Covid, Omicron, BA.2 : « L’arrivée d’un nouveau variant » inquiète le Conseil scientifique.

Le gouvernement a annoncé ce jeudi la levée des restrictions sanitaires quelques heures après un avis du Conseil scientifique en complet décalage. Lequel prévoit même l’arrivée d’un nouveau variant alors que BA.2 émerge dans plusieurs pays.

La lumière au bout du tunnel ? Vraiment ? 

La question peut être posée alors que le gouvernement vient d’annoncer un allègement des restrictions, instaurées pour lutter contre le Covid-19. Pendant que le Conseil scientifique appelait à la prudence. La faute au variant Omicron, moins sévère mais plus contagieux.

« Où allons-nous après Omicron ? »

L’impact d’Omicron « sur le système de soins va se poursuivre durablement jusqu’à mi-mars 2022. Les projections suggèrent que le retentissement sur le système de soins pourrait être géré si, et seulement si, la réduction des contacts et la conservation des gestes barrières se poursuivent durant les semaines qui viennent. Ce double message d’espoir et de prudence doit être porté collectivement », écrivent Jean-François Delfraissy et son équipe dans leur avis rendu public ce jeudi 20 janvier.

« Au niveau mondial, le variant Omicron représente 94% des virus circulants avec plusieurs sous-types : BA.1, BA.2, BA.3 et ceux non affectés aux lignages BA.1-3. Le sous-type BA.1 représente 90% des variants circulants, et le sous-type BA.2 entre 3 et 4%, surtout en Afrique et en Asie. Tous ces sous-variants semblent avoir les mêmes caractéristiques ». À savoir une grande transmissibilité mais une sévérité moindre.

Un Conseil scientifique qui se laisse aller à quelques prévisions en fin de texte : « Où allons-nous après Omicron ? » 

« L’ambiance générale parfaitement compréhensible est de penser qu’on sera en mars avril 2022 ‘au début de la fin’ en raison d’une immunité collective très élevée liée au nombre massif d’infections avec le variant Omicron qui est nettement moins sévère, et d’un très haut niveau vaccinal, y compris pour la 3eme dose/rappel. L’expérience récente (variants Alpha, Delta et Omicron) nous a malheureusement montré que l’arrivée d’un nouveau variant était difficile, voire très difficile à anticiper… Une veille internationale permettra de faire une analyse de risque au décours de la fin de la circulation du virus Omicron en France ».

« Va-t-on vers :

  • Un nouveau variant très transmissible mais encore moins sévère ? 
  • Un variant se rapprochant des variants antérieurs en termes de sévérité ?
  • Un variant d’échappement au vaccin ?

Dans tous les cas, les capacités des systèmes de surveillance, épidémio-clinique afin de définir très rapidement les caractéristiques du nouveau variant seront essentielles. Elles doivent donc être anticipées et préparées. Le Conseil scientifique devrait produire un nouvel avis sur ces grandes questions dans les semaines à venir ».

Une interrogation lourde de sens alors que le sous-variant BA.2, qualifié de furtif, inquiète les autorités sanitaires un peu partout dans le monde.

Ce sous-variant d’Omicron qui pourrait compliquer la sortie de crise

Peu de données sur le sous-variant BA.2 sont connues. Sur LCI, le directeur de l’Institut de santé globale de Genève indique qu’il pourrait changer la donne.

Il s’appelle BA.2 et pourrait bien rebattre les cartes de la sortie de crise sanitaire tant attendue par de nombreux Français. Ce sous-variant d’Omicron intéresse les scientifiques en raison de sa propagation et alors que le pays s’attend à passer le pic de la cinquième vague épidémique d’un jour à l’autre. Un cap qui pourrait signifier l’allègement de certaines restrictions sanitaires. Mais, auprès de LCI, jeudi 20 janvier, le directeur de l’Institut de santé globale de Genève, le professeur Antoine Flahault, appelle à rester prudent, car les données manquent encore…

Ce sous-variant d’Omicron est « déjà devenu majoritaire au Danemark, un pays qui séquence beaucoup les souches », explique le professeur. En France, le séquençage étant moins pratiqué, il est plus complexe de déterminer la proportion de BA.2 sur le territoire, mais les scientifiques devraient bientôt obtenir des réponses. Que sait-on alors de lui ? Antoine Flahault indique qu’il « comporte 28 mutations de plus qu’Omicron » mais que, pour l’heure, c’est surtout la grande inconnue.

Pas une fausse alerte

Selon le scientifique, le sous-variant BA.2 a été détecté en Israël, à Singapour, en Chine et même en Inde. « Nous ne connaissons ni son origine, ni sa virulence, ni sa capacité d’échappement à l’immunité, y compris celle conférée par Omicron. En revanche, il semble qu’il soit plus contagieux », a-t-il précisé auprès de LCI. L’émergence de nouveaux variants du Covid-19 est attendue par la communauté scientifique, tout comme les fausses alertes de type Deltacron. L’épidémiologiste indique toutefois que BA.2 semble bien réel et que l’équation doit désormais se pencher sur sa dangerosité : « Il faudra rapidement savoir s’il échappe à l’immunité conférée par le vaccin et les infections antérieures et en connaître plus sur sa virulence. »

Il précise que, de son avis, il est « peu probable » que ce nouveau sous-variant entraîne des contaminations de personnes ayant tout juste été frappées par le Covid-19. Toutefois, sans réponses claires, la prévision quant à une nouvelle hausse des contaminations est « un exercice périlleux ». La situation actuelle de la France n’est d’ailleurs pas sans lui rappeler celle d’il y a seulement quelques semaines, à la mi-décembre. « Nos modèles prédisaient alors un pic possible de la vague Delta, mais le variant Omicron est venu se brancher et il n’y a pas eu de redescente en France », analyse-t-il.

L’exécutif optimiste, malgré des inconnues

Le fait que la France n’a toujours pas passé le pic de la cinquième vague résulte-t-il de la présence possible de ce sous-variant ? Là encore, le doute demeure, selon le professeur. « Le niveau actuel des contaminations déjoue les pronostics de l’arrivée du pic », reconnaît-il. En début de semaine, Gabriel Attal se montrait pourtant confiant quant à une sortie prochaine de crise, voire un printemps sans Covid. « On a des raisons d’être optimistes », affirmait-il ainsi sur CNews, évoquant également une certaine « stabilisation » dans les services de réanimation.

« On voit que la vague Delta a vraiment régressé, on voit que la circulation tend à ralentir et que, dans les régions où la vague Omicron a démarré en premier, notamment en Île-de-France, il y a ce qui semble être le début d’une décrue », soulignait le porte-parole du gouvernement. Mais Antoine Flahault se montre plus réservé. Mercredi, auprès de La Dépêche du Midi, l’épidémiologiste alertait déjà : « On n’est pas dans une situation très favorable en France pour parler de décrue épidémique. »

Un sous-variant qui « ne change pas la donne » selon Olivier Véran.

Jeudi soir, lors d’une conférence de presse à l’issue d’un Conseil de défense sanitaire, Olivier Véran est lui-même revenu sur ce sous-variant BA.2. Le ministre de la Santé a précisé que celui-ci avait été identifié sur le territoire national, via des techniques de séquençage. « L’OMS ne l’a pas classé comme un variant d’intérêt, en tout cas pas à ce stade. Pour ce que nous savons, il correspond peu ou prou aux caractéristiques que nous connaissons d’Omicron », a-t-il détaillé. Le ministre a précisé que BA.2 « ferait partie d’un sous-groupe d’Omicron et ne change pas la donne. Il n’y a pas à ce stade de connaissance de risque de contagiosité vis-à-vis de celles et ceux qui auraient déjà contracté Omicron », a-t-il conclu.

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