Les États-Unis franchissent une étape majeure dans leur soutien à l’Ukraine face à l’alliance russo-coréenne
Dans un tournant stratégique significatif, le président américain Joe Biden a autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles américains à longue portée pour frapper des cibles en Russie. Cette décision, perçue comme une réponse directe à la coopération militaire croissante entre Moscou et Pyongyang, pourrait marquer une nouvelle escalade dans le conflit russo-ukrainien.
L’autorisation de déployer les missiles ATACMS, capables d’atteindre des cibles jusqu’à 300 km de distance, constitue une évolution majeure dans la politique américaine. Réclamés depuis des mois par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ces missiles permettent à l’Ukraine de mener des frappes au-delà de ses frontières. Zelensky, prudent, a simplement commenté : « Les missiles parleront d’eux-mêmes ».
La décision de Biden survient alors que la Russie renforce ses positions dans la région de Koursk, notamment avec la présence signalée de milliers de soldats nord-coréens. Selon Sergey Kozan, expert en sécurité basé à Kiev, cette avancée américaine « n’inversera pas la guerre, mais rapprochera les forces ukrainiennes de leurs adversaires en termes de capacités ».
Cette mesure intervient dans un contexte où la Russie aurait autorisé des soldats nord-coréens à rejoindre les combats en Ukraine. L’Ukraine estime à 11 000 le nombre de militaires nord-coréens déployés près de Koursk, tandis que Kiev prépare ses forces à contrer une attaque imminente de cette alliance.
Des sources américaines anonymes ont indiqué que l’approbation des ATACMS répond directement à ce rapprochement militaire entre Moscou et Pyongyang, qui inquiète les alliés occidentaux. Cette décision pourrait également inciter des pays comme la Grande-Bretagne et la France à autoriser l’utilisation de leurs propres missiles longue portée, tels que les Storm Shadow, pour frapper des cibles russes.
La Russie, de son côté, considère cette initiative comme une « participation directe » de l’OTAN au conflit. Si Vladimir Poutine n’a pas encore réagi officiellement, des responsables du Kremlin ont dénoncé une « escalade dangereuse ».
Sur le terrain, la guerre s’intensifie. L’Ukraine fait face à une recrudescence des frappes de drones et de missiles russes. En octobre, plus de 2 000 drones ont été utilisés par Moscou, selon l’état-major ukrainien. Samedi dernier, la Russie a lancé l’une de ses attaques les plus importantes depuis des mois, tuant au moins 10 personnes et causant des dégâts massifs.
Cette décision audacieuse de Joe Biden intervient à un moment critique, alors qu’il reste peu de temps avant son départ de la Maison Blanche. L’administration Biden cherche à accélérer l’aide militaire à l’Ukraine, redoutant un possible changement de cap sous un éventuel second mandat de Donald Trump, qui a exprimé des réserves sur le soutien militaire à Kiev.
Depuis le début de la guerre, les États-Unis ont fourni des armes et des équipements d’une valeur de 55,5 milliards de dollars, selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale. Cependant, les responsables ukrainiens continuent de souligner que ce soutien, bien que massif, demeure insuffisant pour renverser la dynamique du conflit.
L’autorisation des missiles ATACMS marque une étape cruciale, mais elle comporte des risques. En soutenant activement les capacités offensives de l’Ukraine, Washington s’expose à des représailles diplomatiques et peut-être militaires de Moscou.
Dans ce contexte, l’avenir de la guerre reste incertain. Si l’Ukraine espère que cette avancée rééquilibrera les forces sur le terrain, la communauté internationale redoute une escalade incontrôlable, avec des implications majeures pour la sécurité globale.
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