Deportes amaigris par la malnutrition et les mauvais traitements dans la barraque 56 du camp de concentration de Buchenwald (au "Petit Camp"), Allemagne, photo prise par le soldat H. Miller le 16 avril 1945 au moment de la liberation du camp par les Allies (sur la couchette du milieu, le 7e a partir de la gauche, tout au fond, est Elie Wiesel), --- Inmates of the Buchenwald concentration camp, near Weimar, Germany, photo by H. Miller on april 16, 1945

LES ARCHIVES DU FIGARO – Les premiers témoignages sur les camps nazis dans la presse écrite française ne datent pas de la libération d’Auschwitz, le 27 janvier 1945, par les troupes soviétiques, mais du mois d’avril, quand les Alliés découvrent à leur tour l’horreur concentrationnaire.

«Moscou, 6 fév.- L’agence Tass annonce la libération par l’armée rouge de 4.000 déportés politiques français, belges et hollandais détenus par les Allemands dans le camp de concentration d’Oswiecim. (AFP)».

C’est par cette seule dépêche parue dans l’édition du 7 février que Le Figaro annonce la libération du camp d’Auschwitz.

La presse dans son ensemble reste muette sur cet événement qui semble a posteriori un moment clé de l’Histoire.

La raison est simple: l’armée russe, qui a libéré le camp presque par hasard, ne médiatise pas sa découverte.

Les images, en partie reconstituées de la libération d’Auschwitz ne parviendront aux Occidentaux que bien plus tard.

Les premiers témoignages sur la déportation sont publiés dans la presse française à la libération des camps par les armées alliées à partir d’avril 1945 (exception faite de L‘Humanité qui dès septembre 1944 publie les photos de rescapés du camp de Maïdanek, en Pologne).

La presse écrite est frileuse, hésitant à soumettre aux lecteurs ces terribles récits susceptibles d’affoler les familles en attente de nouvelles d’un parent déporté.

Ainsi lorsque le correspondant de guerre du Figaro, James de Coquet, envoie le récit de la libération du camp de Vaihingen en Allemagne, libéré le 7 avril 1945 par l’armée française, le directeur du journal Pierre Brisson prend la plume le 18 avril pour justifier son choix de publier ce «récit hallucinant».

Il estime que par-delà les «angoisses» ressenties à la lecture du texte, il est du devoir des journalistes « d’enregistrer les faits, de les consigner, d’en fixer l’image et de le faire au moment même où l’imminence de la victoire prépare, dans un monde épuisé d’horreur, les voies de l’oubli».

Camille Lestienne

lefigaro.fr

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Elie de Paris

Cette consternation, cette stupeur est la meilleure illustration de cette exclamation proférée par Jeremie, le prophète, Eyh’ah ! (Comment !), oui, comment est-ce possible, que de pareilles choses aient été commises…
On doutait déjà, mieux, on redoutait de n’être pas cru…
Mais a-t-on appris la leçon ?
Certes non ! On poursuit même les enfants de ces ombres, les accusant de faire la même chose avec les usurpateurs de terre, et d’histoire…