L’Etat Islamique renforce son emprise sur le Nord Sinaï, alors que l’armée égyptienne se retire

Les jihadistes impose des taxes, installent des barrages routiers autour de Rafah et menacent les Coptes, provoquant la fuite de la ville d’el-Arish de plus de cent familles, après l’assouplissement de la campagne militaire. 

 

Au cours des trois derniers jours, les combattants-djihadistes de l’Etat Islamique dans la région volatile du Nord Sinaï, en Egypte, ont kidnappé quatre hommes accusés de collaborer avec leur gouvernement, dont trois d’entre eux au cours d’un raid osé en plein milieu d’un marché public, sans intervention des troupes égyptiennes.

On a retrouvé gisant deux des hommes alors que les deux autres restent disparus : les responsables égyptiens disent que l’un des hommes assassinés a eu les yeux arrachés et qu’on l’a brûlé vivant avant de lui tirer dessus et de le tuer.

Les femmes sont menacées de punition si elles ne portent pas le niqab et les fermiers sont contraints de payer un tribut financier à Daesh sous forme de « zakat », le don islamique obligatoire au titre de la charité.

Les djihadistes ont installés leurs propres checkpoints, en particulier sur les routes autour de la ville de Rafah, qui borde la Bande de Gaza. Les passagers sont forcés de réciter le Coran avant qu’on ne les autorise à passer, selon les résidents de la zone et les chefs tribaux.

Cette récente campagne de démonstration de force de la part des fidèles de Daesh dans le Nord Sinaï, survient à la suite d’un récent assouplissement de la campagne militaire contre eux et elle représente un mouvement visant à réaffirmer le contrôle de Daesh sur la population locale, selon les résident et chefs tribaux.

« Les messages que les djihadistes font passer sont terrifiants », déclare un chef tribal prédominant. « Le nombre de ces djihadistes n’est pas aussi important que cela… Mais la campagne de l’armée s’est arrêtée et les djihadistes sont revenus ».

Screen capture from a video released by an Islamic State group affiliate in the Sinai Peninsula and threatening Egypt's Christian Coptic community, February 20, 2017. (screencapture: Twitter)

Capture d’écran tirée d’une vidéo du Wilayat Sinaï, affilié  àDaesh, qui menace la communauté copte d’Egypte, 20 février  2017. (capture d’écran : Twitter)

La violence pose un nouveau défi au gouvernement du Président Abdel-Fattah el-Sissi, qui tente de mettre un terme à l’insurrection menée par Daesh dans le Nord Sinaï et d’empêcher qu’elle déborde vers les régions principales d’Egypte.

Les extrémistes djihadistes ont pris, de manière répétée, les résidents Chrétiens pour cible, provoquant la fuite de cent familles chrétiennes hors d’El-Arish. Les djihadistes de Daesh ont récemment juré dans un message vidéo, de mettre sur pied une vague d’attentats contre la minorité chrétienne assiégée, une menace qui pourrait signaler un changement de tactiques – en prenant pour cibles les civils sans défense et vulnérables, au lieu des cibles habituelles policières et militaires.

Un attentat dévastateur commis par une bombe humaine dans une église du Caire, en décembre, a provoqué la mort de 30 personnes.

Selon un employé du Bureau du Gouverneur du nord Sinaï, des djihadistes à des checkpoints ont récemment fait arrêter un bus transportant des femmes fonctionnaires civiles et ils ont menacé les femmes si elles ne mettaient pas immédiatement le niqab intégral qui dissimule tout.

« Ils ont pris nos noms et les ont écrits, donc si nous ne suivons pas leurs ordres, ils nous puniront », a déclaré une de ces femmes employées par le gouvernement.

Egyptian Coptic Christians sit in the courtyard of the Evangelical Church in the Suez Canal city of Ismailiya on February 24, 2017, upon arriving to take refuge from Islamic State (IS) group jihadists. (Striner/AFP)

Des Christiennes Coptes assises dans la cour de l’Eglise Evangélique de la ville d’Islamiya, sur le Canal de Suez , le 24 février 2017, à leur arrivée, fuyant Daesh. (Striner/AFP)

Le responsable du bureau du Gouverneur a déclaré que ces femmes ont reçu la permission de s’absenter quelques jours, le temps qu’on puisse mettre en place un service de sécurité supplémentaire.

La partie nord de la Péninsule du Sinaï, qui borde la Bande de Gaza et Israël est devenu un champ de bataille depuis 2011, quand la région a plongé dans l’anarchie, après 18 jours de soulèvement qui ont débouché sur la chute du régime autocratique de longue date d’Hosni Moubarak, avec l’appui du Président félon Barack Hussein Obama et de ses services favorables aux Frères Musulmans.

Sissi, quqi, en tant que Ministre de la Défense, a dirigé le renversement des Frères Musulmans et de Morsi, a déclaré l’Etat d’urgence dans le Nord du Sinaï en 2014. Des centaines de soldats et de membres de la police ont été tués dans ce conflit et des centaines de maisons ont été rasées le long de la frontière, afin de mettre  un terme au trafic clandestin à travers les tunnels transfrontaliers.

« L’insurrection » en vue de l’instauration d’un Etat Islamique à Rafah et El-Arish, en bordure de Gaza, ne s’est pas pour autant calmées.

Selon un autre chef tribal, les djihadistes prélèvent à présent de l’argent liquide en imposant des impôts sur les gens qui contrôlent les tunnels de contrebande. Ce que le Hamas fait également, à hauteur de 25%, de l’autre côté, à la sortie du tunnel.

Réfugiés Coptes égyptiens arrivant avec leurs biens à l’Eglose évangélique de Suez, dans la ville d’Ismailiya le 25 février 2017.(Stringer/AFP)

Les djihadistes de l’Etat Islamique vivent en général à Rafah » dit-il.

Dans un communiqué de lundi, Sissi a déclaré que l’Etat est disposé à aider les habitants d’El-Arish qui sont menacés et il a exhorté le pays à maintenir l’unité nationale.

Il a déclaré que l’Egypte est déterminé à « éliminer les éléments terroristes du Nord Sinaï et à éradiquer le terrorisme », en décrivant le fait de prendre les habitants pour cibles comme  » un acte de couardise et un plan maléfique visant à ébranler la confiance en l’Etat et à saper l’unité nationale ».

The government employee and the tribal leaders spoke on condition of

Les employés du gouvernement et les chefs tribaux se sont exprimés sous couvert de l’anonymat par crainte des représailles.

 

©JForum avec agences.

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