Jean-Marie et Marine Le Pen ont fait feu sur Nicolas Sarkozy au premier jour d’une convention présidentielle du Front national à Lille, pour répondre à la stratégie de droitisation du chef de l’Etat et à sa volonté de se présenter comme le candidat du peuple.

La patronne du parti d’extrême droite ne cesse de le répéter: elle ne se fait aucun souci devant l’entrée en campagne du chef de l’Etat.

Selon elle, Nicolas Sarkozy est même en train de commettre « une erreur majeure » en se lançant dans la course sous les habits du candidat du peuple contre la « caste » ou le « système », des mots qu’il lui a clairement empruntés.

Reste qu’à l’exception de l’institut Harris Interactive, qui lui donne 20% des intentions de vote, à seulement quatre points de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen voit en ce moment l’écart se creuser chez les six autres sondeurs, avec une fourchette allant de 7 à 11 points.

Pas d’inquiétude, assure-t-on au FN, mais beaucoup de précautions et de soin pour fustiger les « postures » sarkoziennes dès l’ouverture de cette convention présidentielle, à laquelle les journalistes de Mediapart, sanctionnés par Marine Le Pen car le site ne lui a pas accordé d’interview, n’ont pas eu accès.

« Le président des riches, le petit président des gros, le président bling-bling, le président du Fouquet’s (…) devient ou deviendrait soudainement le président du peuple », a lancé Marine Le Pen lors d’une première intervention devant la presse.

« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis me direz-vous… Je dirais plutôt qu’il n’y a que les imbéciles pour croire à ce grossier tour de passe-passe », a-t-elle ajouté.

« J’attends avec impatience qu’il revienne sur ses thématiques », a-t-elle poursuivi, citant l’immigration, l’identité nationale, les valeurs etc… « Je remercie M. (Patrick) Buisson », l’un des conseillers du chef de l’Etat qui vient de l’extrême droite, « on pourrait même penser qu’on est complice », a-t-elle ironisé.

Très présent tout au long de la journée avec deux discours, le président d’honneur du parti, Jean-Marie Le Pen, y est allé de sa petite phrase, toujours sur un ton polémique. Sarkozy et sa nouvelle offensive? « C’est un petit peu comme la pute qui devient chaisière à l’Eglise. Si elle garde son maquillage, elle ne trompe personne », a-t-il lancé en riant devant quelques journalistes.

De son côté, Marine Le Pen semble vouloir mener une nouvelle offensive contre la viande halal. Elle a annoncé son intention d’engager une procédure judiciaire pour « tromperie sur la marchandise », en affirmant que « l’ensemble de la viande qui est distribuée en Ile-de-France, à l’insu du consommateur, est exclusivement de la viande halal ».

Marine Le Pen a réfuté l’idée de vouloir lancer une polémique pour redynamiser sa campagne à deux mois du scrutin. « C’est une manière de montrer aux Français qu’ils sont méprisés dans leur propre pays », a-t-elle déclaré.

Dans le centre de Lille, entre 330 et 500 personnes ont manifesté à l’appel d’un « collectif antifasciste » pour dénoncer la « propagande nauséabonde » (du FN). Ce qui n’a pas ému Jean-Marie Le Pen. Le président d’honneur du parti a même terminé son second discours en citant « un poème de Robert Brasillach », l’écrivain collaborationniste fusillé à la fin de la Seconde guerre mondiale pour « intelligence avec l’ennemi ».

« Est-ce que le fait d’être condamné empêche d’être poète? », s’est-il ensuite défendu devant des journalistes, avant de réciter, de mémoire, un long passage du « Testament d’un condamné », toujours de Brasillach, puis d’entonner l’Internationale.

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