Un Tunisien, récemment arrêté en Autriche pour le meurtre d’un couple de personnes âgées à leur domicile, est soupçonné d’avoir agi avec un mobile islamiste, a affirmé ce mercredi le ministre autrichien de l’Intérieur, Wolfgang Sobotka.

Le meurtre commis vendredi à Linz, dans le nord de l’Autriche « a clairement un arrière-plan islamiste », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse à Vienne, ajoutant que le Tunisien de 54 ans qui s’est présenté à la police comme l’auteur des faits « est manifestement un musulman radicalisé ».

Le ministre autrichien de l’Intérieur Wolfgang Sobotka a donné mercredi une conférence de presse.Image: AFP

 

Ce meurtre n’est pas sans rappeler l’assassinat début avril à Paris de Sarah Halimi, une femme juive de 66 ans défenestrée par un voisin musulman.

Le 4 avril vers 04h30, Kobili T., 27 ans, habitant avec sa famille au deuxième étage d’un HLM du quartier de Belleville dans le XIe arrondissement, s’était introduit chez sa voisine du dessus. Aux cris « d’Allah Akbar », entrecoupés d’insultes et de versets du Coran, il l’avait rouée de coups sur le balcon, avant de la précipiter dans la cour.

Vivier de djihadistes

L’Autriche a jusqu’à présent été épargnée par les attentats à caractère islamiste. Le pays abrite cependant un important vivier de djihadistes en Europe rapporté à sa population (8,7 millions d’habitants).

Selon le ministère de l’Intérieur, quelque 300 candidats au jihad ont quitté ou tenté de quitter le territoire pour aller combattre en Syrie et en Irak, dont 50 ont été interpellés en route, 40 ont trouvé la mort sur place et 90 sont rentrés en Autriche. Rien n’indique que le suspect du double meurtre ait suivi un tel parcours.

Les suspects sont majoritairement d’origine tchétchène et bosniaque. En 2016, 36 condamnations ont été prononcées par des tribunaux autrichiens pour «appartenance à une organisation terroriste».

Parmi ces condamnations figure celle à 20 ans de réclusion prononcée à l’encontre de Mirsad Omerovic, dit «Ebu Tejma», un ressortissant d’origine bosniaque considéré comme la figure centrale du jihadisme en Autriche.

Vagues d’arrestations

Les autorités ont multiplié depuis 2014 les vagues d’arrestations de suspects et renforcé les moyens alloués aux forces de l’ordre. En janvier, 14 personnes soupçonnées d’être liées à l’organisation Etat islamique (EI) avaient été interpellées lors d’un vaste coup de filet à Vienne et à Graz (sud), la deuxième ville du pays.

A la même période, les autorités avaient annoncé avoir déjoué un attentat islamiste imminent sur le territoire national en arrêtant un Autrichien de 18 ans en lien avec la mouvance djihadiste, .

La chancelier social-démocrate Christian Kern, à la tête d’une coalition avec les conservateurs, a réagi mercredi en souhaitant une analyse «sans délai» de la menace extrémiste pour savoir «où des risques similaires existent et comment les combattre efficacement».

L’Autriche se prépare à des élections législatives le 15 octobre, très disputées entre les trois principaux partis en lice, social-démocrate, conservateur et extrême droite. (afp/nxp)

Faouzi Ahmed

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