Aperçu des documentaires sur l’antisémitisme

 

Au cours de ce siècle, une énorme explosion d’antisémitisme, dont une partie est dirigée contre Israël, s’est développée. Un certain nombre de documentaires ont détaillé des aspects multiples de l’expression de cet antisémitisme. Ils ont contribué à une meilleure compréhension pour savoir qui en sont les auteurs, quelles sont leurs motivations et comment ils opèrent. Ce bref aperçu en présente les principaux.

L’une des premières productrices a été la réalisatrice américaine Gloria Greenfield. En 2008, sa compagnie, Doc Emet Productions, a diffusé : “A Case for Israel – Democracy’s Outpost.” [ » Plaidoyer pour Israël – L’avant-garde de la Démocratie]. Ce film se fondait, dans une large mesure, sur le livre Bestseller d’Alan Deshowitz : « Plaidoyer pour Israël », publié en 2003.

Le documentaire a été diffusé par un certain nombre de chaînes, en Europe, Israël et ailleurs. Il a été traduit en sept langues à partir du document original en anglais.

Geenfield a ensuite travaillé sur un second film : « Unmasked Judeophobia » [la Judéophobie démasquée], qui a été diffusé en 2011. Ce film a aussi été traduit dans une pluralité de langues.[1].

La réalisatrice australienne, Monique Schwartz, a réalisé « Beyond Paranoïa » [Au-delà de la Paranoïa]. Elle a interviewé des experts capables de décrire et analyser divers aspects de la superposition de l’anti-israélisme et de l’antisémitisme. Ce film avait pour but d’illustrer comment les nombreux motifs classiques de haine antijuive ont subi une mutation et sont, de nos jours, utilisés contre Israël.

Schwartz et son co-producteur Ben-Zion Tidhar sentaient que le film devait être choquant sur le plan visuel. Il comprend des images de la Shoah. Sa première s’est déroulée en février 2016 à la Cinémathèque de Jérusalem.

Schwartz a déclaré qu’à partir des entretiens qu’elle a menés pour ce documentaire, elle a appris beaucoup sur : « Les éléments communs à l’antisémitisme  chrétien, musulman et nazi. Je ne me rendais pas compte à quel point des éléments centraux du Nazisme coïncident avec l’idéologie de nombreux pays arabes[2]« .

Les cinéastes suédoises Bo Persson et Joanna Helander ont produit un documentaire intitulé “Watching the Moon at Night [« En Observant la Lune ne pleine nuit »]. Il explique à quel point le terrorisme et l’antisémitisme sont liés. Le film a été produit par la Société de Télévision suédoise qui a, ensuite, refusé de le programmer. Jusqu’à un certain point, il est aussi devenu un mémorial dédié à deux érudits décédés, le philosophe français André Glucksmann et l’expert dominant le champ universitaire de la recherche sur l’antisémitisme Robert Wistrich, qui sont interviewés au cours de ce film[3].

Dans un bref documentaire intitulé : “Whitewash, Antisemitism in the Labour Party” [Blanchiment, l’antisémitisme au sein du parti travailliste], David Hirsch, un sociologue français, militant de longue date contre l’antisémitisme, révèle les expressions de lqa haine des Juifs et d’Israël au sein du parti travailliste. Il s’ouvre par des séquences suivant l’actuel chef du parti, Jeremy Corbyn, faisant l’apologie des organisations terroristes du Hezbollah et du Hamas.

Corbyn dit : « Aussi, demain soir, ce sera un plaisir et un honneur d’accueillir un événement au Parlement, où nos amis du Hezbollah viendront s’exprimer. J’ai aussi invité nos amis du Hamas à venir aussi nous parler. L’idée qu’une organisation qui se consacre au bien-être du peuple palestinien et apporte la paix durable, la justice sociale et politique dans la région toute entière, puisse être stigmatisée comme organisation terroriste par le gouvernement britannique est, véritablement, une grosse, grosse erreur historique[4]« .

En 2016, le parti travailliste a mené une enquête sur l’antisémtisme dans ses propres rangs. L’enquêtrice, Shami Chakrabarti, a produit un document qui a fait la démonstration d’un manque complet de professionnalisme et de compréhension de la question qu’elle avait pour mission d’explorer. Peu de temps après, elle est devenue membre de la Chambre des Lords grâce aux recommandations de Corbyn. Dans « Blanchiment », une séquence la montre face à une question qu’on lui pose, consistant à savoir si elle savait déjà, au cours de son enquête, qu’on lui proposerait d’être anoblie. Au lieu de répondre « non », elle tente de diverses façons d’éviter de devoir répondre[5].

A l’initiative de Charles Jacobs -à l’origine, chef du David Project – le réalisateur Avi Goldwasser a tourné trois documentaires sur la haine d’Israël et l’antisémitisme dans la sphère universitaire : “Columbia Unbecoming,” [La face Indigne de Columbia][6] “North Eastern Unbecoming”[La face Indigne de l’Université du Nord-Est][7] et “Hate Spaces.”[Espaces réservés à la Haine][8]

Les documentaires en d’autres langues que l’anglais attirent moins l’attention, l’anglais étant une langue tellement dominante. En 2016, l’organisation de production Juive Néerlandaise (Joodse Omroep) a réalisé une émission TV en 3 parties sur l’antisémitisme aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en France. Il était intitulé « Le Canari dans la Mine ». Une scène montre de jeunes adeptes de Daesh défilant durant l’été 2014 avec des drapeaux de l’organisation terroriste dans un quartier musulman de La Haye, en criant : « Mort aux Juifs »[9].

