Le fils du chef de l’Etat, Jean Sarkozy, probable futur président de l’établissement public de La Défense, a défendu mardi sa légitimité à exercer cette fonction, avec le soutien de son père et de François Fillon, tandis que les critiques fusaient à gauche et que le malaise gagnait la droite.

« Tout ce qui donne en pâture une personne, sans fondement, de façon excessive, ce n’est jamais bien », s’est insurgé le président Nicolas Sarkozy, en marge d’un discours sur la réforme du lycée.

L’arrivée annoncée de Jean Sarkozy à la présidence du quartier d’affaires des Hauts-de-Seine, vitrine économique de la France, à seulement 23 ans, suscite depuis plusieurs jours une vague de protestation dans l’opposition, et des critiques ironiques dans la presse internationale.

Face au tollé, le jeune conseiller général est sorti du bois, mardi dans un entretien à Métro et dans la soirée à France 3 pour justifier la légitimité de sa candidature en précisant qu’il entendait aller jusqu’au bout.

Les élus sarkozystes, notamment des Hauts-de-Seine et plusieurs membres du gouvernement, sont montés de leur côté au créneau pour le défendre jusque dans l’hémicycle de l’Assemblée.

Venu à la rescousse, le Premier ministre François Fillon a estimé qu’il n’y avait « pas lieu de faire une polémique ». Mais le malaise a gagné les députés UMP qui ont applaudi les critiques exprimées à haute voix par l’un des leurs, Pierre Cardo, lors d’une réunion à huis clos, avant d’être rappelé à l’ordre par leur chef de file, Jean-François Copé.

De son côté le chef de file des sénateurs UMP, Gérard Longuet, a fait part de la préférence de son groupe pour le maintien de Patrick Devedjian à la tête de l’Epad jusqu’au terme de son mandat (en 2011).

Dans son discours sur les lycées, le chef de l’Etat s’était indirectement immiscé dans le débat en expliquant que leur création en 1802 avait signifié « la fin des privilèges de la naissance ».

« Cela voulait dire: désormais, ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né, c’est d’avoir travaillé dur et d’avoir fait la preuve par ses études de sa valeur », a-t-il dit.

« Je ne demande aucun droit supplémentaire, mais je n’en demande pas moins non plus », a plaidé son fils dans une interview à Metro, en rejetant les critiques sur sa jeunesse, son manque d’expérience et sur le passe-droit que lui confèrerait son patronyme.

Le fait de s’appeler Sarkozy « rend les choses plus difficiles, comme le prouvent les violentes attaques personnelles dont j’ai fait l’objet depuis le début », a-t-il dit, justifiant sa rapide ascension par « sa passion » de la politique. Il assure avoir informé son père et ses proches après avoir pris sa décision.

« Jean Sarkozy a été élu, d’abord, par les électeurs des Hauts-de-Seine, et ensuite par ses pairs, pour devenir le chef de la majorité du conseil général des Hauts-de-Seine. Et maintenant, il est désigné (par cette collectivité) pour prendre la présidence de l’Epad », a insisté François Fillon, ajoutant: « c’est une élection ».

Mais le PS ne l’entend pas de cette oreille. Les secrétaires nationaux Marianne Louis (politique de la ville) et André Laignel (Aménagement du territoire) ont demandé à Nicolas Sarkozy et à l’UMP « d’abandonner ce projet funeste qui fait déjà de la France la risée des démocraties ».

La première secrétaire Martine Aubry a dénoncé « la poursuite de la reprise en main par l’UMP de la région Ile-de-France » et son prédécesseur François Hollande a exprimé sa tristesse de voir le monde regarder la France « avec dérision, avec amusement et avec sarcasme ».

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