Montfermeil, ce lundi 18 juin

Elus Front de gauche et représentants du culte musulman auraient souhaité que le terme islamiste n’y figure pas.

L’hymne de la gendarmerie a retenti ce lundi soir devant l’hôtel de ville de Montfermeil.

A l’occasion de la commémoration de l’appel du 18 juin, le maire Xavier Lemoine (Parti Chrétien-Démocrate) a choisi d’honorer la mémoire d’Arnaud Beltrame, officier supérieur de la gendarmerie, tué après s’être substitué à une otage, lors de l’attentat de Trèbes.

Montfermeil est la première ville de Seine-Saint-Denis à honorer sa mémoire, avec un texte qui ne fait pas l’unanimité.

« Ces terroristes n’ont rien à voir avec l’islam »

« Parvis Colonel Arnaud Beltrame, officier de Gendarmerie – 1973-2018, mort en héros victime du terrorisme islamiste » peut-on lire sur la nouvelle plaque.

« La population est mitigée mais on assume parfaitement ce qui est écrit », sourit une mère de famille, la trentaine, après la cérémonie. Ce qui fait polémique, c’est le terme islamiste.

« Ces terroristes n’ont rien à voir avec moi ni avec l’islam », proteste Boubaker Abassi, musulman de 72 ans, qui est tout de même venu ce lundi.

Non loin, des membres de l’association cultuelle des musulmans de Montfermeil, ont même, tenu à enfiler leur djellaba pour l’occasion. « On voulait être visible », atteste Farid Kachour, secrétaire général de l’association.

On aurait préféré qu’il soit écrit « victime du terrorisme, ou de Daech, mais pas que figure le terme islam ». L’association a publié un communiqué ce week-end pour demander au maire de retirer ce terme. En vain.

Et Xavier Lemoine n’a pas envie d’en discuter. « Je me suis déjà exprimé là dessus, je ne veux pas en rajouter, je crains que la polémique soit contre-productive pour ceux qui la défendent », explique l’élu qui avait eu l’occasion de s’exprimer à ce sujet lors du conseil municipal du 23 mai, au moment du vote de la délibération.

Seul le maire de Béziers a utilisé ce terme

Les élus Front de gauche, ils sont 3 sur 33, avaient claqué la porte.

« Nous sommes fiers qu’une place rende hommage à l’humanisme et au sacrifice d’Arnaud Beltrame, mais en ajoutant la notion de terrorisme islamiste, le maire poursuit ses provocations et inscrit dans le marbre sa vision de guerre de religion », proteste Angélique Planet-Ledieu, point de vue partagé par Dominique Dellac, conseillère départementale (Front de gauche aussi), présente à la cérémonie.

Plus tempéré, le député (LREM) Stéphane Testé pense que le terme ne prête pas à l’amalgame. Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), Bonnières-sur-Seine (Yvelines), Alès, Pau…

De la trentaine de villes qui ont choisi de nommer une rue, un square, une place, une seule a déjà utilisé ce terme de « terrorisme islamiste » : Béziers, dirigée par Robert Ménard.

En 2016, Xavier Lemoine était le seul élu de Seine-Saint-Denis invité par Robert Ménard lors du lancement de son mouvement « oz ta droite ».

Mais Xavier Lemoine l’assure, il est en contact et avait l’accord de Marielle [Beltrame], la veuve du colonel, pour cet hommage.

www.leparisien.fr

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