« Les frappes aériennes menées par la coalition internationale nous soulagent, mais la solution est de fournir des armes sur le terrain pour permettre à nos combattants de résister », a déclaré lors d’une conférence de presse Khaled Issa, représentant en France du Parti de l’union démocratique (PYD).
Il a accusé la Turquie, dont le président doit rencontrer vendredi à Paris son homologue français François Hollande, « d’empêcher une aide directe à la résistance » et d’appuyer en sous-main l’organisation de l’Etat islamique (EI), qui assiègent la ville, devenue le symbole de la résistance contre les jihadistes.
« Nous comptons sur la sagesse du président Hollande pour convaincre M. Erdogan de rompre ses relations avec les terroristes (de l’EI) et de ne pas empêcher une aide directe à la résistance », a dit M. Issa. Il a également demandé à la France de faire pression sur le président turc afin de lui arracher « l’autorisation, qu’il avait promise, d’établir un corridor » entre les régions tenues par les Kurdes syriens dans l’est du pays et Kobané, à travers le terrritoire turc, « afin d’acheminer directement des renforts ».
Environ 80 véhicules blindés et de transport d’armes lourdes ont franchi la frontière kurdo-irako-turque, pour progresser vers Kobané.
Les combattants de la branche armée du PYD repoussent depuis un mois et demi les assauts des jihadistes à Kobané. La Turquie, qui qualifie le PYD d’organisation « terroriste » en raison de ses liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, indépendantistes kurdes turcs), a finalement annoncé la semaine dernière, sous pression américaine, qu’elle autorisait un petit nombre de combattants kurdes irakiens à traverser son territoire pour rejoindre Kobané.
Ankara a en effet au cours des dernières années amélioré ses relations avec les autorités régionales au Kurdistan irakien, qui contrôlent ces peshmergas. Une cinquantaine de combattants kurdes irakiens sont arrivés mercredi en Turquie, d’où ils doivent rejoindre l’enclave de Kobané.
AFP.