Une inexistence légale contredite par l’usage.Première dame »: si la Constitution française n’accorde aucun statut au conjoint du président de la République, qu’il ou qu’elle soit légalement marié l’expression, la « Première dame » est pourtant citée ad nauseam par tous les médias au sujet du vaudeville mettant en scène le président français François Hollande, sa compagne Valérie Trierweiler et sa maîtresse cachée, l’actrice Julie Gayet.

En matière de protocole, rien n’est prévu non plus pour elle. Une seule mention est faite à l’existence des épouses des présidents dans l’arsenal législatif: il est prévu qu’une fois devenues veuves elles touchent une pension de reversion, comme c’est le cas pour de nombreuses professions.

Cette inexistence légale, cependant, est contredite par l’usage: la compagne du président dispose d’un bureau et d’un secrétariat à l’Elysée, officiellement pour répondre au courrier qu’elle peut y recevoir des citoyens, et dont les frais sont pris en charge sur le budget de la présidence. Elle dispose aussi d’un garde du corps.

Le « coût » d’un conjoint du président a fait l’objet de plusieurs polémiques ces dernières années.

En 2003, Le Canard Enchaîné évoquait la somme de 100.000 euros pour un voyage au Vatican de Bernadette Chirac, accompagnée de nombreux membres du cabinet de l’Elysée et de Matignon mais sans le chef de l’Etat. Acrobatie protocolaire classique: il s’agissait en fait, juridiquement, d’une visite officielle du Premier ministre.

En 2006, le député socialiste René Dosière avait également alerté sur le fait que Bernadette Chirac puisse disposer sans contrôle des voitures et des chauffeurs de l’Elysée. Un an plus tard, il s’était interrogé sur le fait que Cécilia, encore à l’époque épouse de Nicolas Sarkozy, ait pu régler des dépenses avec une carte de crédit de la présidence.

Selon une enquête récente du magazine VSD, Valérie Trierweiler coûterait 19.742 euros par mois à l’Etat, loin derrière les 60.000 euros par mois dépensés par Carla Bruni-Sarkozy et les 80.000 euros dépensés par Bernadette Chirac.

Lorsque le président se rend en visite officielle à l’étranger, c’est encore sur le budget de l’Elysée que voyage éventuellement sa conjointe, au même titre que les invités de marque qu’il souhaite emmener avec lui.


Valérie Trierweiler, en octobre 2013. En France, le statut de « Première Dame » n’existe pas. AFP/FRED DUFOUR

La situation inédite de Valérie Trierweiler, non mariée légalement à François Hollande, a en outre pu poser des problèmes à certains Etats à cheval sur une morale rigoriste.

Il n’était ainsi pas prévu qu’elle accompagne le président français lors de sa visite au Vatican le 24 janvier. Mais les secondes épouses de chefs d’Etats ou de gouvernement divorcés ne sont pas non plus admises par le Saint-Siège.

Pour sortir de l’ambiguïté, certains prônent l’adoption d’un statut de la « Première dame » définissant très précisément sa fonction, sa place et le budget dont elle pourrait disposer.

D’autres au contraire prônent une séparation stricte entre la vie publique et la vie privée du chef de l’Etat, comme c’est le cas dans de nombreux pays occidentaux. Ils y voient en outre un gage de modernité dans une société où les divorces et les unions libres se sont multipliés, et où les compagnes ou compagnons de personnalités politiques n’entendent pas faire une croix sur leur propre carrière professionnelle.

« Il n’y a pas de première dame en France. Ce sont des pratiques surannées, désuètes, et qui devraient être bannies », a ainsi glissé mardi le patron des sénateurs socialistes, François Rebsamen, proche de François Hollande. Son homologue écologiste à l’Assemblée, François de Rugy, souhaite quant à lui qu’il n’y ait même plus de « place réservée dans les manifestations officielles ». Quant au patron de l’UMP, Jean-François Copé, il n’a « jamais été favorable » à la création d’un statut de première dame.

René Dosière, lui aussi, estime auprès qu’il faudrait « supprimer la notion de première dame ». Le conjoint « doit rester dans l’ombre, vivre sa vie comme il l’entend », estime le député (PS) de l’Aisne. « C’est la voie qui est susceptible de répondre à toutes les situations ultérieures. Mais ça implique quand même que les candidats, les responsables politiques arrêtent de mettre leur vie privée au premier plan ».

François Hollande avait lui-même une opinion sur le sujet: « On n’élit pas une famille », avait-il dit un jour. C’était en 2012, avant son élection.

OLJ Article original

TAGS: Hollande Gayet Gai Paris Trierweiller France Politique

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Marguerite

« En France, la « Première dame », ça n’existe pas »

… mais ça coûte plus d’un million euros de frais sur le budget de l’Elysée (plus ses voyages, vacances, restauration, habits de gala et frais de coiffeur) ….