Le pétrole et le gaz flambent sur fond de possible embargo contre la Russie

Les Etats-Unis envisagent d’interdire toute importation d’hydrocarbure russe sur leur territoire. Les cours du baril sont montés à près de 140 dollars. Ils pourraient dépasser leur record de 2008. Le gaz naturel s’envole de 50 % à 282 euros le MWh.

Même si le pétrole russe n'est pas visé par des sanctions, les acheteurs se font rares.
Même si le pétrole russe n’est pas visé par des sanctions, les acheteurs se font rares. (Sergei Karpukhin/REUTERS)

Les discussions à Washington autour d’un possible embargo sur toutes les exportations russes de pétrole ont entraîné une flambée inédite du baril sur les marchés. Ce lundi, le baril de brent, référence européenne du pétrole, a pris jusqu’à 17,8 % pour atteindre 139,13 dollars. Le WTI, référence américaine a suivi la même tendance en progressant de 12,81 %. A la mi-journée, l’or noir perdait une partie de ses gains et s’échangeait autour de 125 dollars, du jamais vu depuis 2008, année de son record historique à 147,5 dollars.

8 % des importations

Les Etats-Unis envisagent d’interdire toute importation d’hydrocarbure russe sur le sol américain, même si leurs alliés européens ne prennent pas une mesure similaire. 8 % des importations de pétrole dans le monde sont des importations de pétrole russe.

Selon le secrétaire d’Etat Antony Blinken, la Maison-Blanche discute activement avec les Européens d’une nouvelle salve de sanctions contre le régime de Poutine.

Embargo de facto

Jusqu’à présent, l’administration Biden s’était refusée à sanctionner directement le pétrole russe, craignant un impact sur les prix trop important pour les consommateurs.

En dépit de ces précautions, « le marché avait déjà intégré une tension sur l’offre, en raison de baisses volontaires d’importations et de difficultés logistiques autour de la mer Noire », expliquent les analystes d’ING.

Jusqu’à 200 dollars ?

Dans ce contexte, la flambée des cours est inéluctable jugent les analystes. JPMorgan table sur un baril à 185 dollars d’ici la fin de l’année. D’autres n’hésitent pas à parier sur un brent à 200 dollars. Sur le marché des options, les traders sont toujours plus nombreux à prendre ce pari.

Pour le gérant star Pierre Andurand à la tête d’un hedge fund spécialisé dans le pétrole, les cours pourraient même grimper au-delà. En prenant en compte l’inflation, le record de 2008 à 147 dollars correspond à un prix de 222 dollars aujourd’hui, constate-t-il.

En raison de la flambée du pétrole, le prix à la pompe s’envole lui aussi. Le litre d’essence franchit progressivement 2 euros un peu partout en France.

Record historique du gaz

Les prix du gaz ont également flambé en ce début de semaine. Le contrat de référence en Europe, le TTF livré aux Pays-Bas s’est envolé de 50% à 282 euros le MWh, un nouveau record historique. La Russie fournit à l’Europe un tiers du gaz qu’elle consomme pour se chauffer ou pour produire de l’électricité.

Se passer du gaz russe serait un « scénario extrême » , a expliqué aux «Echos» Catherine MacGregor, directrice d’Engie. Les pouvoirs publics seraient obligés d’intervenir pour rationner la demande et calmer les prix. Les flux de gaz restent pour le moment inchangés, malgré la guerre en Ukraine, mais les opérateurs de marché redoutent que ce ne soit plus le cas à l’avenir.

Etienne Goetz  www.lesechos.fr
Pexel

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