Pourquoi la Belgique, la Norvège, l’Espagne et tout le monde devraient s’abstenir de reconnaître un « État palestinien » pour l’instant

Des rumeurs courent dans les couloirs du pouvoir selon lesquelles la Belgique, comme la Norvège et l’Espagne, s’apprêterait à reconnaître un « État palestinien ». Cette décision semble discutable, tant sur le plan juridique que politique.

Les premières conditions pour reconnaître un État sont le territoire et l’autorité de l’État. Le droit international définit un État souverain comme une unité territoriale établie, au sein de laquelle ses lois s’appliquent à une population permanente, et qui est constituée d’institutions à travers lesquelles il exerce son autorité et son pouvoir effectif.

Dans le cas d’un « État palestinien », il n’existe aucun territoire sur lequel même les Palestiniens sont d’accord. En effet, la charte du Hamas – désigné comme organisation terroriste par de nombreux pays occidentaux et qui règne sans contestation dans la bande de Gaza depuis 2007, date à laquelle il a expulsé par la force l’Autorité palestinienne, en partie en jetant ses membres du haut d’immeubles de 15 étages – appelle à la « libération » de « chaque centimètre carré de la Palestine » par le jihad.

L’Autorité palestinienne revendique également l’ ensemble du territoire, y compris tout Israël (voir aussi ici , ici , ici et ici) . Le territoire de « l’État palestinien » n’est donc pas contesté à la marge; elle est contestée sur le fond. À l’heure actuelle, personne, et certainement pas les Palestiniens eux-mêmes, ne peut dire quelles sont les limites du territoire qu’ils revendiquent, même approximativement, en dehors de l’ensemble du territoire d’Israël ouvertement souhaité.

En outre, l’Autorité palestinienne compte sur le « Plan en dix points » de 1974 de l’Organisation de libération de la Palestine (également connu sous le nom de « plan par étapes ») pour la « libération complète » de toutes les terres s’étendant « du fleuve [Jourdain] jusqu’au [ Méditerranée] » — un euphémisme pour l’élimination d’Israël. Le plan appelle l’OLP à utiliser le territoire qui lui est proposé comme base d’opérations pour obtenir le reste.

Il n’existe pas non plus d’autorité étatique constituée. Ou plutôt, il y en a deux. À Gaza, le Hamas gouverne depuis 2007. Dans les zones peuplées de Palestiniens de Judée et de Samarie, l’Autorité palestinienne domine. Ces deux autorités ne se reconnaissent pas, à tel point qu’elles entrent en guerre. Entre 2007 et 2008, des centaines de cadres et militants ont été tués lors d’affrontements entre le Hamas et l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza. On estime que 600 prisonniers politiques du Hamas sont détenus dans les prisons de l’Autorité palestinienne.

Alors, quelle est cette « autorité » énigmatique qu’il convient de reconnaître ? L’Autorité palestinienne, qui n’a aucune légitimité, aucun représentant à Gaza et qui est détestée par une grande partie de sa population ? Ou le Hamas, qui dirige la bande de Gaza depuis 2007, est une organisation terroriste et vient de perpétrer le pire acte de massacre contre les Juifs depuis la Shoah ?

La Belgique réalise-t-elle que reconnaître toute forme d’« autorité » dans ces conditions revient à reconnaître soit une organisation terroriste, soit l’Autorité palestinienne, dont l’autorité à Gaza est un pur mythe, ou un mélange des deux sans pertinence sur le terrain ?

En droit international strict, cela n’a aucun sens de reconnaître un « État palestinien » qui n’existe dans aucune de ses composantes fondamentales. Comment justifier la reconnaissance d’un mythe tel que l’État palestinien, tout en refusant de reconnaître un « État de Taiwan » démocratique, parfaitement constitué et qui l’est depuis des décennies ? C’est bien beau de prétendre être régi par le droit international, mais c’est encore mieux d’être cohérent dans le respect de ses catégories.

