MARSEILLE, 13 juillet 2010 (AFP)

Zvi Ammar (à gauche), participait l’an dernier, au traditionnel dîner du Crif, aux côtés de son ancien président, Isidore Aragones (milieu), et du procureur de Marseille, Jacques Dallest.

Le président du Consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar, a été mis en examen lundi « pour modification d’une scène de crime », a-t-on appris mardi auprès du parquet de Marseille.

Cette mise en examen intervient dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat en novembre 2007 à Marseille d’Olivier Plançon, un directeur commercial exerçant à Monaco, sur un parking situé devant la société de M. Ammar.

Olivier Plançon, directeur commercial pour la société Mercure International of Monaco, sortait d’un rendez-vous chez International Sport Fashion (ISF), la société de M. Ammar, lorsqu’il a été tué par balle par deux hommes à moto qui ont immédiatement pris la fuite.

« M. Plançon était un commercial du plus gros fournisseur de M. Ammar, basé à Monaco, qui a une sorte de monopole sur les chaussures de sport de second choix », a expliqué à l’AFP l’avocat de M. Ammar, Me Gérard Bismuth. Après la fusillade, des témoins avaient vu deux hommes, dont M. Ammar, extraire des sacs ou cartons de la voiture d’Olivier Plançon qui gisait à terre, pour les emporter dans les bureaux d’ISF.

« Mon client n’a jamais nié avoir, à la demande du passager de la victime, fait entrer ces sacs mais il a toujours contesté avoir voulu les dissimuler », a expliqué Me Bismuth, selon qui ils contenaient des « échantillons et des documents ».

Les enquêteurs soupçonnent M. Ammar « d’avoir donné une grosse somme en espèces à son fournisseur et de l’avoir retirée de la voiture, mais aucun élément matériel ne le démontre », a ajouté Me Bismuth, soulignant que son client n’a pas été mis en examen pour blanchiment.

Dans les sacs, les enquêteurs n’avaient pas trouvé d’argent mais des échantillons de chaussures et une enveloppe avec des traites d’ISF et un décompte de 346.360 euros sur un carton.

Le passager d’Olivier Plançon et l’un des frères de M. Ammar, présent le soir du meurtre, ont également été mis en examen pour « modification d’une scène de crime », a précisé Me Bismuth, avant de s’étonner que l’on ait envoyé les policiers (à son client, ndlr) au petit matin pour le mettre en examen ». « Il a pignon sur rue, il a des biens immobiliers, des affaires. On aurait pu tout simplement lui envoyer une convocation », a-t-il souligné.

L’avocat a demandé que M. Ammar « soit interrogé ultérieurement pour pouvoir consulter le dossier. Il n’y a aucune urgence car il n’y a aucun élément nouveau dans ce dossier, où il a été entendu, il y a trois ans ».

COMPLEMENT D’INFORMATION

« Personne n’est intouchable à Marseille », a martelé hier, le procureur de la République, Jacques Dallest, quelques heures après l’interpellation, à son domicile, du président du consistoire israélite, Zvi Ammar. Homme d’affaires et personnalité influente, Zvi Ammar a dû patienter une bonne demi-journée dans les geôles du palais de justice avant d’être présenté au juge Fontaine, en charge de l’épineux dossier Plançon. D’où il allait ressortir libre, en début de soirée, mais mis en examen pour « modification d’une scène de crime » et placé sous contrôle judiciaire.

Le 8 novembre 2007, Olivier Plançon, cadre commercial d’une société monégasque d’équipements sportifs, était abattu dans le quartier des Arnavaux (14e), devant les locaux d’International Sport Fashion (ISF), société dirigée par Zvi Ammar. Alors que l’enquête part sur un « banal » vol à main armée, il apparaît rapidement que la victime se livrait régulièrement à des transferts d’argent liquide entre Marseille et Monaco. Ce jour-là, les braqueurs auraient convoité la somme non négligeable de… 346 360 €. Le nom du président du consistoire apparaît très vite dans la procédure. Des témoins affirment l’avoir vu retirer des sacs du véhicule de la victime. Des faits révélés par l’hebdomadaire Le Point qui avait valu au magazine une poursuite en diffamation, en septembre dernier, puis une relaxe.

Mais hier, l’affaire a pris une autre tournure avec l’interpellation, au saut du lit, de Zvi Ammar, de son frère Yvon, ainsi que de Simon Roques, le passager du véhicule dans lequel était abattu Olivier Plançon. Si une enquête a été ouverte l’an passé pour « abus de biens sociaux et blanchiment en bande organisée », le président du consistoire israélite a uniquement été mis en examen pour « modification d’une scène de crime ». « Oui, j’ai pris un carton, reconnaissait-il, hier au téléphone. Mais c’est à la demande de M.Roques. Il hurlait que les assassins allaient revenir et qu’il fallait l’aider à cacher ces documents qui ne m’appartiennent pas ».

Entendu deux fois par la PJ, Zvi Ammar s’est dit « choqué » par la méthode du juge. « Il n’y avait aucune raison de lancer un mandat d’amener à l’encontre de cette personnalité imminente, déplore son conseil, Me Bismuth. C’est inadmissible. Si le juge l’avait convoqué, il y serait allé. Il y a une mesure d’humiliation dans cette affaire ».

Laetitia SARIROGLO – La Provençe.com

NDLR – Nous espérons que M. Zvi Ammar sera blanchit de cette affaire. Pour nous il est présumé innocent. Zvi Ammar est un militant de longue date de la cause communautaire et d’Israël.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires