Il s’agit d’Abdel Malik Nabil Petitjean. Les enquêteurs soupçonnaient depuis mercredi qu’il puisse s’agir de cet homme de 19 ans, récemment repéré par les services antiterroristes.

Deux jours après l’attentat survenu à Saint-Étienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, plusieurs éléments sur les assaillants et leur parcours se précisent. Plusieurs zones d’ombre restent toutefois à éclaircir, notamment sur certaines décisions de justice ayant conduit à la remise en liberté de l’un des assaillants, pourtant arrêté deux fois après avoir tenté de rallier la Syrie.

• Le deuxième assaillant formellement identifié

L’identification formelle du second assaillant, défiguré lorsque la police l’a abattu, a pris du temps. Jeudi matin, son identité a finalement été confirmée: il s’agit d’Abdel Malik Nabil Petitjean. Ce nom était avancé depuis mercredi. Une carte d’identité correspondante avait été retrouvée lors d’une perquisition au domicile familial d’Adel Kermiche, le premier tueur à avoir été identifié, et une source proche de l’enquête avait précisé à l’AFP que «plusieurs éléments laissent à penser qu’il s’agit du deuxième assaillant».

Abdel Malik P., 19 ans, n’avait pas fait l’objet de condamnations et la justice ne disposait donc pas de ses empreintes ni de son ADN, ce qui retarde son identification. Toutefois, l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) a diffusé le 22 juillet une note dans laquelle elle dit avoir reçu, d’un service étranger, une information sur un individu «qui serait prêt à participer à un attentat sur le territoire national», information accompagnée de la photo d’un homme ressemblant «fortement» à Abdel Malik P.

Jeudi, le parquet de Paris a précisé que le jeune homme était fiché «S» depuis le 29 juin pour avoir tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie, selon une source proche de l’enquête. Des prélèvements ADN effectués sur sa mère ont permis son identification. Plusieurs perquisitions ont été menées dans son entourage, notamment chez sa mère à Aix-les-Bains (en Savoie) et chez un proche à Montluçon (dans l’Allier), deux villes où il a résidé avec sa famille.

• La remise en liberté d’Abdel Kermiche en question

Kermiche, 19 ans, avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dès mars 2015 pour avoir tenté de rejoindre la Syrie. Après une seconde tentative en mai 2015, il est de nouveau mis en examen et incarcéré. «Il semble qu’il se soit encore davantage radicalisé lors de ce séjour en prison», selon une source proche de l’enquête.

Le 18 mars, une juge décide de le libérer et de l’assigner à résidence sous surveillance électronique. Il avait alors assuré à la magistrate regretter ses tentatives de départ. «J’ai envie de reprendre ma vie, de revoir mes amis, de me marier», disait-il. Le parquet fait appel pour qu’il reste en détention, estimant qu’il faut «éviter toute concertation» entre Kermiche et d’autres protagonistes actuellement en Syrie. Mais la cour d’appel ne suit pas ces recommandations: il sort de prison, est assigné à résidence chez ses parents, équipé d’un bracelet électronique. Il ne peut quitter son domicile qu’entre 8h30 et 12h30 en semaine, un créneau horaire durant lequel il a perpétré, mardi, avec son complice, la prise d’otages au cours de laquelle le prêtre Jacques Hamel a été égorgé.

• Une vidéo publiée par l’EI

Le groupe djihadiste État islamique (EI) a revendiqué l’assassinat, présentant les deux assaillants comme ses «soldats». L’organisation a diffusé mercredi une vidéo dans laquelle deux hommes barbus, se présentant comme les auteurs de l’attaque, prêtent allégeance au chef du groupe djihadiste.

• D’éventuels complices recherchés

Ont-il été directement mandatés depuis la Syrie? Ont-ils agi par mimétisme, répondant aux nombreux appels au meurtre de l’EI? Ont-ils pu bénéficier de soutiens en France pour préparer leur action? Les assaillants n’avaient sur eux que trois couteaux, un pistolet inopérant et des engins explosifs factices.

Un mineur de 16 ans, né en Algérie, était toujours en garde à vue mercredi soir. Son frère fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour être parti dans la zone irako-syrienne en mars 2015 avec les papiers d’identité de Kermiche. Ce mineur ne semble pas, à ce stade, avoir de lien avec l’attaque, a précisé le ministre de l’Intérieur. Le rôle possible de son frère depuis la Syrie, quant à lui, reste à éclaircir. Les investigations ont démontré que des «proches de Kermiche ont tenté de partir dans ce pays ou sont déjà sur zone», selon une source proche de l’enquête.

le figaro

 

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