M. Biden met en place un groupe de travail pour élaborer une stratégie militaire « ferme » face à la Chine.

Durant la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont adopté un ton résolument plus offensif à l’égard de la Chine, accusée de pratiques déloyales dans le domaine économique. Et ils ont accentué leur soutien à Taïwan, considérée à Pékin comme une province « rebelle », tout en contestant la mainmise chinoise sur la mer de Chine méridionale. Dans le même temps, des initiatives furent prises pour contrer certains grands groupes chinois, comme ZTE et Huawei, afin de limiter autant que possible leur implication dans le déploiement des réseaux de télécommunications 5G.

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Conformément à la nouvelle doctrine de défense des États-Unis qui, publiée en janvier 2018, fait une priorité des défis posés par la Chine et la Russie [qualifiées de « puissances révisionnistes »], le Pentagone a pris plusieurs décisions qui, pour certaines, n’ont pas toujours été suivies d’effet.

Tel est le cas, par exemple, de l’interdiction faite aux forces américaines d’utiliser des mini-drones fournis par le chinois DJI pour des raisons liées à la cybersécurité. En effet, l’US Navy et l’US Air Force sont passées outre, en s’appuyant sur des exemptions spéciales accordées « au cas par cas, pour répondre aux besoins urgents » par le bureau des acquisitions du Pentagone.

Par ailleurs, les mesures prises par le département américain à la Défense pour réduire la présence d’entreprises chinoises dans ses chaînes d’approvisionnement tardent à produire leurs effets… Si l’on en croit les conclusions d’une étude publiée par le cabinet Govini en août dernier.

« Entre 2010 et 2019, le nombre de fournisseurs chinois du département de la Défense dans l’échantillon évalué […] a augmenté de 420%, pour s’établir à 655, dans de nombreux secteurs critiques. En comparaison, le nombre d’entreprises américaines a augmenté de 97% », a en effet indiqué Govini. Et d’ajouter : « La prévalence des entreprises chinoises dans la base des fournisseurs du département rendra difficile l’identification avec certitude de tous les cas où elles sont un fournisseur unique d’une technologie ou d’un matériel clé. »

Cela étant, en juin 2019, l’administration américaine a adopté une stratégie visant à garantir l’approvisionnement en matériaux stratégiques et critiques, comme les terres rares, afin de réduire la dépendance à l’égard de la Chine. Et, le 30 septembre dernier, M. Trump a signé un décret déclarant une « situation d’urgence nationale dans l’industrie minière ».

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Au total, en 2020, rapporte le site d’informations politiques Axios, l’administration Trump a pris au moins 210 mesures concernant la Chine, certaines ayant motivées par des impératifs liés à la sécurité nationale, parfois dans des domaines inattendus. Comme celle visant à interdire l’application Tik-Tok sur le sol américain. Ou encore comme la désignation, par le département d’État, des Instituts Conficius [des établissements culturels chinois, ndlr] comme outils de propagande du Parti communiste chinois. En décembre, Mike Pompeo, alors à la tête de la diplomatie américaine, avait appelé les universités à couper les ponts avec ces organismes, accusés de recruter « des espions et des collaborateurs » parmi les étudiants.

Visiblement, désormais aux manettes, les démocrates n’ont pas la même approche dans ces deux affaires. Ainsi, à la Chambre des représentants, ils ont repoussé un amendement consistant à empêcher des institutions américaines ayant des partenariats avec des entités relevant du gouvernement chinois de profiter du plan de 1.900 milliards de dollars proposé par l’administration Biden pour relancer l’économie. Justement, cette dernière avait précédemment retiré une mesure exigeant que les écoles et les universités déclarent leurs liens avec les instituts Confucius.

Quant à Tik Tok, M. Biden aurait décidé, le 10 février, de revenir sur la décision de son prédécesseur, qui voulait contraindre l’éditeur de l’application, ByeDance, à revendre ses actifs aux États-Unis à une entreprise américaine.

Mais, le même jour, lors d’une visite au Pentagone, le nouveau chef de la Maison Blanche a dit vouloir une stratégie « ferme » à l’égard de la Chine, avant de s’entretenir avec Xi Jinping, son homologue chinois. Au cours de cet échange, M. Biden a affirmé que ses priorités seraient de « protéger la sécurité, la prospérité, la santé et le mode de vie du peuple américain, et de maintenir la région indo-pacifique libre et ouverte » et souligné « ses préoccupations fondamentales au sujet des pratiques économiques coercitives et injustes, la répression à Hongkong, les atteintes aux droits de l’homme au Xinjiang et les actions de plus en plus autoritaires [menées] dans la région, y compris à l’égard de Taïwan. »

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Au Pentagone, et alors que l’adminisitration Trump avait dévoilé une stratégie pour la région Indo-Pacifique une semaine avant de lui remettre les clés de la Maison Blanche, le président Biden a donc annoncé la création d’un groupe de travail qui, comprenant quinze conseillers civils et militaires réunis sous la houlette du diplomate Ely Ratner, aura à remettre des recommandations d’ici quatre mois afin de « décider d’une direction ferme sur les questions liées à la Chine. »

Il s’agira donc de déterminer la posture militaire la plus pertinente dans la région Indo-Pacifique pour contrer les ambitions territoriales de Pékin et de voir quelles relations les forces américaines peuvent avoir avec leurs homologues chinoises. Des considérations capacitaires seront également abordées. « Cela va nécessiter un effort de la part de l’ensemble du gouvernement, une coopération entre les deux partis au Congrès et des alliances et partenariats solides, a ajouté Joe Biden. C’est comme ça que nous pourrons répondre aux défis que pose la Chine », a fait valoir M. Biden, soulignant que l’usage de la force doit rester « un outil de dernier recours. »

« Je n’hésiterai jamais à faire usage de la force pour défendre les intérêts vitaux du peuple américain et de nos alliés lorsque ce sera nécessaire. Mais je pense que la force doit être un outil de dernier recours, pas le premier », a en effet assuré M. Biden.

Le 7 février, dans un entretien diffusé par CBS, le président américain avait estimé que la compétition entre les États-Unis et la Chine serait « extrême », tout en assurant vouloir éviter un « conflit ».

Cependant, le Pentagone n’a évidemment pas attendu l’annonce de M? Biden pour réfléchir à la posture que doivent adopter les forces américaines dans la région Indo-Pacifique. Il suffit de regarder les débats en cours sur les capacités qu’il leur faudrait acquérir ou abandonner. De par son histoire et ses traditions, le Corps des Marines est sans doute celui qui a conduit la réflexion la plus aboutie jusqu’à présent, avec les concept « Expeditionary Advance Base Operations » et « Littoral Operations in Contested Environments », lesquels ont remis la pertinence du « porte-avions légers » au centre des débats.

OPEX 360

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