Les Marchés s’assèchent pour le Gaz Offshore d’Israël
Le rêve de Netanyahu de faire d’Israël une puissance gazière de niveau mondial s’estompe, alors que les pays européens  refusent d’acheter du Gaz par l’intermédiaire de la Turquie ou d’avoir quoi que ce soit à faire avec Erdogan

 

Tout en gardant secrètes ces mauvaises nouvelles, le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a été contraint de renoncer à son gigantesque plan  visant à faire transiter le gaz des champs israéliens situés au large des côtes par la Turquie, vers les marchés européens, après que la France et l’Allemagne aient fait savoir que, pour eux, ces accords avec Ankara étaient inacceptables.

De la même façon, les plans visant à développer les fournitures due gaz provenant de Léviathan ont également été gelés.

Bien que les recherches se poursuivent, afin de trouver d’autres acheteurs, les principaux marchés d’exportation vers l’Europe pour le Gaz israélien, sauf les plus petits marchés vers l’Egypte, la Jordanie et l’Autorité Palestinienne, se sont brusquement asséchés.

Debkafile révèle ici cette malchance (temporaire?) pour l’économie israélienne et ses causes :

1. Le facteur principal reposerait sur le changement de comportement drastique, en Europe, face à la Turquie, depuis qu’Israël s’est lancé dans son projet gazier au large de ses côtes. Les Européens refusent d’avoir quoi que ce soit à faire avec la Turquie et son Président Recep Tayyip Erdogan – ou de dépendre de lui pour leur approvisionnement en énergie – à l’aune de son comportement dans la répression à l’encontre du coup militaire monté pour le renverser, en juillet. Les chefs d’accusations s’accumulent contre lui : à cause d’une répression massive à l’intérieur ; à cause de l’afflux continuel de réfugiés musulmans àtravers la Turquie , vers l’Europe centrale et de l’ouest  ; à cause de sa persécution de la minorité kurde en Turquie et en Syrie ; du fait de sa détente avec Moscou et, en définitive, à cause de l’aliénation de l’OTAN par la Turquie. La France et l’Allemagne ont fait savoir à Israël que, dans ces conditions, ils n’achèteraient pas le gaz d’Israël par l’entremise de la Turquie d’Erdogan.

2. La section chypriote du pipeline envisagé par Israël et la Turquie est aussi marquée par de sérieux obstacles politiques. Le pipeline allant des champs gaziers de Léviathan jusqu’en Turquie devait passer par les eaux territoriales chypriotes, selon des accords préliminaires. Mais Nicosie a désormais informé Jérusalem que ce ne serait pas possible, avant que ne soit résolue la controverse entre les secteurs Turc et Grec de l’île divisée.

3.  Un sérieux accroc technique a également surgi : une étude géologique préliminaire a découvert que le lit de mer en Méditerranée autour du terminal turc prévu pour l’arrivée du pipeline reste escarpé et parsemé de gros rochers. Nettoyer le terrain subaquatique reviendrait à bien plus cher qu’on ne l’a calculé à l’origine. Ni Israël ni la Turquie ne veulent ne supporter le coût.

4. Fin septembre, la compagnie jordanienne NEPCO a signé un contrat de 10 milliards de dollars pour l’achat de 45 milliards de m2 de gaz naturel provenant de Léviathan sur 15 ans. Il reste encore des conditions à remplir pour la mise en oeuvre, dont le financement de l’expansion de Léviathan.

Compte tenu de ces revers prohibitifs, nous sources disent qu’on s’attend à une décision israélienne d’ici à Décembre pour savoir que faire du projet de pipeline avec la Turquie.

Les ventes de plus petite envergure, prévues avec l’Egypte, ne sont pas pour autant plus faciles.

Il n’y a pas d’obstacle physique en mer pour un pipeline direct. Cependant, une fois encore, la politique interfère. Le Caire a récemment informé Jérusalem qu’une ligne directe serait mal acceptée. Le gaz devrait transiter par Chypre, afin de ne pas fournir à l’opposition, les Frères Musulmans un nouveau bâton pour matraquer le gouvernement El Sissi.

Tous ces nouveaux obstacles laissent pour le moment en suspend les bénéfices espérés du gaz au large des côtes d’Israël. Un nouvel apport d’environ 6 milliards de $ est nécessaire, afin d’exploiter pleinement le potentiel de l’énorme puits de gaz du Léviathan. Mais les investisseurs gardent leurs distances, aussi longtemps qu’Israël n’est pas en mesure de fournir des contrats de vente valides.

Bien qu’Israël dispose de réserves en monnaie étrangère estimées à 90 milliards de $, le Gouvernement Netanyahu est, également, réticent à puiser dans cette somme et à investir dans le Léviathan sans retour garanti sur investissement. Mais il est probable qu’on ne pourra longtemps éviter cette option.

Levyatan_GazKoteret

 

DEBKAfile Reportage Exclusif 5 Octobre 2016, 7:15 AM (IDT)

 

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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Ratfucker

Qu’est-ce qui empêche de créer un terminal de liquéfaction de GNL? Il en existe des dizaines à travers le monde, (2 en Algérie, 1 au Yémen, 2 en Oman, 1 en Norvège, à Trinidad, 4 en Australie, 5 en Indonésie) et il y a un projet d’usine flottante. Avantage: la souplesse d’utilisation; 1 client perdu, 10 de retrouvés. Et pas de risques de sabotages de gazoduc comme dans le Sinaï, ni de chantage à la fermeture comme en Ukraine.

Jcg

La turquie ,il faut l eviter !

Lapalice

Malgré la perte momentanée de distribution de ce gaz, je suis super content qu’Israël ne puisse travailler avec la Turquie.
Ils vont trouver un moyen de vendre ce gaz, les américains vont bien le chercher au fin fond de l’Iran.

Hubert

Il ne s’agit pas de faire des affaires avec la Turquie.
Pour vendre le gaz israélien, il faut le transporter via les pipelines vers un pays situé à proximité.
Sauf à envisager le transport par pipeline sous-marin en traversant la Méditerranée en direction de l’Europe, le seul pays qui permet la redistribution par pipeline terrestre se trouve être, pour l’instant, la Turquie.
Or, avec à sa tête l’islamiste Edogan, la Turquie n’est pas un allié fiable pour le monde occidental.
Aucune transaction ne peut être possible.
Il ne sert à rien de produire si vous ne pouvez pas vendre.

DGR

il aurait été étonnant que cela marche comme sur des roulettes pour ISRAEL alors que les affaires vont bon train pour les autres pays et cdela depuis des decennies quelles que soient « les saloperies » qui les accompagnent!!!!!!

martin54

pourquoi israel veut faire des affaires avec la turquie au sujet du gaz.?????
erdogan est un ennemi d’israel, c’est pourtant clair