La cérémonie en hommage aux 13 victimes de la fusillade de la base militaire de Fort Hood (Texas, sud), dont le mobile reste flou, se tiendra mardi, en présence du président américain Barack Obama, a annoncé la Maison Blanche samedi.
« Mardi, le président et la première dame se rendront à Fort Hood, Texas, pour la cérémonie en hommage » aux victimes, ont assuré les services de la présidence américaine dans un communiqué.
Parmi les morts, dont l’identité a été révélée samedi, figurent dix hommes et trois femmes, dont une future maman de 21 ans, Francheska Velez. La plus jeune victime, Aaron Nemelka, avait 19 ans.
Le président américain Barack Obama lors d’un discours sur la fusillade au Texas, le 5 novembre 2009 à Washington
« Je suis en colère », a déclaré à l’AFP Ryan Hill, un soldat venu avec sa fille de 3 ans déposer des fleurs devant l’entrée de la base. « Je ne comprends pas comment on peut faire ça ».
Certains des 28 blessés de la fusillade commençaient à rentrer chez eux. « Des dix patients qui ont été admis (dans cet hôpital), quatre sont sortis, l’un d’entre eux devrait sortir aujourd’hui », mais deux blessés étaient toujours aux soins intensifs, a déclaré lors d’une conférence de presse samedi W. Roy Smythe, chef du service de chirurgie de l’hôpital Scott and White, à Temple (Texas).
« Il est possible que certains (des blessés) aient des séquelles physiques à vie, et la plupart d’entre eux auront des séquelles psychologiques à vie », a-t-il estimé.
« La fusillade de jeudi a été l’une des plus dévastatrices jamais perpétrée sur une base militaire américaine », a déclaré le président Obama dans son allocution radiodiffusée hebdomadaire samedi. « Et cependant, même si nous y avons vu le pire de la nature humaine, nous y avons vu aussi le meilleur de l’Amérique », a-t-il ajouté.
Samedi, les médias diffusaient la photo de Kimberley Munley, 34 ans, la policière dont l’intervention décisive a permis d’interrompre la fusillade. En entendant les coups de feu, la jeune femme s’est précipitée sur les lieux et a fait feu sur le militaire, qui s’est écroulé à terre.
Photo non datée de la policière Kimberley Munley (ici avec un chanteur de country) qui a permis de stopper la fusillade sur la base de Fort Hood.
Elle a été grièvement blessée lors de la confrontation.
Les enquêteurs restaient très prudents sur les motifs qui ont poussé jeudi Nadil Malik Hasan, 39 ans, psychiatre militaire pour les soldats revenus traumatisés d’Irak et d’Afghanistan, à ouvrir le feu à plus de cent reprises jeudi, tuant 12 militaires et un civil.
Citoyen américain musulman d’origine palestinienne, il a selon des témoins crié « Allah Akbar » (Dieu est grand en arabe) en ouvrant le feu, mais le président Obama a recommandé vendredi de ne pas tirer « de conclusions hâtives ».
Difficile de savoir en effet quel rôle a joué dans son geste le poids de son métier et son prochain déploiement sur le terrain apparemment contre son gré.
Selon des médias américains samedi, une première analyse de son ordinateur n’a montré aucune relation directe avec des groupes islamistes. L’armée et la police fédérale n’ont cependant pas abandonné la piste terroriste.
Veillée pour les victimes d’une fusillade, le 6 novembre 2009 sur la base américaine de Fort Hood
A la mosquée qu’il fréquentait à Washington, on le décrivait comme un homme « calme, sociable et affable ».
Nadil Malik Hasan était dans un état stationnaire samedi après avoir été transporté dans un hôpital militaire.
Les corps des 13 morts originaires des quatre coins des Etats-Unis ont été transportés sur la base de Dover (Delaware, est) qui accueille les dépouilles des soldats tombés en Irak et en Afghanistan.
Selon Brady campaign, la plus grande association américaine qui milite contre la vente libre des armes, les deux armes de poing utilisées par le militaire sont appelées « tueuses de flic », car leurs munitions sont conçues pour transpercer un gilet pare-balles.