Avignon: le meurtrier du brigadier Éric Masson toujours en fuite

Un rassemblement à Bédarrides en mémoire d’Éric Masson, le policier tué à Avignon

Les habitants de Bédarrides (Vaucluse), le village où résidait Éric Masson, se sont réunis ce samedi matin pour lui rendre hommage. Près de 300 personnes ont participé à ce rassemblement spontané.

Un rassemblement en hommage au policier tué Eric Masson a eu lieu ce samedi à Bédarrides (Vaucluse).
Un rassemblement en hommage au policier tué Eric Masson a eu lieu ce samedi à Bédarrides (Vaucluse). – Mairie de Bédarrides

Ce samedi matin, un rassemblement a eu lieu sur l’esplanade Arnaud-Beltrame à Bédarrides (Vaucluse) où vivait Éric Masson, le policier de 37 ans tué mercredi 5 mai à Avignon sur un point de deal. Près de 300 personnes, des habitants du village « toujours très choqués » ont souhaité rendre hommage à « Éric Masson, enfant du pays, dévoué et sans histoire, témoigne le maire de la commune, Jean Bérard, présent « en tant que simple habitant ». « On est très en colère », poursuit-il. Après un discours de l’élu, les participants ont observé une minute de silence. Un rassemblement spontané auquel la famille n’a pas souhaité s’associer.

Alors que l’enquête se poursuit et que le tireur est toujours recherché, Emmanuel Macron a assuré ce samedi qu’il était « aux côtés » de la famille du brigadier tué : « Je voudrais ici leur apporter notre affection, notre soutien, et apporter aussi notre soutien sans faille à toutes nos forces de sécurité intérieure. »

Un policier a été tué lors d’une opération antidrogue ce mercredi au cours de laquelle plusieurs policiers ont été pris pour cible par des tirs

Qui était Eric Masson, le policier tué à Avignon? Tout un commissariat et la commune de Bédarrides sont endeuillés après la mort d’Éric Masson mercredi soir à Avignon

Abasourdis, tristes et en colère. Hier encore, quelques heures après le drame qui a coûté la vie à leur collègue et ami, les policiers vauclusiens et marseillais étaient sous le choc.

Le meurtrier d’Éric M. toujours en fuite

La qualification de «meurtre» a été retenue, et une «cliente toxicomane», d’abord interpellée par Éric M., a été placée en garde à vue, a annoncé le procureur de la République d’Avignon.

Le meurtrier du brigadier Eric M., tué mercredi dans le centre-ville d’Avignon lors d’une opération anti-drogues, n’a toujours pas été interpellé, a annoncé le procureur de la République d’Avignon, Philippe Guémas, ce jeudi 6 mai. Une personne a cependant été placée en garde à vue, présente au moment des faits.

Le procureur a retracé les faits qui ont coûté la vie d’Eric M. Mercredi, aux alentours de 18h30, une brigade d’intervention de la circonscription interdépartementale de sécurité publique du Vaucluse-Gard a été déployée, au retour de Carpentras, dans le centre-ville d’Avignon après avoir été alertée par des riverains de troubles dans la commune.

Sur place, n’ayant rien constaté, Éric M. et deux collègues «prennent l’initiative» de se rendre dans une rue à proximité, connue pour être un point de deal. Ils constatent une transaction entre deux individus, dont l’un avec une sacoche, et une acheteuse. Éric M. et un collègue décide alors de suivre discrètement l’acheteuse. Une fois à sa hauteur, il l’interroge et celle-ci reconnaît les faits. «À ce moment-là, les deux individus s’avancent vers les agents, et l’un d’eux leur demande ce qu’ils font là», précise le procureur. Éric M. décline sa qualité de policier, brassard à la main. «L’individu a alors immédiatement sorti une arme et fait feu», le touchant à deux reprises. Le collègue d’Éric M. a tiré deux fois en représailles, sans toucher sa cible. Le brigadier est décédé de ses blessures.

Ce jeudi, la «cliente toxicomane interpellée» a été placée en garde à vue. En revanche, les deux individus, dont le meurtrier d’Éric M., n’ont toujours pas été retrouvés. «Tous les moyens sont mis en œuvre», a précisé Philippe Guémas, qui a retenu la qualification de «meurtre».

Eric Masson, 36 ans, tué par balle le 6 avril 2021 à Avignon.

Eric Masson, 36 ans, tué par balle le 6 avril 2021 à Avignon. • © AFP PHOTO / DDSP 84

Le cheveu poivre et sel, la barbe réglementaire et les yeux rieurs, Éric Masson avait ce qu’on peut appeler une « bonne gueule », un visage souriant.

Pour son meurtrier, cela ne fait aucune différence : Éric Masson était flic avant tout, et pour cette raison, parce qu’il effectuait un contrôle de trafic de stups, on lui a tiré dessus à deux reprises.

Éric Masson est mort à même le sol, mercredi 5 mai 2021, en centre-ville d’Avignon. Sa famille est venue vendredi se recueillir sur les lieux du drame.

