Bereshit: Âge du monde ? Où se trouve le Gan Eden ? Vidéo

Chaque année, en particulier au moment de la sidra de Bereshit, les questions fusent quant à la question de connaître l’âge du monde.

Les scientifiques et leurs partisans se reposant sur les résultats affichés par les appareils scientifiques sont tentés de croire que le monde existe depuis des milliards d’années. En ce cas, pourquoi le Judaïsme a-t-il pour tradition de proclamer que le monde existe depuis 5782 années? Et puis, lorsque nous évoquons la « création du monde » quelle est notre conception du monde, de l’univers etc…….. Certains sages dans la guemara ou en dehors de la loi orale s’expriment selon cette opinion : lorsque nous prononçons le mot « jour » il représente pour nous 24 h (24h d’une vie humaine ce qui est tout-à-fait différent du « vécu divin »).

En effet nous lisons dans les Tehilim (90,4) que ce qui pour l’être humain n’est qu’une journée peut représenter 1000 ans dans une conception divine rendue en langage anthropomorphique. Et, lorsque nous évoquons l’équation 1 = 1000 elle pourrait être en fait 1 = 6000 ou 1 = 10000 ou 100000 ou 1000000 !!!Rashi confirme ceci.

Tant que l’être humain n’a pas existé la vie n’existait pas encore sur terre mais la terre a existé et avec elle les eaux et les montagnes. Auquel cas, pourquoi n’accepterions-nous pas la probabilité que tant que des êtres animés (du mot latin anima c’est-à-dire dotés d’une âme) et à la durée d’existence limitée (au contraire des montagnes dont la durée est rattachée à celle du monde) n’ont pas fait leur apparition à la surface du globe terrestre les « jours » bibliques n’étaient pas des journées de 24 h  mais sans aucun doute de plus de 24h.
Le décompte des années aurait débuté par conséquent au sixième jour de la création, dès que l’homme a commencé à évoluer dans ce monde qui lui fut offert par l’Eternel, à lui et à sa femme.
Notons que deux petits mots dans ce texte fondamental qu’est celui de la création du monde nous apprennent que D. dans son infinie sagesse a programmé le monde pour qu’il soit imprégné de sa sagesse et qu’il soit dépendant à la fois des sphères supérieures et inférieures ainsi, l’esprit humain pourra comprendre que l’immanence et la transcendance divines sont omniprésentes dans ce monde dont la matérialité et la spiritualité se trouvent sans cesse confrontées. Il s’agit des mots : ייצר בהברם .

Pour ce qui concerne le mot (chapitre II verset 4)  : בהברם avec une lettre ה’ plus petite il faut comprendre que c’est avec ce que représente cette cinquième lettre de l’alphabet qu’IL a créés les cieux et la terre comme s’il était inscrit : ב(אות) ה’ ברא אותם. Et, si certains sages voient dans la lettre ‘hé une allusion à ce monde-ci et la lettre youd au monde futur d’autres préfèrent penser que c’est avec miséricorde que D. a créé les cieux et la terre.
Dans le mot ייצר (chapitre II, verset 7) la présence des deux « youd » vient signifier qu’ en créant l’homme, D. a non seulement pris de la poussière des quatre coins de la terre pour que l’homme quelle que soit son origine, son apparence, sa couleur, est l’égal d’un autre homme mais aussi qu’il a la faculté (quelle qu’elle soit) de « pénétrer les secrets des mondes supérieurs et inférieurs ».

Le principe qui va être présent tout au long de la création et qui va servir de support à toute la création est la dualité sur laquelle des philosophies extrêmes orientales vont étayer leur système de pensée. Ainsi, dès le premier jour de la création, la lumière est créée et son contraire existe aussi : les ténèbres ; le jour et la nuit ; les cieux ou les eaux du haut et l’eau (les eaux du bas) la Cabbale interprète chacun de ces éléments comme masculin ou féminin ; la terre et les océans ; les trois premiers jours vont se répéter d’une manière légèrement différente pendant les autres jours de la création ainsi, le premier jour de la création, D. a créé la lumière et le quatrième jour furent créés les astres qui répercutent et diffusent la lumière.

L’espace ou la séparation créée le deuxième jour entre les eaux du haut et celles du bas se retrouve au cinquième jour par la faune qui se perçoit dans le ciel et dans la mer. La terre garnie d’une flore luxuriante reçoit sa population au sixième jour.

