Les premières cargaisons égyptiennes de missiles de surface de courte portée ont été livrées aux forces syriennes engagées dans des combats féroces depuis des semaines, pour la reprise de la ville stratégique de Zabadani sans parvenir à y réaliser la moindre percée significative.

Il n’est pas clair de savoir précisément si ces missiles égyptiens ont aussi été transmis aux forces du Hezbollah se battant aux côtés de l’armée syrienne, si on considère qu’El Sissi et le Hezbollah sont à couteaux tirés.

Nos sources révèlent aussi que ces cargaisons d’armes égyptiennes sont transportées depuis Port-Saïd au Soudan jusqu’au port syrien de Tartous par des navires-cargo ukrainiens. Ces bateaux sont aujourd’hui les moyens de transport les plus populaires pour les convois clandestins d’armes sur le marché noir, à travers la Méditerranée et la Mer Adriatique.

Les sommes versées et les quantités exactes d’armes livrées restent à évaluer, mais les sources occidentales des renseignements mentionnent que les vaisseaux ukrainiens ont fait escale dans les ports égyptiens au moins 3 fois, entre le 22 juillet et le 22 août et qu’ils ont ensuite navigué vers le havre syrien chargés d’armes.

C’est un accord qui peut affecter le destin du régime Assad d’au moins cinq points de vue, souvent conflictuels entre eux :

1. En livrant à Assad une source supplémentaire d’armement, le Caire réduit sa dépendance envers l’Iran. Cela convient parfaitement au dictateur syrien en ce moment, parce qu’il est pleinement conscient que les dernières tentatives de Téhéran d’entraîner les pétromonarques du Golfe et Moscou vers un plan visant à mettre un terme à la guerre en Syrie, en mettant en place un gouvernement provisoire à Damas. Cela faciliterait donc le départ d’Assad.

2. Une certaine part de ce chemin a pu être réalisé entre Moscou et Téhéran sur la façon de terminer le conflit syrien. En envoyant des armes à Assad, Le Caire exprime son vote pour l’adoption du point de vue de Moscou, qu’il préfère nettement à celui de Téhéran.

3. El-Sissi est actuellement diamétralement opposé à la politique suivie en Syrie par les pays du Golfe, menés par l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis qui sont les patrons des mouvements rebelles qui sont consacrés à provoquer la chute d’Assad.

4. Il se retrouve aussi dans le camp opposé à Israël et à la Turquie. Israël soutient certains groupes rebelles combattant dans le Sud de la Syrie, de façon à générer une barrière contre les tentatives d’empiètement du Hezbollah et des Brigades al Qods sur ses zones frontalières du Sud et du Golan. La Turquie et les Etats-Unis ont fini par aboutir à une certaine entente concernant leurs objectifs politiques en Syrie. Samedi 30 août des chasseurs-bombardiers turcs ont mené leurs premières frappes aériennes en Syrie contre l’Etat Islamique, dans le cadre de l’accord d’Ankara avec les Etats-Unis.

5. L’entente russo-égyptienne sur la question syrienne marque d’une pierre blanche la route vers l’approfondissement des relations militaires et stratégiques entre Moscou et Le Caire.

Prenant la tête d’une tentative de résolution de la question syrienne, le Kremlin a mis en scène des négociations mardi dernier 18 août avec trois visiteurs arabes : le Roi de Jordanie Abdallah, le Prince régnat des Emirats, le Cheikh Mohamed Bin Zayed al Nahyan et le Président égyptien. Cette discussion a été animée par Mikhaïl Bogdanov, Vice-Ministre des affaires étrangères en charge des affaires du Moyen-Orient et s’est poursuivie par une série de têtes-à-têtes entre Poutine et chacun de ces visiteurs.

Les dirigeants russe et égyptien ont fait de leur mieux, selon les sources de Debkafile à Moscou, pour entraîner le leader jordanien et celui des Emirats dans le sens de leur politique pro-Assad, ou au moins, pour qu’ils acceptent un terrain d’entente pour un début de coopération. En effet, Poutine et El-Sissi se sont mis en quatre pour convaincre la Jordanie et les Etats-Unis de s’éloigner de leur soutien à la cause rebelle et à la ligne suivie par les Saoudiens. Les prochaines actions de ces protagonistes pourraient indiquer jusqu’à quel point les dirigeants russe et égyptien ont réussi à faire passer leur message.

 

debka.com

Les rebelles ont affirmé que l’armée syrienne bombarde Zabadani avec des missiles fabriqués en Egypte. 

Sisi. (AFP/Khaled Desouki)

BEYROUTH – Un général égyptien à la retraite, réputé pour son opposition au Président égyptien Abdel Fattah el Sissi accuse le Caire d’armer le régime syrien, alors que les rebelles ont accusé l’armée d’Assad de bombarder Zabadani avec des missiles de fabrication égyptienne.

 

« Le 22 juillet 2015, un navire marchand ukrainien chargé d’armes légères et d’équipement militaire de taille intermédiaire a été envoyé depuis notre pays vers les zones contrôlées par le régime syrien » a écrit le général à la retraite Samy Hassan sur son compte Twitter.

« Cette opération consistant à envoyer ce navire chargé d’armes en Syrie a été réalisé conformément aux ordres du Ministre de la Défense égyptien, le Colonel Général Sedki Sobhi,  en coordination avec le Ministère syrien de la défense », a affirmé un peu plus tard l’ancien officier supérieur.

Il ne s’est pas éttendu plus avant sur les détails de ce supposé transfert d’armement, qui serait la dernière de toute une série d’accusations qu’il a lancées contre le Gouvernement El Sissi. A l’automne 2013, Hassan avait prétendu que l’Egypte et les Emirats Arabes Unis conspiraient ensemble à l’éradication du Hamas dans la Bande de Gaza.

 

Egypt missile

L’une des images rendues publiques par les rebelles, qui montre une roquette produite en Egypte qui se serait abattue sur Zabadani. (image via al-marsd.com)

Le gouvernement égyptien sous la férule d’El Sissi est opposé officiellement au régime de Bachar al Assad en Syrie, bien que Le Caire ait quelque peu changé de position, au cours des derniers mois, en se rapprochant de Damas,l’allié des Russes, sur le plan diplomatique et militaire.

Au cours de sa visite à Moscou le 26 août, le dirigeant égyptien a  manifesté son soutien à l’idée d’une alliance anti-Daesh qui comprendrait le régime syrien.

Des rapports ont aussi fait surface disant que l’Egypte travaille à ressouder ses relations rompues avec Damas, le journal Al Quds al Arabi  déclarant que les deux pays esquissaient un début de rapprochement.

Ce quotidien basé à Londres a aussi cité des compte-rendu rebelles disant que l’armée syrienne bombarde Zabadani à coups de roquettes  fabriquées par l’Organisation Arabe pour l’Industrialisation, qui appartient à l’Etat égyptien.

Le quotidien poursuit en affirmant que la livraison d’armes par Le Caire à Damas « est une traduction militaire de la détente récente des relations politiques entre la Syrie et l’Egypte.

Publié le : 28/08/2015 02:14 PM

mmedia.me

Adaptation : Marc Brzustowski

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