 20 avions de chasse impliqués, cela représente 80 heures de vol cumulées, pour un coût avoisinant les cinq millions de shekels rien qu’en carburant et usure mécanique.
Les avions d’escorte ajoutent environ un million de shekels supplémentaires à cette enveloppe. Les munitions utilisées, notamment les bombes de type JDAM dotées de guidage GPS, augmentent fortement la facture : chaque kit coûte entre 25 000 et 30 000 dollars, tandis qu’une bombe MK-84 seule est estimée à 15 000 dollars. Ainsi, l’armement utilisé dans une seule attaque peut aisément franchir les 7 millions de shekels.
Une logistique complexe
Frapper une cible à une telle distance implique une organisation logistique conséquente. Pour accompagner les avions de combat, l’armée de l’air israélienne déploie généralement des avions ravitailleurs en vol. Dans ce cas, des Boeing 707 « Ra’am » ont probablement été mobilisés, bien qu’ils soient âgés de plus de 50 ans. Ces appareils, gourmands en carburant et coûteux à entretenir, rendent l’opération d’autant plus dispendieuse.
Pour comparaison, un avion ravitailleur américain KC-135 coûte environ 19 000 dollars par heure de vol. Les appareils israéliens, dotés de moteurs moins récents, sont probablement encore plus onéreux à utiliser.
Un autre avion, le « Nachshon » (un Gulfstream G550 modifié), utilisé pour le commandement et le contrôle à longue portée, aurait pu également être impliqué. Il présente un coût plus modéré, estimé à 7 500 dollars par heure de vol, mais reste une dépense significative dans le cadre d’une opération de cette envergure.
Typologie des avions engagés
L’armée israélienne n’a pas précisé quel type de chasseurs a été utilisé, bien que les modèles F-15I, F-16I et F-35 Adir soient tous en service. Selon les données du Pentagone, le coût d’utilisation horaire du F-16 s’élève à environ 15 000 dollars, celui du F-35 Adir à 17 000 dollars, tandis que le F-15I atteint 27 000 dollars, du fait de sa motorisation double et de son gabarit plus imposant.
La diversité des appareils mobilisés reflète la complexité de l’opération, notamment en matière de coordination, de sécurité du personnel navigant et d’optimisation de la frappe.
Le facteur humain et la sécurité des pilotes
Une telle mission à longue distance nécessite également la mise en place de dispositifs de secours pour les pilotes. Des hélicoptères de sauvetage sont généralement prépositionnés dans des zones stratégiques proches du théâtre d’opérations afin d’intervenir rapidement en cas d’éjection d’un pilote. Cette logistique ajoute une couche de dépenses et démontre la préparation minutieuse qui précède toute opération de cette nature.
Une dépense stratégique
Si aucun chiffre officiel n’est publié sur ces opérations, les estimations démontrent que chaque frappe aérienne contre une cible éloignée comme Sanaa constitue un investissement financier lourd pour l’État israélien. Le coût global dépasse facilement les 13 millions de shekels, sans inclure les éventuels dommages collatéraux ni les impacts géopolitiques indirects.
Malgré le poids économique que représentent ces actions, les autorités israéliennes considèrent qu’elles répondent à des impératifs de sécurité nationale.
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