Une enquête de l’université de Yale révèle l’ampleur glaçante des déportations d’enfants ukrainiens en Russie
Des chercheurs de la Yale School of Public Health ont publié un rapport décrivant la déportation massive de milliers d’enfants et d’adolescents ukrainiens vers la Russie. Ce système constitue un véritable crime de guerre pour les auteurs du rapport.
Une nouvelle enquête de la Yale School of Public Health témoigne de la façon dont la Russie kidnappe des enfants ukrainiens. L’ampleur de cette horreur dépasse l’imagination.
Plus de 6 000 enfants sont sous la garde de la Russie. Il s’agit d’enfants ukrainiens âgés de quatre mois à 17 ans qui ont été détenus dans des camps et d’autres installations depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine le 24 février 2022.
Cela concerne au moins 43 établissements en réseau. 12 camps autour de la mer Noire, 7 en Crimée occupée, 10 regroupés autour de Moscou, Kazan et Ekaterinbourg. 11 des camps sont situés à plus de 800 km de la frontière ukrainienne, dont deux en Sibérie et un en Extrême-Orient russe.
Le réseau d’établissements pour enfants s’étend d’un bout à l’autre de la Russie : le camp le plus éloigné identifié par cette enquête se trouve dans l’oblast de Magadan, dans l’Extrême-Orient russe, près de l’océan Pacifique, à environ 6 900 km de la frontière entre l’Ukraine et la Fédération de Russie.
Au moins 32 (78%) des camps se sont engagés dans des efforts de rééducation systématique qui exposent les enfants ukrainiens à une éducation académique, culturelle, patriotique et/ou militaire centrée sur la Russie.
Dans au moins deux camps qui ont accueilli des enfants présumés orphelins, les jeunes ont ensuite été placés dans des familles d’accueil en Russie. Vingt enfants de ces camps auraient été placés dans des familles de l’oblast de Moscou et inscrits dans des écoles locales.
Dans deux camps, Artek et Medvezhonok, les retours des enfants ont été suspendus indéfiniment, selon les parents. Medvezhonok est l’un des plus grands camps identifiés, accueillant à un moment donné au moins 300 enfants ukrainiens.
Les parents ont également décrit leur incapacité à obtenir des informations sur le statut de leur enfant ou sur le lieu où il se trouve après la suspension de son retour. On ne sait pas combien d’enfants ukrainiens la Russie détient actuellement et combien ont été remis à leurs familles.
Cette opération est coordonnée de manière centralisée par le gouvernement fédéral russe et implique tous les niveaux de gouvernement. Au moins 12 de ces personnes ne figuraient pas sur les listes de sanctions américaines et/ou internationales au moment de la rédaction de ce rapport.
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