“J’Accuse” de Villiers, épisode 1 : “Nous sommes gouvernés par une bande d’amateurs : nous vivons en Absurdistan”


Le “J’Accuse” de Villiers, épisode 1 : “Nous sommes gouvernés par une bande d’amateurs : nous vivons en Absurdistan”

Sous le crachin vendéen, Philippe de Villiers a décidé d’accorder à Valeurs actuelles un grand entretien, divisé en six épisodes plus explosifs les uns que les autres. Sur fond de Covid, d’immigration, d’islam, le fondateur du Puy du Fou nous livre une partie de sa pensée, avec des formules bien à lui, et dresse un long réquisitoire contre les maux de l’époque. Episode 1 : Coronavirus et complotisme.

Valeurs actuelles. L’année 2020 aura été marquée par les confinements et le retour du terrorisme. Comment jugez-vous l’action du gouvernement ?
Philippe de Villiers. C’est une faillite sanitaire et un naufrage politique. Au nom de l’ordre sanitaire, on nous a enfermés. Et, au nom de l’État de droit, on libère et on remet dans la nature des tueurs terroristes. Le bilan de la crise sanitaire est accablant. Il suffit d’écouter les professionnels du commentaire germano-centré, ils ont livré leur verdict. À ce jour, il y a eu 22 000 morts pour 80 millions d’habitants en Allemagne, avec une récession économique de 5,5 %. En France, 58 000 morts pour 67 millions d’habitants, avec une récession annoncée de 11 %. Cette comparaison est éloquente : sur le plan sanitaire, c’est un échec ; sur le plan économique, c’est un drame ; sur le plan humain, c’est un scandale…

L’impéritie de nos gouvernants, censés mener, sous les ordres de M. Macron, deux guerres à la fois, tourne au flagrant délit d’incompétence… Cette impéritie affleure dans le traitement différentiel des deux virus, le coronavirus et le virus islamiste. Le premier relève de la sécurité sanitaire : pour protéger la population de cet ennemi viral, au nom du « nous sommes en guerre », on a choisi de nous assigner à résidence, d’inventer la fameuse frontière domestique. On a fait dans le raffinement des mesures liberticides, jusqu’à verbaliser les simples promeneurs, on a mis à plat l’économie, déchiré les tissus conjonctifs de la France industrieuse. Chacun aura compris que la protection sanitaire était jugée plus importante que toutes nos libertés.

Face à l’autre virus — le virus islamiste —, qui relève d’une véritable agression invasive, on a refusé de prendre des mesures qui relèvent du domaine de la guerre, au motif qu’elles pourraient être jugées liberticides, au sens des maniaques du juridisme, c’est-à-dire qu’elles pourraient être exposées à la censure juridictionnelle. Ainsi se retient-on de toucher au regroupement familial, aux 500 mosquées islamistes, etc. On récuse la chaîne fatale, qui est pourtant une évidence à portée d’un gosse de 10 ans : l’immigration est le terreau de l’islam, qui est le terreau de l’islamisme, qui est le terreau du terrorisme. Et on n’ose pas se donner les moyens de garantir la sécurité physique des Français. L’audace du gouvernement quand il s’agit de nous bâillonner dans la rue et de nous infliger des “gestes frontières” dans notre quotidien contraste avec le laxisme pratiqué à l’égard des islamistes. On ne protège pas nos frontières extérieures, on sanctuarise le droit d’asile… La France est devenue un caravansérail, pire, le carrefour planétaire des assassins de la civilisation.

Les mesures décidées contre le virus ne sont-elles pas nécessaires ?
On en est au deuxième confinement, et bientôt au troisième. Que diriez-vous d’un chirurgien qui, pour recommencer la même opération, vous ouvrirait le ventre à peine recousu à trois reprises ? Dehors, l’interne ! Tout est fondé sur un mensonge par omission : les pouvoirs publics savent et dissimulent qu’il n’y a pas assez de lits de réanimation parce que le budget social est consacré à autre chose — suivez mon regard. On soigne toute la misère du monde et on n’a plus le sou pour investir à l’hôpital… D’ailleurs, Bruxelles nous a enjoint d’y faire des “restructurations”. On a obéi. Alors, on confine à tour de bras pour ne pas avoir de malades au 20 heures de TF1, entassés dans les couloirs… Le rapport publié le 11 décembre par le Sénat est un florilège spectaculaire des incohérences et de l’incurie tapageuse, il démasque les petits arrangements du croque-mort Salomon, celui-là même qui fait passer tous les décès de France en Covid, pour gonfler les chiffres.