En 2013, un film allemand a été tourné, qui s’intitulait : « L’Antisémitisme aujourd’hui. A quel point l’Allemagne est hostile aux Juifs ». Il démontrait clairement, même à un moment où la vague massive d’immigrés et de réfugiés de Syrie et d’Irak n’avait pas encore commencé, que l’antisémitisme en Allemagne ne provenait pas uniquement de l’extrême-droite, mais aussi des musulmans et des gauchistes. En plus, il a attiré l’attention sur l’antisémitisme provenant des courants dominants de la société allemande[10].

Un film allemand centré sur l’antisémitisme a bénéficié d’une attention internationale. Il a été créé par Joachim Schroeder et Sophie Hafner et intitulé »Elus et Exclus ». Le film révélait l’état de l’antisémitisme en Europe, au Moyen-Orient et au sein des communautés musulmanes. Il avait été commandité par la chaîne publique franco-allemande ARTE, en utilisant les services du service public audiovisuel pour l’État de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie WDR[11].

Ce dernier a accepté le film et a payé sa réalisation. ARTE, cependant, a décidé de ne pas le diffuser. Quelles que soient les raisons données, il est probable qu’au plus près de la vérité, ce documentaire expose la haine des Juifs et d’Israël provenant des milieux musulmans et gauchistes, ainsi que de l’antisémitisme de l’extrême-droite. Le plus grand quotidien allemand, Bild, – transgressant le copyright d’ARTE – a alors diffusé le film gratuitement pendant 24 heures.

La WDR a aussi diffusé le film, cependant, elle a déformé le film en l’interrompant par des commentaires, dont certains étaient parfaitement ridicules. Plus tard, le Centre Simon Wiesenthal a montré le film à Los Angeles avec des sous-titres en anglais.

Avec l’auteur Juif-Allemand Henryk Broder, Shroeder a fait un deuxième documentaire intitulé : “Eternal anti-Semite – the story of an unrequited love.” [« L’Antisémite éternel – l’histoire d’un amour sans retour »]. Il expose l’antisémitisme en Allemagne, en Suède et en France[12]. Il a été programmé pour la date de commémoration de la Nuit de Cristal en 2017.

A la fin 2017, ARTE a diffusé un court-métrage. Il traitait du harcèlement et des menaces de mort de jeunes musulmans contre un jeune garçon juif de 14 ans dans une école de Berlin. Le film s’intitulait : « Parce que tu es Juif[13]« .

Avec les nombreux incidents liés à l’antisémitisme en Europe, dont ceux où le drapeau israélien a été brûlé en Allemagne et l’attentat aux jets de bouteilles incendiaires contre la synagogue de Göteborg, au cours d’un rassemblement de jeunes juifs, il y a déjà pas mal de matériel supplémentaire pour tourner de nouveaux films au sujet de l’antisémitisme.

Par Manfred Gerstenfeld

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Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.

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[1] www.unmaskedthemovie.com/pdf/Arutz%20Sheva,%20August%2029,%202012.pdf

[2] www.israelnationalnews.com/Articles/Article.aspx/18623

[3] www.israelnationalnews.com/Articles/Article.aspx/21270; www.kinokoszyk.com/watchingthemoon/

[4] www.youtube.com/watch?v=te684rBHzOA, 0:05 – 0:35

[5] www.youtube.com/watch?v=te684rBHzOA, 5:22 – 6:08   and 27:22 – 27:37 , 29:19 – 30:16

[6] www.wikicu.com/Columbia_Unbecoming

[7] www.youtube.com/watch?v=HK0DRnbUziw

[8] www.israelnationalnews.com/Articles/Article.aspx/21222

[9] www.npo.nl/de-kanarie-in-de-kolenmijn/04-12-2016/VPWON_1261973

www.israelnationalnews.com/Articles/Article.aspx/19935

[10] www.youtube.com/watch?v=cnKXVUaQLSA

[11] www.huffingtonpost.com/entry/how-the-documentary-chosen-and-excluded-the-hate_us_5947bf51e4b0d188d028001b; www.jpost.com/Opinion/The-suppressed-Arte-antisemitism-documentary-in-historic-perspective-497683www.jpost.com/Opinion/The-German-media-and-the-demonization-of-Israel-499134; www.israelnationalnews.com/Articles/Article.aspx/20775;

[12] www.israelnationalnews.com/Articles/Article.aspx/21242

[13] www.youtube.com/watch?v=IVgotbB0M34; www.faz.net/aktuell/feuilleton/medien/die-arte-reportage-weil-du-jude-bist-15263065.html; see also www.youtube.com/watch?v=tMFYPJQDJyw

 

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Yvetro

Théodore Mommsen, un savant protestant, historien spécialiste de la Rome antique : « lorsque Israël fit son apparition sur la scène de l’Histoire mondiale, il n’était pas seul ; il avait un frère jumeau : l’antisémitisme. »
C’est sûrement vrai. Peut être pour que l’un veille sur l’autre. En tout cas, dans ce frère jumeau, où serait Israël. Vraisemblablement, dans les limbes de l’histoire. Pour la nation actuelle d’Israël, il est le facteur de cohésion, le plus important.