La commune a ainsi voulu rendre hommage à ce couple distingué Justes parmi les nations en 2005. L’inauguration a eu lieu ce dimanche, en présence du petit garçon juif qu’ils ont protégé pendant la guerre…….Détails……..

 

C’est une anecdote qu’il tient à raconter, car elle illustre à elle seule la force du lien qui l’unit à la famille Guillet, dont le nom a été donné à une allée bordant l’Auxence, à Donnemarie-Dontilly, ce dimanche matin.

« Un jour, en retournant chercher la ration de pain qui m’avait été donnée pour la journée, j’ai découvert que les souris l’avaient mangée. Toute la famille, y compris la grand-mère, m’a alors offert une partie de la sienne. Je ne l’ai jamais oublié. »

En 1942, Maurice Bergher a 9 ans, et vit dans XVIIIe arrondissement de Paris avec ses sœurs et leurs parents. Pressentant le danger que constitue leur judéité, ces derniers demandent à Émilienne et Robert Guillet, qu’ils connaissaient pour avoir loué une maison voisine de la leur pour les vacances, et chez qui ils avaient l’habitude de laisser Maurice en pension chaque mois d’août, de l’accueillir chez eux pour le mettre à l’abri. Il y restera jusqu’en mai 1946.

« Le frère de ma mère, qui était un sujet britannique, avait été interné, et il n’a pas pu venir me chercher avant cette date, explique-t-il. Ma mère et mes sœurs sont mortes à Auschwitz. Quant à mon père, je pense qu’il a participé à une « marche de la mort », et que c’est là qu’il a été tué. »

Il l’affirme : Émilienne et Robert Guillet, distingués Justes parmi les nations à sa demande en 2005, l’ont traité comme leurs propres enfants. « Et ce malgré la faiblesse de leurs moyens, insiste-t-il. Je suis resté proche de leur descendance. » Ce dont témoigne Denise, 69 ans, leur benjamine.

« C’étaient des gens formidables, mes parents, sourit-elle. Et ils étaient courageux. »
Conseillère départementale (LR) du canton de Provins, Sandrine Sosinski partage cet avis.
Arrière-petite-fille du couple, elle souligne l’importance de cet héritage.

« Robert est mort en 1948, Émilienne en 1954. Ils sont partis trop tôt, mais ils nous ont laissé une morale, qui rejoint la devise de Yad Vashem (NDLR : mémorial construit à Jérusalem en hommage aux victimes juives de la Shoah) : “Quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier.” »

Une morale qui, tous en conviennent, doit plus que jamais être transmise en 2019.
« On observe une recrudescence des actes violents, rappelle Maurice Bergher. Il est absolument nécessaire de répéter que personne ne doit être discriminé pour sa religion, sa couleur de peau, ou quoi que ce soit d’autre. »

Source Le Parisien

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