Au cinquième jour, D. créa les poissons mais aussi d’autres créatures : נפש חיה ou, une âme vivante. Dans la Guemara Bekhoroth Chapitre I page 8a, où il est question de « dauphins » Rashi commente le terme « dauphin » en traduisant par « siréna ».

Le Rabad et même le Rav HaHida s’intéressèrent au sujet que d’aucuns considèrent comme mythologique. Cependant, la guemara les décrit comme des êtres mi femme mi poisson vivant dans les profondeurs des mers froides émettant des chants aux consonances étranges destinés à charmer et égarer les marins pour s’emparer de leurs bateaux.

Nous remarquerons que le récit du premier chapitre est entièrement construit sur la création faite par le Créateur appelé ici ELOKIM qui est un des noms divins évoquant l’attribut de justice. Comme nous pourrons le constater par la suite et dès après la création de l’homme et de la femme, le nom de ELOKIM va changer pour faire place au Tétragramme ou « Shem ‘HaVaYah » qui évoque l’attribut de miséricorde.

Nous retiendrons deux éléments parmi toutes celles proposées par les commentateurs : la première est que seulement sous le règne de la justice et de la rigueur, rien ne peut résister mais il faut aussi un peu de souplesse.

La seconde sera « puisée » dans un midrash qui vient à l’appui du verset : « faisons l’homme à notre image ». En effet, les exégètes commentent : pourquoi D. parle-t-IL en employant le pluriel ? Et, pourquoi le Tétragramme est-il employé par la suite ? Pour le pluriel de majesté tout simplement !

 

OU SE SITUE LE GAN EDEN ? QUELLE EST SA SIGNIFICATION ?

