Attentats de Paris : trois dirigeants de Daech tués dans une frappe de la coalition
Parmi les trois cibles se trouvent Salah Gourmat et Sammy Djedou, soupçonnés d’avoir participé à la préparation des attentats du 13 novembre 2015.
Ils étaient «de proches associés d’Abou Mohammed Al-Adnani», le « ministre des attentats de Daech» tué dans une frappe en août. Le Pentagone américain a annoncé mardi la mort de trois responsables de l’EI «directement impliqués dans des attentats extérieurs (à la Syrie) et dans le recrutement de combattants étrangers» dans un bombardement de la coalition le 4 décembre.
Parmi eux se trouvent Salah Gourmat et Sammy Djedou, qui ont «aidé à la préparation des attentats du 13 novembre 2015» à Paris aux côté d’Al-Adnani. Le troisième dirigeant du groupe tué par la coalition menée par les Etats-Unis début décembre est Walid Hamman, chargé d’organiser des attaques suicide et condamné par contumace en Belgique pour une tentative d’attentat avortée en 2015 selon l’état-major américain.
Les trois hommes, qui travaillaient ensemble «pour mettre au point des attentats en Occident», faisaient partie du réseau du cadre franco-tunisien de l’EI, Boubaker El Hakim. Il a lui aussi été tué dans une frappe de la coalition le 16 novembre.
leparisien.fr
Salah-Eddine Gourmat est français, Sammy Djedou est belge. Ces deux jeunes hommes ont été tués lors d’une opération de la coalition internationale le 4 décembre dernier en Syrie. Selon les services américains, ils ont participé à la préparation des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.
Ils n’avaient qu’une vingtaine d’années mais occupaient de hauts postes au sein de l’organisation Etat islamique (EI). Salah-Eddine Gourmat et Sammy Djedou, natifs de France et de Belgique, ont été tués le 4 décembre à Raqqa, fief syrien du groupe djihadiste, au cours d’une frappe aérienne menée par la coalition internationale. Le Pentagone, qui a annoncé leur mort dans un communiqué ce mardi, précise qu’ils étaient des « proches associés » d’Abou Mohammed el-Adnani, personnage clé de Daech responsable des attentats menés en Occident.
Si les noms de ces jeunes djihadistes ne sont pas inconnus des services antiterroristes français et belges, c’est la première fois qu’ils sont associés aux tueries du 13 novembre 2015 à Paris. D’après les services américains, ils ont participé à leur « préparation ». Gourmat et Djedou faisaient également partie du réseau de Boubaker El-Hakim, vétéran français du djihad cité comme potentiel commanditaire. Le trentenaire a lui-même été tué fin novembre par une frappe de drone. Le signe que la coalition multiplie les assassinats ciblés pour affaiblir la chaîne de commandement de Daech.
Aucun élément matériel les impliquant
Ces nouvelles révélations viennent confirmer que les attentats du 13 novembre ont été pensés et élaborés non pas par un seul individu mais de manière collégiale. A ce stade, la justice française ne dispose d’aucun élément matériel impliquant les deux jeunes hommes. Mais les derniers éléments recueillis par les renseignements laissaient entendre que Salah-Eddine Gourmat avait gravi les échelons au sein de l’EI.
Interrogé en septembre 2015 sur ses fréquentations en Syrie, Samy R., un combattant rentré en France, avait cru reconnaître le jeune homme sur un album photographique. « Je ne suis pas sûr à 100% mais son visage me dit quelque chose », avait-il confié au juge d’instruction.
La fuite de Gourmat durant son procès
Selon une source proche de l’enquête interrogée par L’Express, Salah-Eddine Gourmat est cité de manière explicite dans plusieurs autres dossiers de terrorisme, notamment celui sur le coup de filet mené en mars dernier en région parisienne. Quatre personnes dont Youssef Ettaoujar, avec qui Gourmat avait tenté de rejoindre la Syrie dès mai 2012, avaient été arrêtés, suspectés de vouloir passer à l’acte de façon imminente à Paris. Les enquêteurs se demandent si Gourmat n’était pas déjà l’instigateur, à distance, de ce projet avorté.
Comble de l’ironie, l’homme était parvenu à gagner la Syrie en mars 2014 alors qu’il était jugé pour sa première tentative de départ. Condamné à quatre ans de prison dont un ferme, il ne s’était pas présenté à l’énoncé du jugement et, profitant de sa libre comparution, s’était évaporé dans la nature. Il avait pourtant répondu présent lors de son procès, feintant la naïveté et la curiosité intellectuelle devant les juges pour justifier ses velléités de départ. « J’aurais voulu être journaliste. Il y a beaucoup de films amateurs qui passent à la télé, ce qui m’intéressait, c’était filmer la tristesse », avait-il déclaré.
Djedou, un jeune qui aimait « les Tortues Ninja »
Le nom de Sammy Djedou est en revanche surtout familier à la justice belge. Selon la RTBF, le jeune homme était parti rejoindre les djihadistes en octobre 2012, donnant des nouvelles régulières à sa mère jusqu’en août 2015. Depuis, le contact était rompu. Elevé par une catholique, il s’était converti à l’islam dès l’âge de 14 ans et se serait radicalisé au contact d’un prédicateur local qui dissimulait son prosélytisme derrière la vitrine d’une association caritative.
« Enfant, il aimait dessiner. Surtout les Tortues Ninja, j’ai encore des dessins à la maison que j’ai gardés. Il dessinait bien. Il aimait beaucoup Dragon Ball aussi », relatait en septembre 2014, désemparée, la mère de Djedou à la radio belge.