Faro: sur les traces de la présence juive en Algarve
Capitale de la région de l’Algarve, au sud du Portugal, la ville de Faro abritait une importante communauté juive, expulsée en 1497. Un certain nombre d’entre eux ont continué à y vivre en tant que conversos. Les juifs ne se réinstallèrent « officiellement » dans la ville qu’au XIXe siècle. En 1851, trois d’entre eux, Joseph Sicsu, Moses Sequerra et Samuel Amram, ont acheté ce terrain pour en faire un cimetière.
Faro © Flickr (dronepicr)
Le Dictionnaire du judaïsme portugais [non traduit en français] raconte que ces familles venaient du Maroc et de Gibraltar. Elles étaient généralement détentrices de passeports britanniques et se consacraient au commerce. “Samuel Amram a sans doute été le premier à s’installer, venu de Tétouan dans un petit bateau à voiles, en 1813.
Selon son arrière-petit-fils, il aurait hérité de ses parents, comédiens, un tempérament d’aventurier attiré par d’autres horizons. Les premiers juifs sont venus parce qu’ils ont fait confiance au marquis de Pombal [secrétaire d’Etat qui joua durant vingt ans le rôle de despote éclairé]”, explique António Valente, qui a réalisé un travail méticuleux d’identification de tous les lieux liés à ces familles à Faro.
Au XVe siècle, époque de son apogée, Faro était un centre bien connu d’imprimerie hébraïque. Samuel Porteira y imprimera en 1481 le premier livre de l’histoire du Portugal : une édition du Pentateuque en hébreu.
Pas que juive d’ailleurs, puisque la publication en 1487 d’une Torah en hébreu par Samuel Gacon fut probablement une des premières impressions portugaises.
La plupart des juifs qui s’installèrent à Faro à cette époque étaient originaires du Maroc et de Gibraltar. Principalement dans la Rua de Santo Antonio, contribuant au développement économique du quartier.
Vers 1830, la communauté juive construisit deux synagogues et un cimetière.
Le cimetière juif de Faro compte 107 tombes. Il fut en service entre 1838 et 1932. Le cimetière figure dans la liste des lieux d’intérêt du registre portugais des monuments historiques. Sur le portail de l’entrée figure la date 5638 (1878), dont on pense qu’elle correspond à la date de construction du mur d’enceinte du cimetière. Le cimetière est tombe en décrépitude dans les années 1980. Isaac Bitton, natif de Lisbonne, fonde en 1984 le fonds de restauration du cimetière de Faro, qui a permis sa rénovation en 1992-3. À l’intérieur du cimetière juif , vous trouverez un petit musée consacré aux traditions juives, ainsi qu’une synagogue.
Le cimetière juif de Faro est le seul vestige post-Inquisition de la présence juive en Algarve. La première personne à avoir été inhumée est le rabbin Joseph Toledano ; le dernier enterrement date quant à lui de 1932.
Après avoir été laissé à l’abandon pendant plusieurs décennies, il a finalement été remis en état dans les années 80. Le cimetière compte au total 107 tombes. A l’intérieur du périmètre se trouve un musée consacré aux traditions juives ainsi qu’une synagogue.
En plus du cimetière, on sait que se trouvait dans les années 1850 une synagogue. Au début du XXe siècle, la communauté comptait environ 50 familles. Dans les années 1970, il ne restait que 5 juifs dans toute la région. On retrouve des descendants maranes de la communauté de Faro à Bayonne, Londres, Dublin, et aussi loin que la Jamaïque.
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