Quatre bateaux chinois ont brièvement pénétré lundi dans les eaux qui entourent des îles que se disputent âprement la Chine et le Japon, sur fond de menaces verbales croissantes entre les deux pays.Selon les garde-côtes japonais, les quatre navires des garde-côtes chinois sont entrés vers 10H00 du matin (01H00 GMT) dans ces eaux qui entourent les îles Senkaku contrôlées par le Japon, et revendiquées par Pékin sous le nom de Diaoyu. Ils en sont repartis un peu moins de deux heures plus tard. Cette nouvelle incursion intervient au lendemain de propos très fermes du Premier ministre de droite japonais Shinzo Abe à l’adresse des autorités chinoises.

A l’occasion d’un défilé des Forces d’auto-défense (SDF), le nom officiel de l’armée nippone, M. Abe a averti: « nous ne tolèrerons aucun changement par la force du statu quo » concernant cet archipel. « Nous devons en conséquence mener toutes sortes d’activités telles que des opérations de surveillance et de renseignement », a-t-il poursuivi devant 4.000 membres des SDF participant au défilé durant lequel un nouveau véhicule d’assaut amphibie a été présenté pour la première fois.

Les îles Senkaku sont situées à 200 km au nord-est des côtes de Taïwan, qui les revendique également, et 400 km à l’ouest de l’île d’Okinawa (sud du Japon). Outre leur position stratégique, les fonds marins environnants pourraient renfermer des hydrocarbures.

L’accroissement du nombre de navires armés dans cette région fait craindre à des experts, notamment aux Etats-Unis, un incident sérieux entre les deux puissances asiatiques. Tokyo dénonce régulièrement le « comportement dangereux » de la Chine et s’inquiète de la montée en puissance maritime de son grand voisin.

Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2012, M. Abe n’a jamais eu de sommet formel avec les dirigeants chinois. L’escalade verbale est encore montée d’un cran le week-end dernier: alors que Tokyo faisait décoller des chasseurs pour contrer quatre appareils chinois qui survolaient les eaux internationales proche de l’archipel japonais d’Okinawa, Shinzo Abe s’est montré menaçant dans un entretien samedi avec le Wall Street Journal. « Certains craignent que la Chine n’essaie de changer le statu quo par la force plutôt que par la voie du droit. Mais si la Chine choisit de s’engager sur ce chemin, alors elle ne pourra pas s’en sortir de façon pacifique », a-t-il averti.

Le même jour Pékin avait été tout aussi direct: une quelconque action hostile dans les airs contre des avions chinois constituerait « un acte de guerre ». « Nous devrions prendre des contre-mesures fermes et toutes les conséquences seraient supportées par la partie responsable de la provocation », en clair le Japon, a averti le ministère de la Défense.

C’est dans ce contexte surchauffé que le Japon va entamer dans trois jours de très importantes manoeuvres aéro-navales pour renforcer, et probablement montrer à ses voisins chinois, sa capacité à défendre ses îles. Du 1er au 18 novembre, 34.000 hommes, des destroyers et des avions de chasse doivent participer à ces manoeuvres, parfois à tir réel, qui comprendront également des exercices de débarquement sur l’atoll inhabité d’Okidaitojima, à 400 km au sud-est de la principale île méridionale d’Okinawa, a précisé un porte-parole du ministère de la Défense.

Depuis son retour au pouvoir et fort du soutien appuyé de Washington aux thèses japonaises, le « faucon » Shinzo Abe a multiplié les signes qui ne trompent pas sur sa détermination. Dès janvier, son gouvernement approuvait un budget militaire de 52 milliards de dollars pour 2013-2014 (38,7 mds EUR), en hausse pour la première fois depuis onze ans.

Parallèlement, Tokyo a annoncé son intention de constituer en trois ans une force spéciale de 600 hommes et 12 navires pour surveiller et protéger l’archipel des Senkaku. Et début juillet, le quotidien économique japonais Nikkei faisait état d’un projet de Tokyo de lancer neuf satellites sur cinq ans pour surveiller les océans.

Lors d’une visite à Tokyo début octobre, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son collègue à la défense Chuck Hagel ont réaffirmé que le traité d’alliance américano-japonais couvrait bien les Senkaku, même si in fine Washington se garde bien de se prononcer sur le fond de la querelle territoriale.

28-10-2013/AFP

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