Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi qu’il souhaitait se rendre dans la bande de Gaza gouvernée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, soulignant que la diplomatie turque examinait les possibilités d’organiser une telle visite.
« Si les conditions le permettent, je pense à visiter Gaza », a déclaré M. Erdogan à des journalistes. « Le ministère (turc) des Affaires étrangères va y travailler. Je souhaite faire une telle visite, en fonction du résultat » des contacts du ministère.

M. Erdogan a précisé qu’il souhaiterait entrer dans l’enclave palestinienne à la suite d’une visite en Egypte dont la date reste à déterminer.

Nous saluons cette visite de M. Erdogan, historique si elle a lieu, qui démontre l’intérêt de la Turquie pour le soutien à la cause palestinienne et constitue un soutien politique et moral pour briser le siège politique imposé à Gaza » par Israël, a déclaré Ismaïl Radwane, un dirigeant du Hamas à Gaza.

« Cette visite encouragera les dirigeants arabes et musulmans à briser le siège et visiter la bande de Gaza », a-t-il dit à l’AFP, alors que M. Erdogan a plusieurs fois appelé Israël à lever « le blocus inhumain et illégal » de Gaza.

Le ministère israélien des Affaires étrangères s’est refusé à tout commentaire, affirmant qu’il s’agissait d’une affaire entre l’Egypte, qui a une frontière avec la bande de Gaza, et la Turquie.

Cette visite risque néanmoins d’attiser les tensions entre la Turquie et Israël, qui considère le Hamas comme une « organisation terroriste » et a déjà réagi avec irritation à de précédents contacts d’Ankara avec le Hamas.

Les relations entre les deux pays, alliés stratégiques dans les années 1990, se sont dégradées surtout après l’arraisonnement par la marine israélienne le 31 mai 2010 d’une flottille de militants propalestiniens tentant de briser le blocus de Gaza, qui s’était soldé par la mort de neuf Turcs.

La Turquie exige comme préalable à toute restauration des relations des excuses d’Israël pour l’abordage meurtrier, mais ce pays s’y refuse jusqu’à présent.

Mardi, l’ambassadeur Özdem Sanberk, membre de la commission d’enquête de l’ONU sur cet abordage, a cependant exprimé l’espoir que la situation puisse se débloquer d’içi fin juillet. « Je serais surpris qu’il n’y ait pas d’excuses alors qu’il y a des deux côtés la volonté politique de résoudre cette crise ».

Le gouvernement islamo-conservateur turc estime par ailleurs inconcevable une solution pacifique au conflit israélo-palestinien si le Hamas en est exclu. M. Erdogan, qui s’est acquis un statut de héros dans les populations arabes par ses fréquentes diatribes contre Israël, considère le Hamas comme un groupe de « combattants de la liberté qui luttent pour défendre leur terre ».

Les relations turco-israéliennes avaient commencé à se détériorer après l’offensive israélienne dans Gaza en décembre 2008-janvier 2009 pour mettre fin aux tirs de roquettes à partir de Gaza. 1.440 Palestiniens, en majorité des civils, y avaient péri, ainsi que 13 Israéliens, des militaires pour la plupart, selon des sources médicales.

ANKARA, 19 juil 2011 (AFP)

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