Nous sommes gouvernés par une bande d’amateurs : le titre de Die Zeit est le mot juste : nous vivons en Absurdistan. L’Absurdistan, ce n’est pas seulement la bureaucratie sanitaire, c’est également le fait de prendre un marteau-pilon pour écraser une mouche. Au bon sens, nos autorités ont préféré l’absurde. Absurde, la tentation saint-simonienne de l’hygiénisme d’État qui met les savants au pouvoir — les politiques font désormais de la médecine et les médecins de la politique, depuis que M. Macron a remis les pleins pouvoirs, le 13 mars dernier, au maréchal Delfraissy, qui a fait don de ses erreurs à la France… Absurde, le primat de la survie sur la vie. Absurde, le confinement généralisé des bien-portants. On dit parfois que le confinement est d’inspiration médiévale, c’est faux. Au Moyen Âge, on confinait les mal-portants par la quarantaine et le lazaret, aujourd’hui on confine les bien-portants. Absurde, l’infantilisation de la parole publique, qui configure la famille à Noël, décrète les parts de gâteau, la vente des sapins et invite Papi et Mamie à manger à la cuisine. Absurde, la traque inouïe des attestations orwelliennes quand on veut sortir de chez soi….

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Philippe de Villiers lors d’une conférence avec Denis Tillinac en janvier 2015. Photo © BEBERT BRUNO/SIPA

Le “J’Accuse” de Villiers, épisode 2 : “La remigration est aussi vieille que l’immigration : inutile de hurler comme des pangolins écorchés !”

Chapô

Sous le crachin vendéen, Philippe de Villiers a décidé d’accorder à Valeurs actuelles un grand entretien, divisé en six parties plus explosives les unes que les autres. Sur fond de Covid, d’immigration, d’islam, le fondateur du Puy du Fou nous livre une partie de sa pensée, avec des formules bien à lui, et dresse un long réquisitoire contre les maux de l’époque. Episode 2 : Immigration.

Retrouvez ici le premier épisode de notre entretien


Valeurs actuelles. Après l’assassinat de Samuel Paty, le ministre de l’Intérieur a annoncé vouloir expulser 231 islamistes étrangers. Que vous inspire cette décision ?
Philippe de Villiers. Grand diseux, petit faiseux… C’est de la gonflette. Quand on nous assure que l’on va expulser tous les étrangers radicaux, c’est une plaisanterie. On ne l’esquissera que par une gesticulation symbolique. Pour une raison simple : en supposant qu’on ait le courage de le faire, les traités que nous avons signés, les conventions qui nous lient, la jurisprudence des juges nous ligote. Pour être très concret, à titre de simple illustration, je vous citerai l’article 19 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, qui empêche Gérald Darmanin d’agir : « Nul ne peut être éloigné, expulsé ou extradé vers un État où il existe un risque sérieux qu’il soit soumis à la peine de mort, à la torture ou à d’autres peines ou traitements inhumains ou dégradants. » Le ministre de l’Intérieur est donc un petit Gulliver empêtré. Au moment où il expulse une poignée d’étrangers radicaux, on peut lire dans la presse qu’une expulsion trois fois prononcée n’a jamais été exécutée — celle qui concernait l’imam de Pontoise, jugé pour apologie du terrorisme.

Depuis cinquante ans, se sont accumulés les obstacles à l’action régalienne… La start-up nation est en fin de cycle, elle se débat dans un tourbillon d’écume, en laissant prospérer une trilogie fatale : le bâillon, le couvre-feu et la décapitation. Cette sémantique du désastre qui fait les titres de notre quotidien scelle l’échec d’une politique de Bisounours qui, depuis cinquante ans, vivent dans leur petit monde d’inculture et de Playmobil. Ils ont tout simplement oublié, comme disait Raymond Aron de Giscard : « Il ne savait pas que l’histoire est tragique. »

Le peuple français se réveille avec la gueule de bois et nos hommes politiques nourrissent leur propre impuissance, mais ils l’habillent d’éloquence essouflée et de tartarinades. Ils nous cachent qu’ils suivent toujours les objurgations des lits de justice de l’État de droit. Or, s’ils continuent à lui obéir tel qu’il existe aujourd’hui, c’est-à-dire tel que la loi est interprétée et revisitée par les juges, il ne se passera rien. Rien pour régler le problème de l’invasion migratoire, rien pour endiguer l’islamisme, rien pour faire reculer le terrorisme. La mer monte, ce sera bientôt peut-être, hélas, une mer de sang.

D’où vient l’inertie sur la question de l’immigration ?
De très loin… Quand j’étais dans la vie publique, j’ai entendu le même discours pendant quarante ans. Ce discours qui date des années soixante-dix avait été inauguré par un brave homme, un centriste démocrate-chrétien, devant lequel tous les hommes politiques de l’aggiornamento, de la “démocratie avancée” faisaient la génuflexion oblique des dévots pressés et respectueux : feu Bernard Stasi, une sorte de saint d’hémicycle.

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