Dans la parasha de Bereshit, il est largement question d’un lieu qui fait rêver les humains que nous sommes, et qui est si plein de mystères qu’il est important de savoir ce qu’est le Jardin d’Eden. Dans le livre de la Genèse chapitre II verset 8, nous trouvons la géolocalisation de ce qui s’appelle populairement le Paradis ou Jardin d’Eden : en effet, il se situe à l’est d’un lieu appelé Eden.
Dans ce lieu terrestre, sans doute non loin de ce qui est le Yémen avec son port Aden, D avait aménagé un jardin immense où IL avait disposé des arbres merveilleux à voir mais aussi des arbres fruitiers pour que l’être humain en dispose et s’en réjouisse mais, au centre de ce jardin s’épanouissaient l’Arbre de Vie (עץ החיים) et l’Arbre de la Connaissance du bien et du mal. Ou bien, plus exactement de la possibilité de se connecter au bien et/ou au mal car, jusqu’au moment où Adam et Ève ont consommé ce fruit, ils n’avaient absolument aucune notion de ce qu’est le mal et jusqu’où il peut conduire l’être humain.
Le serpent possédait des pattes et certains midrashim font allusion au fait qu’il parlait comme un être humain normal et qu’un « démon » le chevauchant s’adressa à Adam. Lorsque D. « chercha » Adam, celui-ci voulut se cacher de la face de D parce qu’il sut alors qu’il était nu. Le fait d’avoir consommé de cet arbre a rendu Adam « intelligent » et c’est ainsi que l’homme s’est retrouvé « branché » au mal.
Cette faute, commise a provoqué un véritable cataclysme ou, en termes actuels, un véritable tsunami car, les Sages expliquent que D. ordonna aux eaux de se rassembler pour former la mer, et aux terres de se rassembler pour former un continent. Il n’y avait donc qu’un seul océan et un seul continent mais, après que les humains se soient retrouvés connectés au mal (et qu’ils se soient mal comportés), D. envoya le déluge et ceci provoqua la scission des terres qui se retrouvèrent propulsées en divers endroits.
La question qui se pose est de savoir où est passé le Gan Eden après que Adam HaRishon en ait été chassé avec sa femme. Se basant sur le verset biblique disant qu’après avoir tué Abel, Caïn s’est enfui à Nod situé à l’est d’Eden, John Steinbeck a rédigé un roman célèbre sur lequel Elya Kazan tourna son non moins célèbre film avec James Dean à l’Est d’Eden. Le Zohar HaKadosh nous apprend que le Gan Eden biblique existe toujours sous deux formes différentes toutefois : Le Gan Eden Supérieur (Elione) situé dans ce que nous allons nommer « les sphères supérieures » et le Gan Eden Inférieur (Tahtone) qui se trouve ici dans ce monde-ci. Le monde est composé comme on l’a souvent énoncé de « 4 mondes » et chacun de ces 4 mondes se compose lui-même de 4 parties.
Les 4 mondes : atsilout (אצילות), beriya (בריאה), yetsira (יצירה) et âssiya (עשייה).
Nous retrouvons ces 4 « niveaux » dans le Maguen David la première pointe supérieure du triangle étant le ôlam haatsilout ou bien niveau spirituel se rapportant à la sephira de Daât, le deuxième niveau, ou ôlam de la beriya étant la première ligne horizontale supérieure présentée par le triangle inversé et correspondant aux sephiroth de hokhma et daât, le troisième monde ou ôlam hayetsira représenté par la deuxième ligne horizontale du triangle dont la pointe supérieure est daât et qui est reliée aux sephiroth netsah et hod et, enfin, le quatrième monde : celui de la âssiya qui se rapporte à la sephira de yessod soit la sephira de la continuation génétique dans la pudeur ….
Or, nous pouvons tracer des parallèles entre ce monde-ci et le monde spirituel des sephiroth êlionoth : dans ce monde-ci, l’homme se tient debout avec les pieds sur terre et la tête pouvant considérer et regarder les cieux : la tête de l’homme porte les tefiline et le nœud des tefiline de la tête, derrière la nuque représente la lettre youd du Tétragramme. Dans le prolongement du cou qui porte la tête, se trouvent de part et d’autre du tronc les mains avec 5 doigts à chaque main : 5 doigts = la lettre hé les deux lettres hé du Tétragramme et le tronc/ abdomen = la lettre vav ce qui amène à conclure que le corps de l’homme est le Tétragramme face au monde.
Dans le Zohar haKadosh, sont rapportées des anecdotes qui prouvent que le gan Eden haTahtone se trouve bien ici en ce monde car, selon les circonstances et en particulier si deux talmidé hakhamim s’entretiennent de Torah, il peut arriver que soit donnée à une âme la permission d’apparaître sur terre pour aider à résoudre une question de Tora ou de halakha ou pour un autre motif. Lorsque cette âme a le droit d’apparaître de cette manière, le corps du « niftar » se pare d’un corps .
Ceci nous amène à réfléchir à la résurrection des morts et au Gan Eden Elyone ou Supérieur :
En créant l’être humain, D a voulu donner à l’homme l’occasion de se prouver à lui-même et aux autres (qui le côtoient) l’opportunité de prouver qu’il est un homme, comme le définit la mishna de pirké avot : eyzéhou guibor ? hakovesh eth yitsro ! איזהו גיבור, הכובש את יצרו ? C’est-à-dire qui est un homme véritable ? Celui qui sait sublimer son penchant !
Le Gan Eden Elyone est une sorte de « parking » ou de monde intermédiaire dans lequel stationnent les âmes de ceux qui sont niftarim jusqu’à la résurrection des morts une fois que sera arrivé, dévoilé et oint le Mashiah. Ezéchiel, le prophète évoque le fait qu’après avoir entendu le son du « Grand Shofar », il y aura un grand tremblement de terre en Israël, et donc que sera révélé le Mashiah, aura lieu la résurrection des morts à propos de laquelle il est dit qu’elle ne concernera que ceux qui y auront cru toute leur vie. Contrairement à ceux qui prétendent que ceux qui ont voulu faire don de leurs organes ne se réveilleront pas, c’est faux car il est dit justement que lors de la résurrection des morts, chacun se réveillera dans l’état dans lequel ses proches l’ont connu pour qu’il ne soit pas dit justement qu’il s’agit de quelqu’un d’autre mais, il se réveillera dans le même état où les gens l’ont connu puis, tous se verront guérir : les aveugles verront, les muets parleront etc… et, pour ceux qui, comme nos frères ont péri brûlés soit par les nazis soit lors de l’Inquisition espagnole ou en d’autres circonstances, ils se réveilleront même la petite vertèbre appelée « louz » n’existe plus. Les corps seront arrosés par une sorte de rosée de caractère saint et élevé car cette rosée sera « constituée » des filets de salive qu’auront laissé s’échapper tous ceux qui sont éreintés de fatigue par leurs longues heures d’étude de la Torah. D’autre part, il est écrit aussi dans la guemara Ketoubot (100b), que beaucoup de ceux qui sont allongés dans la terre se réveilleront, et pourquoi est-il écrit « beaucoup » et non pas tous se réveilleront ? Car il faut pouvoir répondre positivement aux 3 questions suivantes qui seront posées :
As-tu dédié du temps à l’étude de la Torah ?
T’es- tu conduit avec droiture ?
As-tu cru à la Guéoula (Rédemption) ?

