Les combats entre rebelles chiites zaïdites et sunnites salafistes dans le nord du Yémen ont repris mardi, la trêve annoncée par l’ONU ayant été rompue dans la nuit, selon les deux protagonistes.Lundi, l’émissaire spécial de l’ONU au Yémen, Jamal Benomar, avait annoncé un cessez-le-feu à Dammaj où une équipe du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a réussi à évacuer 23 blessés graves.
« La trêve n’a tenu que quelques heures », a déclaré à l’AFP Ali al-Bakhiti, un porte-parole des rebelles zaïdites, aussi appelés houthis en référence à leur chef Abdel Malek al-Houthi. Il a accusé les salafistes, et en particulier cheikh Yahia al-Hajouri, directeur de Dar al-Hadith, une école coranique qui forme des prédicateurs sunnites, dont des étrangers, d’avoir rompu la trêve.

« Cheikh Hajouri n’a pas pu contrôler les étrangers armés », a-t-il dit pour justifier la reprise des hostilités qui, selon lui, se poursuivaient mardi « par intermittence ».
Pour sa part, un porte-parole des salafistes, Sourour al-Wadii, a affirmé que « la trêve a été rompue au bout de deux heures », dénonçant « l’intransigeance des (rebelles) houthis, qui ont poursuivi les tirs durant la trêve, tuant un étudiant de Dar Al-Hadith ».

« Le CICR n’a évacué lundi que 23 des 200 blessés » qui, pour certains, attendaient des secours depuis plusieurs jours, a-t-il encore dit.
La porte-parole du CICR, Marie-Claire Feghali, avait indiqué lundi à l’AFP que les délégués de l’organisation avaient pu « évacuer 23 blessés parmi les cas les plus graves ». « Les blessés ont été transportés par hélicoptère vers Sanaa ».

Les combats faisaient rage depuis le 30 octobre à Dammaj, enclave tenue par des fondamentalistes sunnites dans la province de Saada, fief des rebelles d’Ansarullah (zaïdites). Ils avaient éclaté lorsque ces derniers ont lancé une attaque contre une mosquée tenue par les salafistes.

Ils accusent les extrémistes sunnites d’avoir transformé le « centre de Dammaj en véritable caserne abritant des milliers d’étrangers armés ».

Aucun bilan précis des combats dans cette zone difficile d’accès n’a pu être compilé. Dimanche, un porte-parole des salafistes à Sanaa, Mohammed al-Ghorbani, avait affirmé que 50 personnes avaient été tuées depuis le début dans les rangs des sunnites, dont « un Canadien, des Européens, trois Algériens, un Emirati et deux Indonésiens ».
« Un Français et un Russe figurent parmi les étudiants étrangers tués », a indiqué mardi à l’AFP Sourour al-Wadii, ajoutant que les rebelles d’Ansarullah, qui encerclent Dammaj, poursuivaient leurs attaques aux armes de différents calibres, prenant pour cible notamment le secteur de Dar Al-Hadith.

La région de Dammaj a été le théâtre de fréquents accrochages ces trois dernières années sur fond de tension entre sunnites salafistes et rebelles chiites.

En septembre, des heurts similaires avaient fait au moins 42 morts dans la province voisine d’Amran et dans celle d’Ibb, dans le centre du Yémen, selon des sources concordantes.
Le zaïdisme est une branche du chiisme majoritaire dans le nord du Yémen, alors qu’à l’échelle nationale, les sunnites sont prédominants.

05-11-2013/AFP

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