Syrie : 30 morts dans des combats entre armée et djihadistes à Deir ez-Zor

Le groupe djihadiste Etat islamique a lancé une offensive majeure samedi contre les secteurs prorégime de la ville syrienne assiégée, dans l’est du pays.

Un soldat de l’armée syrienne dans la partie de Deir ez-Zor contrôlée par les forces gouvernementales le 12 novembre 2016.
Un soldat de l’armée syrienne dans la partie de Deir ez-Zor contrôlée par les forces gouvernementales le 12 novembre 2016. AYHAM AL-MOHAMMAD / AFP
Plus de trente soldats syriens et combattants de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) ont été tués samedi 14 janvier dans des combats déclenchés par une offensive majeure de l’EI contre la ville syrienne de Deir ez-Zor. La province du même nom, frontalière de l’Irak, est la seule de Syrie quasi totalement aux mains de l’EI.

Au moins 12 soldats et 20 djihadistes ont péri dans les violents affrontements qui se poursuivaient dans l’après-midi, dans cette ville de l’est du pays en guerre, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

L’EI, qui contrôle 60 % de la ville, a lancé le matin son offensive pour s’emparer des secteurs aux mains du régime, selon l’OSDH. « Il s’agit de l’offensive la plus importante lancée par l’EI depuis qu’il s’est emparé de larges secteurs de Deir ez-Zor » en 2014, a expliqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Le groupe djihadiste contrôle la majeure partie de la province de Deir ez-Zor et s’est emparé en 2014 de larges pans de la ville. Depuis janvier 2015, il assiège le secteur gouvernemental de la ville, situé dans l’ouest, et où habitent encore 100 000 personnes selon l’Organisation des Nations unies.

Kamikazes contre raids aériens

L’agence de presse officielle SANA et une source militaire syrienne ont confirmé l’assaut. L’Observatoire et SANA ont fait en outre état de deux civils tués par des tirs d’obus contre les secteurs gouvernementaux de la ville.

Au cours de leur assaut, les djihadistes ont lancé des kamikazes contre les troupes du régime, a précisé M. Abdel Rahmane. En riposte, « l’aviation du régime et celle de ses alliés ont lancé des raids sur les positions djihadistes dans la ville ». Alliée indéfectible du régime de Bachar Al-Assad, la Russie aide militairement l’armée syrienne en menant surtout des raids aériens.

« Daech [acronyme en arabe de l’EI] masse ses forces pour percer les lignes gouvernementales », a expliqué à l’Agence France-Presse une source militaire syrienne. L’objectif des djihadistes est de couper la route entre l’aéroport et la ville, mais une contre-attaque de l’armée les en a empêchés, a-t-elle ajouté. « Les avions ont bombardé les lignes de ravitaillement de Daech notamment autour de l’aéroport. »

Malgré ses défaites depuis 2015, l’EI domine l’est de la Syrie, avec Deir ez-Zor, la majeure partie de la province de Rakka (nord), et une présence dans les régions d’Alep, entre autres dans la ville d’Al-Bab, de Hama, de Damas, Homs et dans le sud du pays.

Trêve fragile

L’EI est exclu de l’accord de trêve entré en vigueur le 30 décembre entre les rebelles syriens et le régime de Bachar Al-Assad, accord parrainé par la Russie et la Turquie, qui soutient les rebelles. Un autre groupe djihadiste, Fatah Al-Cham, en est également exclu.

Sur un autre front de la guerre en Syrie, les raids aériens se sont multipliés, dans la province d’Idlib (nord-ouest) contrôlée par des rebelles, faisant huit morts, dont des civils, et fragilisant la trêve, selon l’OSDH. Plusieurs puissants groupes rebelles sont alliés à Fatah al-Cham, ce qui complique l’application de l’accord.

Les raids aériens et les tirs d’artillerie ont également touché des régions sous contrôle rebelle dans les provinces d’Alep (nord) et de Hama (centre), selon l’OSDH. Les violences ont baissé d’intensité après le début de l’application de la trêve, mais elles n’ont pas cessé. Chaque partie accuse l’autre de violations, mais aucune d’entre elles ni les parrains n’ont été jusqu’à proclamer l’échec du cessez-le-feu.

Cette trêve doit ouvrir la voie à des négociations entre les rebelles et le régime prévues le 23 janvier au Kazakhstan pour tenter de trouver une solution au conflit qui a fait plus de 310 000 morts en près de six ans. L’opposition syrienne en exil a dit soutenir ces négociations.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | • Mis à jour le
Source : lemonde.fr/syrie

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