Israël pourrait prochainement légiférer sur d’importantes réformes électorales.

Le Comité législatif de la Knesset a approuvé dimanche le relèvement du seuil électoral de 2 à 4%, un taux qui équivaut à au moins trois sièges de députés.Cette réforme a suscité une critique véhémente des petits partis, qui la dénoncent comme anti-démocratique. Selon le système électoral israélien, toutes les voix données à un parti qui n’atteint pas le seuil d’éligibilité, sont perdues, en ce sens que le parti vers qui les vois se sont portées, n’obtient aucun député. La mesure cherche en revanche à limiter une trop forte explosion du Parlement en une multitude de petits partis difficiles à concilier.

La proposition fait partie d’un projet de loi plus large qui a été introduit en mai par le député David Rotem (Israel Beitenou). Le Comité législatif a déjà adopté d’autres réformes électorales, comme le plafonnement du nombre de ministres à 19 et la limite des motions de censure à une fois par mois.

Le débat sur la clause du seuil d’éligibilité a duré plusieurs heures. Le vote, très serré, s’est terminé sur le score de 7 voix pour et 6 contre. La proposition devrait être discutée en séance plénière pour une première lecture, avec les autres réformes électorales, plus tard cette semaine.

Si le seuil d’éligibilité aux élections de janvier 2013 avait été de 4%, seuls huit partis au lieu de douze seraient entrés à la Knesset.

Le député du parti arabe Balad, Jamal Zahalke, a estimé que la loi « détruirait l’indépendance de la représentation arabe à la Knesset ». Trois partis dits arabes ou judéo-arabes disposent actuellement de députés à la Knesset. Pour passer le seuil de 4%, il leur faudrait sans doute faire alliance. Dov Khanin, leader du parti judéo-arabe Hadash a également critiqué le mouvement. Uri Maklev, du parti ultra-orthodoxe Yaadout Hatorah (Judaïsme unifié de la Torah), a lui aussi fustigé la décision, la qualifiant de plan mis en avant par Yesh Atid (le parti de Yaïr Lapid) contre les “minorités”. Il a jugé que la loi était une “hypocrisie de la part des grands partis établis”.

Selon Avraham Diskin, politologue à l’Université hébraïque de Jérusalem interrogé sur la chaîne israélienne Aroutz 2, « relever le seuil d’éligibilité pousse les électeurs à voter stratégiquement pour des blocs.” Avant d’ajouter : “dans une telle société déchirée, je ne veux pas exclure les partis ultra-orthodoxes et arabes ».

En revanche Gideon Rahat, de l’Institut israélien pour la Démocratie, soutient le relèvement du seuil, mais seulement progressivement. Dans un contexte d’extrême éparpillement politique avec une douzaine de partis au Parlement et une trentaine de partis à chaque élection, les partisans de la réforme cherchent, eux, à donner plus d’unité et d’efficacité aux pouvoirs législatif et exécutif.

29-07-2013/ I 24 News Article original

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