Policiers de père en fils

« Que voulez-vous que je vous réponde, je suis effondré, murmure son père, qui n’en dira guère plus. Je respecte votre métier de journaliste, mais je ne veux pas parler. »

Comme son père, désormais retraité, comme son frère et comme sa soeur, Éric Masson était policier. Autant dire que dans la famille, on respecte l’uniforme.

Du métier, on connaît les risques, chez les Masson : ces quatre-là en ont sans doute déjà parlé, au coin d’une table. Mais chez eux comme chez les autres, on ne s’y attend pas, quand ça vous tombe dessus.

« Vous avez un fils, vous ? », questionne encore le père, évoquant d’un souffle ses nuits blanches.

L’hommage de la nation

Bien sûr il y a les mots officiels, honorant la mémoire et apaisant les douleurs. Histoire de « faire corps », comme on dit.

Éric Masson était « enjoué, dynamique et volontaire », selon le secrétaire zonal adjoint du syndicat Méditerranée Alternative police, Vincent D’Ath.

« Un policier expérimenté », pour Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Entré dans la police en 2007, affecté dans le Val-de-Marne en 2008, Éric Masson est devenu brigadier en 2014, année de sa mutation à Marseille.

Puis il a rejoint la direction départementale de la sûreté publique du Vaucluse, en 2016. Il cumule dix lettres de félicitations de ses supérieurs, lors de sa (trop courte) carrière.

« Un serviteur de l’Etat, un serviteur de la République, mort au service de son pays », dit encore de lui le Premier ministre Jean Castex, ce vendredi 7 mai 2021.

Les proches en deuil

Ces paroles-là, nous les connaissons, elles ne font jamais de mal. Mais font-elles vraiment du bien ?

« Oui, c’est utile, on ne peut pas laisser des faits aussi graves en répondant par du vide, rétorque Laurence Picque, de l’association Vivre son deuil à Aix-en-Provence. Il est important que les autorités s’en emparent, pour inscrire quelque chose dans le collectif : on se dira qu’Éric Masson n’est pas mort pour rien. »

De là à aider la famille à faire son deuil ? Celle d’Éric Masson est féminine avant tout : deux fillettes, Anaïs et Laura, âgées de cinq et sept ans, qu’il accompagnait à l’école de sa commune ; une compagne, Émilie, avec laquelle il était pacsé.

Tous les quatre ont leur adresse à Bédarrides, une commune du Vaucluse de 5.000 habitants pas trop loin du Gard, le département du père – la figure paternelle, toujours. Un homme aussi connu que respecté des Bédarridais, où il a vécu, où il s’est tant investi.

Le fils, plus discret, est lui aussi décrit comme un enfant du pays. Il a passé plusieurs années de son enfance au milieu de ce Bédarrides qui lui a enseigné le rugby – le sport fera partie intégrante de sa vie.

Sur cette photo que publie le club local sur sa page Facebook, on aperçoit le petit Éric, en bas à droite :

L’adage est bien connu, le rugby serait un « sport de voyou pratiqué par des gentlemen » : Éric Masson y a puisé quelques codes qui vous aident à grandir, un certain esprit auquel il a rarement dérogé – sens du collectif, respect de la parole donnée, dévouement.

« C’est vraiment quelqu’un de bien qui est parti », conclut M. le maire, qui pourtant le connaissait peu.

Dans la petite cité du Vaucluse où il résidait, c’est peu dire que l’annonce de la mort d’Éric Masson a fait l’effet d’une bombe. Beaucoup sont sous le choc.

Un hommage spontané des habitants est prévu ce week-end, à la mémoire du policier tombé dans l’exercice de ses fonctions.

Adrien Gavazzi

 

Jforum avec

Originaire du Vaucluse, il était revenu dans le département voilà plusieurs années. PHOTO DR

 

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Elie de Paris

Le jeune brigadier a été abattu. La simple preuve que 2 balles ont été tirées donne l’intention meurtrière.
En fait tous ces meurtres depuis des mois ont un point commun : les meurtriers sont, dans 99% des cas, des gens issus de l’immigration, ou nés de gens immigrés, qui n’ont JAMAIS, reconnu le pays de France comme leur pays, mais comme un pays étranger à « Conquérir », et tous ses habitants sont à leurs yeux comme des objets, sans vie, intelligence, dénué de particularité « humaine ».
À l’égal des arbres, des chiens, ou des oiseaux.
Quand ils sont appréhendés, dans les boxes des accusés, iks n’ont même plus consciences dune gravité de leurs actes, et maudissent et menacent les juges, jurés et/ou avocats, tellement leur présence leur semble une formalité agaçante…
À virer, du monde des Humains.

KIGEM

VA T ON TROUVER À CE TUEUR LES MÊMES CIRCONSTANCES ATTÉNUANTES QUE TRAORE AVEC LA VUE D UN POLICIER QUI LUI A FAIT MONTER LA BOUFFÉE DÉLIRANTE A LA TÊTE?
LA JUSTICE FRANÇAISE EST VRAIMENT À GÉOMÉTRIE VARIABLE.