L’étude de la Torah concerne surtout les hommes bien qu’il soit aussi conseillé aux femmes d’y consacrer du temps bien qu’ en moindre mesure car elles ont d’autres devoirs auxquelles elles doivent consacrer la majeure partie de leur temps. Cependant, si elles encouragent leur mari et/ou leurs enfants à aller étudier et qu’elles s’intéressent à leur étude, ou, si elles accompagnent leurs enfants au talmud torah ce temps leur sera rendu en récompense.
Les femmes sont dispensées des mitsvoth positives liées au temps comme par exemple mettre les tefiline, la mitsva de soucca ou des arbaâ minim de souccoth. En dehors de ceci, la femme est tenue d’observer et d’accomplir les mitsvoth négatives…….. Pour ceux ou celles qui ne peuvent pour une raison quelconque étudier, il leur est possible de donner un peu d’argent à des institutions de Torah ou à des personnes qui étudient et ne disposent pas de moyens matériels suffisant pour vivre décemment.
C’est donc la raison pour laquelle il faut étudier et diffuser tout ce qui se rapporte à la venue du Mashiah !
Un peu plus haut, nous avons parlé des 4 « mondes », il nous faut aborder brièvement ici, (nous le ferons avec l’aide de D, plus tard et plus en détail), le sujet de la structure de l’âme de l’être humain qui va se retrouver au gan Eden Elyone en attendant la venue du Messie et la résurrection des morts.
Pour désigner l’âme nous disposons de 5 vocables. Nous étudierons à présent la signification de trois d’entre eux : nefesh, rouah, neshama, haya et yehida. (נפש, רוח, נשמה, חיה ויחידה.).
Le stade le plus bas et le plus basique dirons-nous est NEFESH.
Le stade supérieur à celui-ci est ROUAH.
Le stade supérieur à ces deux est NESHAMA.
NEFESH est le siège des envies (manger, aimer, s’enrichir, orgueil …………) Elle se trouve dans le foie (kaved).
ROUAH est le siège des sentiments (tous les genres) et elle se trouve dans le cœur (lev).
NESHAMA le siège de la pensée, de la réflexion, de la mémoire, le sens commun des choses etc ….) et elle se trouve dans le cerveau (moah).
L’initiale des noms de ces trois organes forment le mot melekh ou roi (moah, lev, kaved).
L’homme se différencie des animaux par plusieurs facultés. L’homme, ainsi qu’il a été dit plus haut, se tient à la verticale et, peut observer et tourner son regard vers les cieux alors que l’animal, en général se trouve selon une ligne horizontale et aucun des trois organes : cerveau cœur ou foie n’est disposé plus haut l’un de l’autre, au contraire de l’homme dont le cerveau est situé au fait de son organisme, puis le cœur au-dessous et enfin le foie un peu plus bas pour nous signifier que la réflexion doit sublimer les sentiments et les taavoth (envies)…..
Avec la résurrection des morts, s’annulera le mal automatiquement pour ne laisser entre nous que le bien.
Dans le traité de guemara Sanhédrin (97b), il est écrit que le monde devra exister 6 millénaires et qu’au 7ème sera détruite toute la matérialité à laquelle nous nous sommes habitués. La Torah nous interdit de faire des calculs ou des prévisions car nous ne pouvons être maîtres de la destinée telle qu’elle a été prévue par D, mais, en revanche, nous pouvons prier sans cesse pour demander la Rédemption.
Cependant, les signes que nous montrent l’actualité prouvent que les prophéties d’Ezéchiel notamment se réalisent au fur et à mesure et nous nous trouvons en conséquence à la veille de la 3ème guerre mondiale d’après tout ce qu’ont écrit les grands sages des temps modernes  tels le Hafets Hayim.

Caroline Elishéva REBOUH

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires