festival de Berlin: Triomphe pour « Golda », le film de Guy Nattiv

Triomphe hier soir pour « Golda », film réalisé par l’israélien Guy Nattiv pour sa première mondiale au prestigieux festival de cinéma de Berlin.

Nous sommes le 6 octobre 1973. C’est le jour de Kippour. Les Israéliens sont dans les synagogues ou chez eux. C’est ce jour-là que le président égyptien Anouar El Sadate et syriens Hafez El Assad choisissent pour lancer une offensive contre Israël.

Pour le Caire il s’agit de reconquérir une bande de terre sur la rive occidentale du canal de Suez acquise par Israël pendant la guerre des six jours. Et pour Damas de reconquérir les hauteurs du Golan eux aussi annexés par Israël en 1967.

Cette offensive prend l’état hébreu de court et surtout la 1ère ministre d’alors, Golda Meir, à qui il revient de gérer la crise, non sans voir son autorité remise en cause par ses homologues masculins. Ses actions, dans des circonstances impossibles, allaient finalement décider du sort de millions de vies.

En dépit de 3000 morts dans les rangs de Tsahal – Israël remporte cette guerre qui a remis en cause le mythe de l’invincibilité de Tsahal et l’infaillibilité des services de renseignements. Et les Israéliens demandent des comptes à ses dirigeants pour négligence. L’année suivante Golda Meir démissionne.

C’est ce dernier chapitre de la carrière politique de Golda Meir, au cours duquel elle se bat secrètement contre un cancer, qu’évoque ce très attendu film, sur celle que l’on surnommait, en raison de sa fermeté et de ses victoires sur le plan militaire, la « Dame de fer » de la politique israélienne avant que ce qualificatif ne soit employé pour Margaret Thatcher, Première ministre du Royaume-Unis, mais aussi de « meilleur homme du gouvernement » par Ben Gourion et de « grand-mère d’Israël » par la presse populaire.

Un film qui entend réhabiliter Golda Meïr, « dénigrée à tort en Israël », regrette le réalisateur. « Elle a certes fait des erreurs mais elle a pris ses responsabilités en démissionnant, ce que les dirigeants politiques ne font pas aujourd’hui ».

On en parle dans mon Journal de la Culture sur Radio-J à réécouter ici https://www.radioj.fr/podcast/le-journal-de-la-culture-israelienne-de-nathalie-sosna-ofir-352/ (crédit Jasper Wolf/United King Films)