«Jungle» de Calais : troisième nuit de heurts entre réfugiés et CRS

Calais (Pas-de-Calais), mardi soir. Des clandestins passent à proximité d'un car de CRS, avant les altercations. 
Calais (Pas-de-Calais), mardi soir. Des clandestins passent à proximité d’un car de CRS, avant les altercations.
AFP/DENIS CHARLET

Pour la troisième nuit consécutive, des heurts se sont produits mardi soir de 22h30 à 23h30 près du camp de la «Jungle», à Calais.

La maire de la ville, Natacha Bouchard (LR), indique ce mercredi matin que la police a procédé à une cinquantaine d’interpellations.

Après un face-à-face tendu entre les réfugiés et les forces de sécurité, celles-ci ont fait usage de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser de petits groupes qui leur jetaient des projectiles et proféraient des insultes. Les CRS ont ensuite utilisé uncanon à eau pour éteindre un feu allumé à l’aide de palettes en bois.

«250 policiers dont une majorité de CRS» étaient mobilisés aux abords du campement où vivent 4.500 personnes, a précisé le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet, présent sur les lieux. Il a par ailleurs pointé du doigt ce mercredi matin, au micro de France Info, la responsabilité de l’association altermondialiste No Border dans ces violences. Selon lui, ces militants «profitent du désarroi des migrants pour les pousser à l’émeute».

Riverains : «On a eu des dégradations»

Deux autres camions de CRS avaient pris place le long d’un lotissement d’une dizaine de maisons jouxtant les lieux des heurts. Dans la nuit de lundi à mardi, des migrants avaient en effet «souvent pénétré dans la propriété des riverains pour se procurer des objets pouvant servir à bloquer des camions sur la rocade», a confirmé la préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio. Qualifiant ces intrusions de «phénomène nouveau», elle a promis aux riverains une «évolution du dispositif de sécurité».

La police apromis qu’elle irait à la rencontre de «tous ces riverains pour leur donner des conseils, les rassurer et les inviter à porter plainte pour que l’action judiciaire puisse s’accomplir». «On a eu des dégradations : des poubelles volées, des caillasses dans notre jardin, des bombes lacrymogènes… Là, on m’a pété mes palissades… Combien de temps cela va-t-il durer ? On n’est plus chez nous, on vit avec nos fenêtres et volets fermés. On ne peut même plus aller dans notre jardin avec les enfants», se plaignait Sandy, riverain de la «Jungle», auprès d’un correspondant de l’Agence France-presse. «Mais on est rassuré par la présence de la police : les migrants repartent !», se félicitait dans la soirée un autre habitant.

La candidate frontiste à la présidence de la région, Marine Le Pen, s’indignait dès ce mercredi matin sur Twitter, affirmant que les riverains étaient «terrorisés». «La préfecture promet de rendre ‘visibles’ les forces de l’ordre. Marre de la com’ !», fulmine la présidente du FN.

«Cette situation intenable oblige à accélérer les mesures d’accueil des réfugiés qui peuvent rester sur le territoire français et de ceux qui doivent, parce qu’ils ont des attaches familiales, rejoindre l’Angleterre», a quant à lui déclaré le vice-président PS de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et candidat aux régionales Pierre de Saintignon.

La maire Natacha Bouchart a de nouveau réclamé l’intervention de l’armée. Mais, en France, la sécurité intérieure n’est assurée que «par la police et la gendarmerie», a rappelé la préfète de région Fabienne Buccio.

M.T. avec M-L.W. | 11 Nov. 2015, 00h57 | MAJ : 11 Nov. 2015, 07h47

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