Un autre problème est celui des « réfugiés palestiniens ». On estime que deux millions de « réfugiés palestiniens » reconnus comme tels par les Nations Unies vivent actuellement en Cisjordanie et à Gaza. La question des réfugiés est l’une des plus sensibles du conflit israélo-arabe. Cinq millions d’Arabes palestiniens actuellement enregistrés comme « réfugiés palestiniens » – les deux millions en Cisjordanie et à Gaza, plus deux millions en Jordanie et un autre million en Syrie et au Liban – exigent un « retour » à ce qu’ils prétendent être leur territoire historique. patrie.

Si ces cinq millions de Palestiniens rejoignaient les quelque deux millions d’Arabes palestiniens qui sont déjà citoyens d’Israël, il y aurait un changement démographique massif, comme le souligne Einat Wilf . Les Juifs d’Israël seraient probablement relégués au statut de minorité. C’est pourquoi les Israéliens ont toujours rejeté le « droit au retour » revendiqué par les Palestiniens. Pourtant, les Palestiniens insistent sur le fait qu’il s’agit d’une exigence fondamentale de tout accord de paix.

Reconnaître un « État palestinien », c’est mettre fin au mythe des réfugiés vivant déjà dans ces territoires. Vous ne pouvez pas être un réfugié de Palestine et vivre dans un État palestinien en même temps. Si Gaza et la Cisjordanie deviennent la « Palestine », alors les millions de Palestiniens qui y vivent cesseront d’être des réfugiés. Prétendre reconnaître un « État palestinien » tout en entretenant le mythe des réfugiés trahit le caractère intrinsèquement politique et hostile de cette reconnaissance d’un « État palestinien » fantôme.

De plus, selon de nombreux commentateurs, il existe déjà un État palestinien: il s’appelle Jordanie .

Ce qui nous amène au cœur du problème : l’éventuelle reconnaissance par la Belgique d’un « État palestinien » n’a aucun sens au regard du droit international. En réalité, cela résulte moins d’un désir d’aider les Palestiniens – dont la vie n’en sera pas améliorée – que d’une hostilité féroce et de plus en plus non dissimulée à l’égard de l’État d’Israël, et très probablement aussi des Juifs.

La Belgique, la Norvège et l’Espagne feraient bien de revenir à la raison. Reconnaître un État palestinien sans autorité, sans revendications territoriales réalistes et sans leadership acceptable – et avec un désir déclaré et à long terme de militariser et de détruire son voisin Israël – juste après un pogrom djihadiste contre les Juifs, n’ajoutera pas au bonheur. de l’une des parties impliquées, ou, d’ailleurs, de toute autre personne.

JForum.fr avec Drieu Godefridi    www.gatestoneinstitute.org
Drieu Godefridi est juriste (Université Saint-Louis, Université de Louvain), philosophe (Université Saint-Louis, Université de Louvain) et docteur en théorie du droit (Paris IV-Sorbonne). Il est entrepreneur, PDG d’un groupe européen d’enseignement privé et directeur du groupe PAN Medias. Il est l’auteur de Le Reich vert (2020).
Sur la photo : des terroristes du Hamas avec leur enfant stagiaire lors d’un rassemblement dans la ville de Gaza le 24 mai 2021. (Photo de Mahmud Hams/AFP via Getty Images)

 

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hervé

Aucun pays arabes ne désire accueillir ces FAUX palestiniens, dont le travail est la mendicité. Quant à la « jordanie » qui, est en réalité 80% de la Judée-Samarie, merci les britaniques, le « roi » bombardé ainsi par les anglais, n’en a cure.

OHANA

La proposition d’un état palestinien qui regrouperait Gaza et la Cisjordanie à l’heure actuelle se heurte à des contradictions historiques, géographiques, sociologiques, économiques et politiques qui vide cette proposition de toute substance. Elle sonne comme un déni de réalité objective. Cette perspective de paix écarte l’impératif indispensable de frontières stables, fiables, durables et reconnues. Parquer les palestiniens dans un confetti surpeuplé c’est déjà réunir les ingréddients d’une inévitable révotte populaire.L ‘immense Jordanie principalement (qui est déjè la PALESTINE ) doit aujourd’hui recevoir, héberger et protéger ses frères palestiniens.